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Actualités - CHRONOLOGIE

A l'occasion du Grand Jubilé de l'an 2000 L'Eglise va purifier sa mémoire des fautes de l'inquisition

Le pape Jean-Paul II s’apprête à accomplir un geste éclatant d’autocritique à l’occasion du Grand Jubilé de l’an 2000, a annoncé la revue officielle du Jubilé, «Tertium Millennium» (Troisième Millénaire), diffusée hier par le Vatican. Ce geste concernerait essentiellement les fautes des responsables de l’Eglise catholique dans le passé, surtout à l’époque de l’Inquisition, du XVe au XVIe siècle. Il est entendu par les responsables de l’Eglise comme une «purification de la mémoire». Mgr Rino Fisichella, évêque auxiliaire de Rome et l’un des prélats chargés de préparer les gestes de repentance de l’Eglise en vue de l’année sainte, a affirmé dans la revue que, «dans les prochains mois, au cours de la célébration du Jubilé, le pape pourra faire un geste d’une grande valeur symbolique au sujet de la nécessité du pardon». Les prédicateurs italien Girolamo Savonarole (1415-1498) et tchèque Jan Hus (1369-1415), morts brûlés sur le bûcher, figurent parmi les victimes de l’Inquisition qui pourraient être réhabilités et même déclarés martyrs en autorisant un procès en béatification. Une commission de l’ordre bénédictin, auquel appartenait Girolamo Savonarole, a déjà préparé un dossier concernant l’ancien prieur du couvent San Marco de Florence à l’intention du Saint-Siège. Une commission épiscopale tchèque est en train de réexaminer la sombre période pendant laquelle non seulement le réformateur tchèque, mais aussi ses adeptes, les Hussites, furent persécutés par l’Inquisition. Toutes les commissions épiscopales nationales chargées de préparer avec Rome la célébration du Jubilé de l’an 2000 ont été invitées à réfléchir sur des gestes de repentance concernant leur pays à demander aux fidèles ainsi qu’aux responsables des Eglises locales, lors de l’année sainte. En janvier dernier, à l’occasion d’un symposium, les responsables de la Congrégation vaticane pour la doctrine de la foi, l’ancien Tribunal du Saint-Office, ont annoncé l’ouverture aux historiens des archives du Saint-Office concernant notamment l’activité de l’Inquisition à partir de 1542. Le prélat espagnol Alejandro Cifres, directeur des archives, a indiqué que de nombreux documents avaient disparu quand les archives ont été transférées à Paris en 1816-17, à l’initiative de Napoléon 1er. Il a ajouté qu’en tout cas, «les documents offrent une image ramenée à de justes proportions de l’Inquisition, une institution qui n’était pas du tout obscurantiste ou monolithique». Une commission d’enquête mise en place par Jean-Paul II pour examiner le procès dont fut victime Galilée avait conclu que l’Inquisition avait interprété trop rigidement les textes sacrés situant la Terre au centre de l’univers, mais estimé que Galilée avait commis l’erreur d’affirmer ce qui n’était à l’époque qu’une hypothèse. Un symposium, consacré aux Inquisitions romaine, espagnole et du Moyen-Age, aura lieu du 28 octobre au 2 novembre, à l’initiative du théologien du pape, le dominicain suisse Georges Cottier. «La question de principe, comment a-t-il été possible de justifier la violence au nom de l’Evangile qui l’interdit, sera notamment abordée», a récemment indiqué Georges Cottier. Dans le même esprit de repentance collective, un symposium sur les racines de l’antisémitisme dans le monde chrétien aura lieu l’année prochaine. Seuls des chrétiens y participeront, le symposium voulant étudier les racines de l’antisémitisme en tant que problème intérieur des Eglises chrétiennes, a affirmé le père Cottier. «Nous voulons surtout formuler un jugement théologique», a-t-il dit. «Comment a-t-il été possible que des chrétiens, évêques papes et même parfois des saints, aient pu rester passifs, tolérer et peut-être même entreprendre des persécutions à l’égard des juifs, en les justifiant avec des raisons de foi», a-t-il ajouté. Le Vatican a publié en mars un document intitulé «nous nous souvenons: une réflexion sur la Shoah» qui reconnaissait que la Shoah «constitue une tache indélébile dans l’histoire du siècle qui s’achève». (AFP)
Le pape Jean-Paul II s’apprête à accomplir un geste éclatant d’autocritique à l’occasion du Grand Jubilé de l’an 2000, a annoncé la revue officielle du Jubilé, «Tertium Millennium» (Troisième Millénaire), diffusée hier par le Vatican. Ce geste concernerait essentiellement les fautes des responsables de l’Eglise catholique dans le passé, surtout à l’époque de...