Yougoslavie - Le président inculpé par le Tribunal pénal de La Haye Mandat d'arrêt international contre Milosévic (photo)

Dans un développement spectaculaire qui donne une nouvelle dimension à la crise des Balkans, le président yougoslave Slobodan Milosevic a été inculpé hier soir par le Tribunal international pénal (TPI) siégeant à La Haye. Un mandat d’arrêt international a été délivré à son encontre. L’inculpation porte sur le Kosovo, a indiqué une source du tribunal sans autres précisions concernant la qualification des faits qui lui sont reprochés (génocide, crimes de guerre ou contre l’humanité), annonçant que les détails seront rendus publics aujourd’hui. Par ailleurs, Occidentaux et Russes ont repris hier leurs tractations en vue de parvenir à une solution politique au Kosovo mais la persistance de leurs divergences ne laisse guère d’espoir à un déblocage rapide de la situation. Les Alliés, qui comptent renforcer leur pression sur Belgrade par l’adoption d’une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies sur la base du plan de paix du G8, ne semblent pas progresser sur le volet diplomatique. S’ils s’accordent avec la Russie pour refuser toute partition du Kosovo, les divergences sont toujours vives en ce qui concerne notamment la composition de la force internationale de sécurité et le mode d’administration futur de la province. Sur le terrain, alors que de violents incidents éclataient à la frontière entre le Kosovo et l’Albanie dont le territoire a été la cible de tirs d’artillerie de l’armée serbe, l’Otan annonçait que les bombardements des vingt-quatre heures écoulées sur la Yougoslavie étaient les plus intenses depuis le déclenchement de l’opération Force alliée.