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Actualités - CHRONOLOGIE

Polémique - Hariri premier surpris par l'affaire des meubles du sérail Quand les déménageurs font le vide...

Les luttes de pouvoir les plus féroces s’articulent parfois autour de simples faits divers. Ainsi, au lieu de développer un réquisitoire de fond contre l’ère précédente, les nouveaux loyalistes bâtissent tout un roman sur l’histoire du mobilier et des fournitures de bureau qui ont disparu çà et là dans les institutions publiques. Et en font leur principal cheval de bataille. Depuis quelque temps, il n’est plus question que de ces scandales qui en éclaboussent plus d’un et créent une atmosphère propre à toutes les supputations. Les médias, eux, s’en donnent à cœur joie et se plaisent à répercuter toutes les rumeurs qui circulent ici et là ainsi que les accusations des uns et les réponses des autres. Un des partisans du nouveau pouvoir estime ainsi que «l’on est confronté à un double scandale : la mainmise par des organismes non officiels comme Oger-Liban sur des biens publics; et le fait que les déménagements se sont faits au vu et au su du personnel de garde, sans aucune réaction de sa part». Cette source passe ensuite au chapitre, croustillant du reste comme un récit de roman policier, des révélations détaillées : – «Par une nuit sans lune, de pleines cohortes de gaillards ont envahi le palais gouvernemental. Tout a été ratissé en un temps record : les tapis, les meubles lourds ou légers, les lustres, les lampadaires, les climatiseurs et même les interrupteurs d’électricité ! Les déménageurs étaient appointés par Oger. La garde n’a pas bougé. Explication des factionnaires : ils avaient reçu des ordres de leurs supérieurs, leur indiquant qu’il fallait laisser Oger reprendre librement son bien et qu’ils devaient permettre aux camions de cette société de se ranger pour le chargement dans la cour arrière du palais». Limousines de luxe «Des déprédations délibérées ont été commises lors de ce nettoyage : des câbles ont été arrachés, des carreaux descellés, le marbre couvrant certaines consoles indémontables brisé. En outre, un examen précis de l’inventaire montre qu’Oger a aussi pris des objets qui ne lui appartenaient pas. Cela, en admettant qu’elle eût encore un droit de propriété quelconque, puisqu’il y avait eu cadeau – accepté par décret du Conseil des ministres – à l’État libanais. Oger a dû en convenir, mais à cette heure, cette société ne nous a rendu que quelques canapés, quelques chaises et quelques tables anciennes». Et d’ajouter que «les “fantômes” évoqués par le président Hoss ont également emporté le central téléphonique du ministère des Finances, sous prétexte que c’était un bien privé, privant le département en question de communications pendant quelque temps». Photos et films – «De son côté, affirme encore cette source, le ministre de la Justice M. Joseph Chaoul a découvert l’existence de limousines de luxe attribuées auparavant à certains responsables et il a fait remiser toute cette flotte dans le garage du ministère. Toujours dans ce département, le nettoyage des bâtiments fait l’objet d’un contrat annuel, sans adjudication, de 1,2 milliard de LL». Et de conclure sur un ton vengeur que «nous avons fait photographier et filmer toutes les déprédations, pour les montrer au Conseil des ministres, pour qu’il ordonne des poursuites». – Du côté de Koraytem, on affirme sobrement, en réponse, que «le président Hariri a été le premier surpris de ce qui s’était passé, de l’incursion dans les locaux de l’État. Et il s’en montre le premier indigné, car la bavure commise porte atteinte à son bon renom». En attendant, peut-être, la contre-offensive ...
Les luttes de pouvoir les plus féroces s’articulent parfois autour de simples faits divers. Ainsi, au lieu de développer un réquisitoire de fond contre l’ère précédente, les nouveaux loyalistes bâtissent tout un roman sur l’histoire du mobilier et des fournitures de bureau qui ont disparu çà et là dans les institutions publiques. Et en font leur principal cheval de...