Sécurité - Les tribunaux et le Sérail à Tripoli sous haute surveillance Chaoul : deux milliards et demi pour le nouveau Palais de justice de Saïda(photo)

Le ministre de la Justice Joseph Chaoul a annoncé qu’un montant de deux milliards et demi de livres libanaises avait été débloqué pour permettre la poursuite des travaux de construction du nouveau Palais de justice de Saïda. M. Chaoul, accompagné du président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) Mounir Honein, s’est rendu hier à Saïda dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat des quatre magistrats en pleine salle d’audience de la Cour criminelle du Liban-Sud. Après une réunion avec l’avocat général près la Cour d’appel Jamil Bayram, le mohafez du Liban-Sud Fayçal Sayegh, le général Élias Daoud, nommé commandant de la place du Liban-Sud en remplacement du général Fadi Madi, et plusieurs juges du district, le ministre Chaoul et le président du CSM se sont rendus sur les lieux de l’attentat. Le ministre Chaoul, qui a relevé le fait que le Palais de justice se trouve à proximité de la voie publique, a demandé aux instances concernées de procéder à plusieurs modifications, dans l’attente du transfert aux nouveaux locaux. Dans une déclaration faite sur place, le ministre Chaoul a réaffirmé la «détermination de la magistrature à poursuivre sa mission et à accomplir son devoir». Questionné sur le déroulement de l’enquête en cours, M. Chaoul s’est refusé à tout commentaire. MM. Chaoul et Honein ont ensuite visité le chantier du nouveau Palais de justice de la ville, où ils ont été accueillis par le député Bahia Hariri qui a insisté sur la nécessité de poursuivre les travaux de construction. Le ministre Chaoul devait alors déclarer qu’un montant de deux milliards et demi de livres libanaises avait été débloqué dans ce but. Parallèlement, Tripoli a connu hier une journée chargée sur le double plan de la sécurité et de la magistrature, le but demeurant le même : imposer des mesures de protection renforcées dans le périmètre des Palais de justice et des tribunaux. C’est dans ce cadre que s’inscrit la réunion présidée par l’avocat général près la Cour d’appel du Liban-Nord Walid Eido. Cette réunion, qui a groupé les responsables régionaux des Forces de sécurité intérieure (FSI), de l’armée, de la Sécurité de l’État, de la Sûreté générale et des renseignements militaires, a servi à l’étude du renforcement des mesures de sécurité. Les participants ont décidé de soumettre leurs recommandations au ministre de la Justice et au procureur général près la Cour de cassation Adnan Addoum qui, à son tour, les soumettra au Conseil central de sécurité. Entre-temps, le périmètre du Palais de justice et du Sérail de Tripoli était soumis à de strictes mesures de sécurité, avec la vérification des papiers d’identité des visiteurs et fouille des voitures. Selon notre correspondant au Liban-Nord Michel Hallak, des artificiers de l’armée ont même procédé à une inspection systématique des tribunaux afin de détecter toute faille qui permettrait l’accès des lieux à d’éventuels terroristes. Le mohafez p.i. du Liban-Nord, Nazih Chamoun, qui a reçu de nombreuses plaintes au sujet des retards et des embouteillages occasionnés par ces mesures, a précisé que de telles précautions sont «naturelles, après l’attentat de Saïda qui a coûté la vie à quatre magistrats». Il a également demandé à tous de collaborer avec les forces de l’ordre «qui ne font qu’appliquer les instructions reçues».