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Actualités - CHRONOLOGIE

Cabinet - L'information officielle en butte à une salve de critiques Le sort de Hoss se joue de nouveau sur le tapis vert

Les jeux sont faits, rien ne va plus. Rien ne va plus sur la scène politique où c’est de nouveau la foire d’empoigne. Avec un enjeu très clair : la présidence du Conseil que se disputent le tenant du titre M. Sélim Hoss et deux de ses prédécesseurs, MM. Rafic Hariri et Omar Karamé. Objectivement soutenus par une grogne parlementaire croissante orchestrée par le président Nabih Berry. Au-dessus de la mêlée, le chef de l’État écoute d’une oreille attentive les griefs, les doléances de tous. Mais ne semble pas vouloir favoriser une éviction immédiate de l’équipe au pouvoir. C’est sans doute l’une des deux raisons, en sus d’assurances données par les décideurs, qui pousse M. Hoss à s’exclamer en quelque sorte «j’y suis, j’y reste». Avant d’ajouter avec une pointe de défi, toujours en quelque sorte, «qui s’y frotte s’y pique», en défiant ceux qui ne sont pas contents de voter la défiance à la Chambre. Du reste) le Cabinet ne peut pas partir avant d’avoir fait approuver place de l’Étoile le projet de loi de budget 1999. Mais après, qui vivra verra… Cependant, par un paradoxe fréquent en politique, c’est le Parlement lui-même qui aide le gouvernement à gagner du temps et à prolonger ses jours. En effet, les députés, mécontents de n’avoir pas à débattre le plan quinquennal que prépare aussi le gouvernement, reportent sans cesse l’examen du budget. Mais autre paradoxe, l’information officielle par son excès de zèle risque de beaucoup nuire à ceux qu’elle croit servir. On sait en effet que dans la nuit de lundi à mardi, l’Agence nationale a diffusé une longue diatribe d’une extrême violence lancée «par des ministres» contre M. Rafic Hariri. Outre l’anonymat de ses sources, professionnellement condamnable, l’Agence est accusée par l’opposition de trahir sa mission nationale et sa vocation naturelle de neutralité dans les conflits internes, pour se faire le porte-voix d’un camp politique déterminé contre un autre camp. La défense de Hoss M.Sélim Hoss a tenu tout de suite, dans la même nuit du lundi à mardi, à préciser qu’il n’est pas derrière ce coup bas, qu’il le réprouve, que ce n’est pas son style et qu’il n’est au courant de rien concernant l’attaque dirigée contre M. Hariri. Ce dernier, pour sa part, s’est abstenu dans un premier temps de tout commentaire. Mais il a dû intérieurement jubiler. Car cette agression, pratiquement diffamatoire, le confirme dans un rôle de prétendant au trône que visiblement il reprend depuis son retour d’une automission diplomatique à l’étranger. Une initiative en faveur du Sud qui lui a permis de rencontrer les grands de ce monde et ensuite, pour rendre compte, les présidents Lahoud, Berry. Et aussi, incidemment, M. Michel Murr, qui est depuis toujours le «rabibocheur-maison». Et qui avait vu auparavant, apparemment pour le compte du pouvoir, M. Walid Joumblatt, celui-ci prenant langue parallèlement avec M. Sleiman Frangié. La contre-offensive des loyalistes pro-Hoss, qualifiée avec satisfaction de maladroite par leurs multiples adversaires, jette de l’huile sur le feu et retentit même comme le coup de pistolet du starter qui lance une course. Ainsi, allié objectif pour le moment de M. Hariri contre M. Hoss, le président Karamé affirme que la présidence du Conseil est actuellement dévaluée. Il reproche à M. Hoss de s’en laisser conter par Baabda et de n’être même pas tenu au courant des décisions que le pouvoir prend. Il en donne pour preuve l’aveu par le président du Conseil qu’il n’a rien su du faux pas de l’Ani. L’intéressé se défend pied à pied. Il contre-accuse ses adversaires de vouloir semer la zizanie entre le chef de l’État et lui, soulignant que les relations entre eux restent excellentes. Comme elles l’ont toujours été du reste entre le président et M. Hariri, qui n’en a pas moins été écarté du pouvoir. Neuf députés ont déposé une question parlementaire transformable en interpellation puis éventuellement en motion de défiance. Mais en définitive, l’évolution dépendra comme toujours des décideurs. Les haririens affirment qu’ils ne leur sont pas hostiles, à preuve que l’ancien président du Conseil a pu avoir dernièrement des entretiens aux niveaux les plus élevés avec les tuteurs. Lesquels, ajoutent les partisans du milliardaire, ne sont certainement pas derrière le coup qui lui est porté. Ce qui est sans doute exact. Sauf si par une manœuvre classique, on ait voulu en réalité mettre dans l’embarras M. Hoss. Car pour le moment, c’est bien le seul qui se retrouve dans cette fâcheuse position.
Les jeux sont faits, rien ne va plus. Rien ne va plus sur la scène politique où c’est de nouveau la foire d’empoigne. Avec un enjeu très clair : la présidence du Conseil que se disputent le tenant du titre M. Sélim Hoss et deux de ses prédécesseurs, MM. Rafic Hariri et Omar Karamé. Objectivement soutenus par une grogne parlementaire croissante orchestrée par le président...