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Actualités - CHRONOLOGIE

Russie - Le président perd ses derniers soutiens dans l'opinion publique Eltsine accusé d'accaparer les finances du pays

Les médias libéraux russes, qui avaient jusqu’à présent ménagé Boris Eltsine, ont lancé une attaque frontale contre lui après le remaniement ministériel de vendredi, accusant le chef d’État de vouloir mettre sous son contrôle les finances de l’État, à quelques mois des élections. Le limogeage vendredi par le président du jeune réformateur Mikhaïl Zadornov, à peine nommé premier vice-Premier ministre chargé des Finances, a provoqué un retournement dans l’opinion publique russe. «L’important pour Boris Eltsine est de pouvoir garantir son avenir et celui de sa famille et pour cela le Kremlin est prêt à mettre sous son contrôle les revenus de toute la Russie», a affirmé dimanche la chaîne de télévision NTV, jusqu’à présent pro-présidentielle. Le Kremlin, note la presse, a placé des hommes de confiance à tous les postes qui gèrent les flux financiers, comité des douanes, fonds de retraite, postes ministériels économiques, etc. «Le gouvernement est maintenant privatisé», estime le quotidien libéral Vremia. Boris Eltsine «n’est plus capable d’entendre les voix des réformateurs», selon le journal. Le journal des affaires Kommersant titre : «Eltsine n’est pas un président», et poursuit «Le président a commencé à signer des décrets qui sont contradictoires». «Le politburo du Kremlin a privatisé tous les flux financiers de l’État», affirme le journal réformateur Segodnia, dans une allusion à l’ancien bureau politique du Parti communiste soviétique. «Pour la première fois, les principaux médias ont parlé à haute voix (...) d’un politburo familial auprès du président», estimait dimanche soir le présentateur vedette de NTV Evguéni Kisselev dans son émission politique hebdomadaire. Évoquer ce sujet favori des communistes était considéré jusqu’ici comme de mauvais goût par les médias dits sérieux, mais aujourd’hui ce thème n’est plus tabou. Les médias dits «réformateurs» avaient jusqu’à présent traditionnellement «pardonné» à Boris Eltsine, 68 ans, ses ennuis de santé ou déclarations politiques parfois incohérentes. Financés par des magnats souvent ennemis entre eux, ces médias ont toutefois toujours fait preuve d’unanimité pour soutenir le Kremlin sur la plupart des dossiers sensibles, comme la récente tentative de destitution de Boris Eltsine. Les médias libéraux ont modéré leurs critiques même après le limogeage surprise le 12 mai du Premier ministre Evguéni Primakov, qui avait pourtant un soutien sans précédent de la classe politique russe. Mais le limogeage vendredi de M. Zadornov qui, avait en plus la confiance des institutions financières internationales, a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Les commentateurs de NTV ont minutieusement calculé que le protégé de Boris Eltsine au poste de premier vice-Premier ministre, Nikolaï Aksenenko, contrôlera des secteurs dont le chiffre d’affaires s’élève à 50 milliards de dollars, soit 2,5 fois le budget fédéral pour 1999. «Les revenus nationaux sont concentrés entre les mains d’un petit groupe», six mois avant les législatives et un an avant la présidentielle, affirme NTV.
Les médias libéraux russes, qui avaient jusqu’à présent ménagé Boris Eltsine, ont lancé une attaque frontale contre lui après le remaniement ministériel de vendredi, accusant le chef d’État de vouloir mettre sous son contrôle les finances de l’État, à quelques mois des élections. Le limogeage vendredi par le président du jeune réformateur Mikhaïl Zadornov, à...