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Actualités - CHRONOLOGIE

Privatisations - La BM optimiste Le gouvernement a préparé un avant-projet

Le chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, a annoncé hier que «le gouvernement dispose déjà d’un avant-projet de loi sur les privatisations actuellement en cours de finalisation et que nous soumettons pour avis à tous les experts qui visitent le Liban». Le président Hoss a tenu ces propos devant les journalistes accrédités au sérail gouvernemental à sa sortie de son bureau où il venait de conférer avec le vice-président de la Banque mondiale, M. Ibrahim Chéhata, actuellement en visite dans la capitale libanaise. Interrogé sur les secteurs qui pourraient être concernés par la privatisation, M. Hoss a indiqué qu’ «il existe pour le moment des principes généraux sur la procédure qui devra être suivie au niveau de la privatisation et du contrôle ultérieur des secteurs qui auront été privatisés». En raison d’autres engagements, M. Hoss n’a pas participé à une réunion qui a groupé ensuite au sérail le vice-président de la BM et les ministres des Finances, M. Georges Corm, et de l’Économie, M. Nasser Saïdi. Dépenser les sommes déjà prévues À l’issue de cette réunion consacrée également au projet de privatisation, M. Saïdi a précisé que «l’intérêt porté par la Banque mondiale à cette question et le fait que nous recueillions son avis et ses observations sur notre projet ne signifient en aucune façon que nous nous plierons à de quelconques conditions». «Personne en effet n’est en mesure d’imposer au gouvernement des conditions ou de lui dicter une politique financière», a poursuivi M. Saïdi qui a rappelé que «le gouvernement agit à la lumière et sur base des principes qu’il a énoncés dans le cadre de sa déclaration ministérielle». De son côté, et dans une conférence de presse qu’il a tenue hier après-midi à l’hôtel Le Gabriel, à Achrafieh, M. Chéhata a appelé le gouvernement libanais à «réduire le déficit budgétaire et accélérer l’exécution des projets déjà agréés par la BM ». Précisant que «les relations de la BM avec un État ne changent pas avec les changements de régime et de gouvernement», le vice-président de la Banque mondiale a qualifié de «bonnes» les chances de réussite du processus de privatisation au Liban. Il a estimé à une quinzaine le nombre de projets susceptibles d’être privatisés au Liban. M. Chéhata a mis l’accent à ce propos sur la nécessité de préserver les droits des consommateurs. «Il faut résoudre ce type de problèmes avant de s’engager sur la voie de la privatisation», a souligné le vice-président de la BM. M. Chéhata a par ailleurs souligné que «la BM ne finance aucun projet sans en avoir étudié la faisabilité». «Nous ne finançons pas de projets dont le rendement est inférieur à 10 %», a souligné le vice-président de la BM qui a, par ailleurs, déclaré que l’impôt de 10 % sur les revenus et bénéfices des sociétés imposé au Liban «est très bas, en comparaison avec les taux pratiqués dans d’autres pays». Mercredi soir, au cours d’un dîner regroupant des hommes d’affaires et des financiers, M. Chéhata avait insisté sur la nécessité pour le Liban de dépenser les sommes déjà allouées par la Banque mondiale depuis 1992, au sortir de la guerre. Les autorités libanaises «devraient avant tout prêter une plus grande attention aux projets déjà agréés», avait-il déclaré. Selon M. Chéhata, environ la moitié seulement des quelque 700 millions de dollars alloués par la BM pour une quinzaine de projets a été utilisée. «Les gouvernements précédents avaient estimé pouvoir dépenser ces sommes sur cinq ans. Ça ne s’est pas réalisé», avait-il expliqué sans plus de détail. «L’une des questions en discussion est le point de savoir comment allouer mieux et plus rapidement les fonds accordés», a-t-il ajouté. «Mieux» dépenser, avait-il indiqué, signifie notamment «se tourner vers les secteurs productifs de l’économie». L’un des principaux reproches faits à M. Hariri est justement d’avoir négligé ces secteurs au profit d’investissements massifs dans l’immobilier. En décembre dernier, le directeur général de la Banque mondiale pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord, M. Inder Sud, avait déjà indiqué à Beyrouth que le niveau d’assistance de la BM au Liban «dépendrait de la capacité de ce pays à utiliser les capitaux d’une manière productive». Mercredi, M. Georges Corm, qui a été conseiller auprès de la BM pendant 15 ans, avait lui aussi insisté sur la nécessité de «faire bouger les secteurs productifs, l’agriculture, l’industrie». Interrogé sur la corruption, un thème au cœur du débat politique depuis le départ de M. Hariri, M. Chéhata s’est gardé de parler spécifiquement du cas du Liban, mais a donné quelques conseils pour combattre le mal : «Simplifier les réglementations, car plus il y en a plus vous créez une demande de corruption, renforcer les institutions et réformer l’administration avec des salaires plus élevés pour les fonctionnaires».
Le chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, a annoncé hier que «le gouvernement dispose déjà d’un avant-projet de loi sur les privatisations actuellement en cours de finalisation et que nous soumettons pour avis à tous les experts qui visitent le Liban». Le président Hoss a tenu ces propos devant les journalistes accrédités au sérail gouvernemental à sa sortie de son bureau...