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Actualités - CHRONOLOGIE

Murr dans le rôle du procureur général et Sabeh dans celui de la défense

La réunion des commissions parlementaires a mis face à face un Michel Murr, dans le rôle du procureur général, prononçant un réquisitoire contre l’ancien gouvernement et un Bassem el-Sabeh qui jouait le rôle de la défense devant un parterre de parlementaires. Premier à prendre la parole, M. Murr a expliqué que les fonds à la Caisse autonome ont été débloqués pour la première fois l’année dernière, soulignant que les sommes cumulées entre 1993 et 1998 s’élèvent à 1 200 milliards de livres en plus de 300 milliards représentant les recettes des taxes municipales prélevées sur les factures d’eau, de téléphone et d’électricité. Ce qui donne un total de 1 500 milliards de livres. De cette somme, 600 milliards ont été dépensés, selon les indications de M. Mur, qui a donné un bilan des dépenses précisant que le montant restant, soit 770 milliards de dollars, reste introuvable. À ces 600 milliards, il faut ajouter 130 milliards représentant les recetes prélevées sur les rentrées des offices autonomes. M. Murr a expliqué que le Conseil des ministres avait décidé de consacrer 75 % des recettes destinées aux municipalités aux travaux communs d’infrastructure et d’accorder les 25 % qui restent aux municipalités, avant de préciser que les 75 % ont fini par être versés à Sukleen. Il a exposé ensuite les contrats conclus de gré à gré par le CDR avec cette société pour la gestion de dépotoirs sanitaires, notant que le Conseil des ministres n’en n’avait pas pris connaissance. Mais M. Sabeh l’interrompt et montre au président de la Chambre le procès-verbal de la réunion du Conseil des ministres durant laquelle le projet de conclusion des contrats avec Sukleen aurait été approuvé. À son tour, M. Murr a montré aux députés des copies de trois arrêtés ministériels signés par l’ancien ministre des Affaires rurales et municipales M. Hagop Démerdjian le 20 octobre dernier – soit trois mois après la démission de ce dernier, le 30 juillet 1998 – et autorisant le CDR à débloquer 40 milliards de livres de la Caisse autonome au profit de Sukleen. L’ancien ministre des Affaires rurales et municipales sursaute et dément vivement les propos de M. Murr. M. Berry le convoque à la tribune. M. Démerdjian reconnaît sa signature mais note que la date a pu être falsifiée. M. Sabeh renchérit et souligne que la signature aussi aurait pu être falsifiée. Il demande également que les documents du ministère des Affaires rurales et municipales soient tous vérifiés. Plus tard, dans une conférence de presse, M. Démerdjian a expliqué qu’il avait donné le 7 juillet dernier l’autorisation de débloquer ces fonds, mais que l’arrêté qui porte sa signature n’a été enregistré au ministère que lorsque la procédure administrative de routine a pris fin, soit le 20 octobre. Plusieurs parlementaires, dont M. Élie Ferzli et les députés du Hezbollah demandent à entendre les explications du directeur général du ministère, M. Jean Khoury. Le ministre de l’Intérieur sort de la réunion et se rend dans le bureau du secrétaire général de la Chambre, suivi quelques instants plus tard par un Démerdjian visiblement agité. On apprendra plus tard que M. Démerdjian a eu peur que le ministre ne demande à son directeur général de partir. En tout état de cause, M. Berry a refusé de donner suite à cette requête expliquant qu’il ne veut pas de la présence de fonctionnaires à une réunion qui se tient à huis clos. La parole a été ensuite donnée à M. Bassem el-Sabeh, qui, trois quarts d’heure durant, a répondu point par point aux arguments du ministre, expliquant dans le détail et documents à l’appui les projets financés grâce aux fonds débloqués de la Caisse autonome des municipalités et le montant de chacun d’eux. Il a exposé dans le détail le bilan des comptes de la Caisse, rappelant que l’ancien gouvernement avait déjà répondu à une question écrite que lui avait adressée en ce sens le chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, avant qu’il ne soit nommé à la tête du gouvernement. Selon M. Sabeh, les fonds de la Caisse s’élèvent à 222 milliards de livres, sans compter les sommes cumulées au cours des années 1997 et 1998. L’ancien ministre a noté que le Cabinet Hariri n’avait pas eu le temps de faire le bilan des comptes de ces années mais que les fonds cumulés pour 1997 sont de l’ordre de 235 milliards de livres et de 269 milliards pour 1998. Le total est de 726 milliards de livres. «C’est la somme dont parle M. Murr et qui se trouve comme nous l’avons déjà dit au ministère des Finances», a-t-il déclaré avant d’affirmer qu’en sa qualité de député, il lui appartient aujourd’hui d’interroger le gouvernement sur le sort des fonds de la Caisse «dont le ministre Murr dit qu’ils ont disparu». Il a ensuite attaqué le ministre de l’Intérieur, demandant à savoir où il se trouvait lorsque le Conseil des ministres avait approuvé les projets et accords contestés par M. Murr. M. Sabeh a donné la date de chacune des réunions. Au ministre de l’Intérieur qui avait indiqué que le CDR a fini par verser à Sukleen 24 dollars au lieu de quatre par tonne d’ordures ramassées, M. Sabeh a répondu que cette société perçoit depuis sa fondation 14, 9 dollars par tonne, montrant également des documents étayant ces propos. Au terme de la réunion, MM. Murr, Sabeh et Démerdjian ont chacun repris dans une conférence de presse les principales idées qu’ils ont développées devant les membres des deux commissions.
La réunion des commissions parlementaires a mis face à face un Michel Murr, dans le rôle du procureur général, prononçant un réquisitoire contre l’ancien gouvernement et un Bassem el-Sabeh qui jouait le rôle de la défense devant un parterre de parlementaires. Premier à prendre la parole, M. Murr a expliqué que les fonds à la Caisse autonome ont été débloqués pour la...