A bout portant La métamorphose des cloportes

Bonjour. C’est bizarre, ces mots qui se ressemblent comme deux gouttes d’eau mais qui sont au fond parfaitement dissemblables. Prenez «couvent» l’endroit, et «couvent» l’enverbe. Les poules couvent au couvent des œufs de Pâques ou une fièvre de cheval. «Mani pulite», ces mains propres à l’italienne, entretiennent un cousinage étymologique ambigu avec la «manipulation», ces mains sales sartriennes. Politique ou médiatique, la manipulation se fait ces dernières années dangereusement, désagréablement laborantine. Il n’est pas exclu, dit-on, que le virus du Sida en soit un monstrueux rejeton. Ne rejetons pas l’idée non plus qu’un jour l’humanité perdra tout sens du goût. Car les produits de la manipulation transgénique, tomates-soja-navets ou Schwarzenegger, n’en ont plus aucun. Les mutations commencent à se faire bien inquiétantes : plein janvier, huit degrés dehors, et les moustiques sont encore là. Rien ne les trucide, ni les grands airs de Placido Domingo dans Othello, ni les plus germains des pesticides. Ces insectes, il faut les comprendre : comment sauraient-ils qu’on n’est pas au printemps quand Hariri (slogan : «Le printemps au printemps») n’est plus là. Et que les fraises inondent le marché… de dupes. Donc tout change à l’entour. Généralement pas dans le bon sens. Dès lors, il est de bon sens de penser que la réforme fait exception à cette règle. Bien qu’on ne voie pas trop comment, avec les mêmes ingrédients de base damasquinés on va obtenir une toute autre salade. Mais le nettoyage promet en tout cas un petit mieux, en attendant d’être débarrassés de tous les acariens. Au revoir, portez-vous bien.