Le Hezbollah prône la circonscription moyenne

Le Hezbollah s’est prononcé hier pour un découpage électoral basé sur des circonscriptions «moyennes». Il a en outre réclamé la baisse de l’âge du vote de 21 à 18 ans, et celui de la candidature, de 25 à 23 ans. Dans une conférence de presse donnée au siège de l’Assemblée nationale, le chef du bloc parlementaire de la fidélité à la résistance, M. Ibrahim Amine Sayed, a précisé dans ce cadre : «Nous préconisons la circonscription moyenne, entre le mohafazat et le caza, et le scrutin majoritaire à un tour». Selon le Hezbollah, cette formule permet de sauvegarder «la représentativité des régions et des communautés», contrairement au découpage basé sur le mohafazat. M. Sayed estime en effet que l’expérience électorale de 96 a échoué dans la mesure où les listes victorieuses ne se sont pas transformées en blocs parlementaires homogènes et en forces politiques influentes au sein de la Chambre, comme on aurait dû s’y attendre. «En réalité, les alliances électorales ont uniquement permis aux candidats d’accéder à l’Assemblée nationale», a-t-il dit. Quels sont donc, pour le Hezbollah, les avantages de la circonscription «moyenne» ? Elle réduit les possibilités de la victoire d’une communauté sur une autre ; elle rapproche l’électeur du candidat sans pour autant privilégier une concurrence étriquée au niveau local ou familial ; la circonscription moyenne permet aussi la formation d’alliances homogènes à la différence de celles constituées dans le cadre des grandes circonscriptions. M. Sayed conclut en affirmant que le Hezbollah n’est pas contre l’adoption du système de la proportionnelle, «à condition de trouver le moyen d’éviter le morcellement du paysage politique». Pour le parti islamiste, ce système présente ainsi des aspects positifs dans la mesure où il permet à de nouvelles forces politiques d’obtenir un siège au Parlement. M. Sayed a enfin mis en garde contre «l’achat des voix de manière directe ou indirecte» dans le cadre de l’opération électorale.