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Actualités - ANALYSE

Réforme - Pressions directes ou voilées Le freinage politique pointe le nez

Le brusque coup de frein donné à l’épuration de l’administration comme au pourvoi des postes de première catégorie vacants sème quelque trouble dans les cercles politiques. Où certains cependant se frottent les mains, car ce sont leurs pressions, directes ou voilées, qui sont à l’origine de cette pause. Le rythme est maintenant brisé. L’élan peut-être aussi. Et des néo-loyalistes ne cachent pas la crainte de voir l’opération de réforme sombrer dans les marais des entraves politiciennes. Comme cela avait été exactement le cas pour la précédente tentative qui, on l’oublie parfois, avait été effectuée par le premier Cabinet Hariri en 93. C’était le Parlement qui à l’époque avait fait capoter la réforme en modifiant la loi préparée par le gouvernement. Et c’est encore lui que l’on retrouve aujourd’hui derrière les difficultés que rencontre le plan de refonte mis en branle par le nouveau pouvoir. En effet, les députés ont multiplié les tirs de barrage contre la procédure suivie et se sont déployés partout dans les médias pour souligner les tares qui, à leur avis, marquent la démarche de l’Éxécutif : manque de transparence et injustice de base, mettant dans un même panier d’exclusion des pourris avérés et des cadres simplement accusés de négligence. Dès lors, ces mêmes députés qui, on l’aura compris, appartiennent à la nouvelle opposition, rebondissent avec beaucoup d’esprit d’à-propos sur le gel de l’opération qu’ils ont eux-mêmes provoquée pour en faire le reproche au gouvernement ! Et soutenir que ce dernier recule devant, notamment, «la crainte de fâcher» M. Nabih Berry en clouant au pilori certains des hauts fonctionnaires qui se réclament de lui. À ces insinuations le chef du gouvernement M. Sélim Hoss et le ministre de l’Information répondent en affirmant que le retard enregistré est uniquement dû au fait que les dossiers demandés ne sont pas encore prêts. Ils ajoutent que le ministre de la Réforme, M. Hassan Chalak, n’a pas encore présenté de nouveaux rapports ou d’états de lieux au Conseil des ministres pour que ce dernier poursuive les mises sur la touche de responsables et de nouvelles nominations. Le précédent Chaar La confusion reste toutefois entretenue par certains indices concrets qui permettent de penser que nombre de ministres ne sont eux-mêmes pas très convaincus de l’infaillibilité des organismes de contrôle et des jugements de M. Chalak. On note ainsi qu’avec un certain courage, le ministre du Transport, M. Nagib Mikati, a prié le directeur général de l’Aviation civile récemment dégagé de ses obligations par le Cabinet, M. Riad Abdallah, d’accomplir pour son compte diverses missions techniques. Et même de le représenter aux séances des commissions parlementaires ! Le porte-parole du gouvernement en personne, M. Anouar el-Khalil, a demandé à l’ex-directeur général de l’Information, M. Mohammed Obeid, de lui élaborer une étude sur l’audiovisuel. M. el-Khalil n’a cependant pris cette décision qu’après avoir consulté le président Hoss. Mieux encore, l’Inspection centrale elle-même a chargé l’un des directeurs généraux mis sur la touche de contrôler des études qu’elle a faites et d’y apporter ses remarques ! Tout cela rappelle un peu le cas de M. Hicham Chaar qui, après avoir été sous le régime Gemayel injustement écarté de la direction des FSI après le drame de neige qui avait fait 60 victimes au col du Beidar et dont il ne pouvait être tenu pour responsable, avait été récupéré par la présidence du Conseil comme secrétaire général. On se demande donc si les responsables d’aujourd’hui n’ont pas un peu l’impression d’avoir de même couvert quelques injustices. Ce qui les amènerait à réfléchir et à attendre un peu avant de reprendre le couperet. D’autant que la disparition du directeur général de la Justice, Wajih Khater, victime d’une attaque cardiaque, impose un certain délai. Car, à tort ou à raison, les opposants n’hésitent pas à soutenir qu’il a subi un fort stress ces derniers temps, des sources l’ayant informé qu’il serait sur la liste des exclusions.
Le brusque coup de frein donné à l’épuration de l’administration comme au pourvoi des postes de première catégorie vacants sème quelque trouble dans les cercles politiques. Où certains cependant se frottent les mains, car ce sont leurs pressions, directes ou voilées, qui sont à l’origine de cette pause. Le rythme est maintenant brisé. L’élan peut-être aussi. Et des...