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Actualités - CHRONOLOGIE

Indignation, place de l'Etoile Nassib Lahoud réclame l'ouverture d'une enquête sur la bombe anti-Hariri de l'Ani

Hormis le dossier du Liban-Sud, il est rare qu’un événement ou une prise de position entraîne, au Liban, une même réaction dans les milieux politiques opposants et loyalistes. La diatribe des «sources ministérielles» citées par l’Ani contre l’ancien chef du gouvernement Rafic Hariri a été à l’origine d’un véritable exploit puisqu’elle a suscité la même indignation auprès des anciens détracteurs et des proches de M. Hariri. Et pour cause : la méthode employée pour dénigrer l’ancien dirigeant est sans précédent. C’est elle qui a été stigmatisée par plusieurs parlementaires, dont deux ténors de l’opposition sous l’ancien régime, MM. Nassib Lahoud et Camille Ziadé. À prime abord, il peut sembler que les anciens opposants prennent la défense de M. Hariri, mais en réalité, ce sont leurs craintes de voir les procédés antidémocratiques gagner du terrain qu’ils expriment, comme l’a expliqué M. Ziadé. Il y a lieu de relever que les réactions au communiqué apocryphe se sont limitées au Parlement. Si MM. Lahoud et Ziadé ont fait des déclarations pour exprimer leur indignation, neuf députés, Béchara Merhej, Bassem el-Sabeh, Hagop Tchoukhadarian, Mohsen Dalloul, Adnane Arakji, Bahaeddine Itani, Marwan Hamadé, Misbah Ahdab et Farid Makari, ont, pour leur part, cosigné une question écrite qu’ils ont adressée au gouvernement par le truchement de la présidence de la Chambre et dans laquelle ils ont demandé à connaître l’identité des mystérieuses «sources ministérielles». «Abstraction faite de mes précédentes prises de position au sujet des Cabinets Hariri et de mon opposition à de nombreuses décisions politiques qu’ils avaient adoptées, je pense que le procédé suivi par l’Ani qui cite des sources ministérielles, pour s’en prendre (à M. Hariri) est inadmissible dans l’État de droit au sein duquel nous évoluons», a déclaré M. Nassib Lahoud. Le député du Metn a rappelé que les responsables de l’Ani s’étaient engagés devant les commissions parlementaires des Finances et de l’Information, lors de l’examen du budget des médias officiels, à ne plus publier des communiqués anonymes. Cet engagement n’avait pas été respecté au cours des trois dernières semaines, a relevé M. Lahoud. «Ce genre de pratiques porte préjudice à la commission des Finances qui était soucieuse d’obtenir cet engagement. Je considère aussi que le fait de s’en prendre à un député (M. Hariri est député de Beyrouth) et à un ancien chef du gouvernement constitue également une atteinte à la dignité du Parlement», a poursuivi M. Lahoud qui s’est étonné de ce que M. Hoss ignore tout du mystérieux communiqué. «C’est très grave et très regrettable, surtout que nous avions bataillé au sein du même camp dans le passé en vue de l’indépendance et de l’objectivité de l’information officielle». M. Lahoud a invité le chef du gouvernement à mener une enquête pour identifier l’auteur de la bombe anti-Hariri de l’Ani et déterminer les responsabilités politiques et administratives. «Nous attendons de M. Hoss qu’il prenne les mesures disciplinaires qui s’imposent dans ce genre de situation afin que ces abus ne se reproduisent plus à l’Ani», a-t-il renchéri. En réponse à une question, M. Lahoud a mis l’accent sur la nécessité d’«un dialogue objectif à tous les niveaux dans le pays». Ziadé : Nous craignons pour la démocratie «Ce nouveau moyen d’expression (les communiqués anonymes) se répète depuis quelque temps, ce qui nous fait craindre pour la démocratie que nous croyions en de bonnes mains avec le président Hoss à la tête du gouvernement», a déclaré M. Ziadé qui s’en est pris aux «nouveaux fantômes». Le député du Kesrouan a souligné qu’il ne prend pas la défense de M. Hariri dont il critiquait la politique, mais qu’il est «soucieux de préserver la démocratie, la liberté et la transparence au niveau de l’action politique». Selon lui, l’Ani est supposée être neutre, mais ce qui s’est passé constitue, à son avis, «une preuve que cette tribune nationale est exploitée à des fins politiques mesquines et que le gouvernement ne tolère que les louanges». «Une chose pareille représente un véritable danger pour notre vie politique et pour notre système parlementaire démocratique», a-t-il conclu.
Hormis le dossier du Liban-Sud, il est rare qu’un événement ou une prise de position entraîne, au Liban, une même réaction dans les milieux politiques opposants et loyalistes. La diatribe des «sources ministérielles» citées par l’Ani contre l’ancien chef du gouvernement Rafic Hariri a été à l’origine d’un véritable exploit puisqu’elle a suscité la même...