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Actualités - CHRONOLOGIE

Paris et Le Caire prêts à prendre la relève de Washington(photo)

La France et l’Egypte se sont déclarées prêtes hier à prendre la relève des Etats-Unis en cas d’échec des efforts déployés par Washington pour sauver le processus de paix moribond au Proche-Orient. Au terme de quatre heures d’entretiens lundi et mardi, les ministres français et égyptien des Affaires étrangères Hubert Védrine et Amr Moussa ont annoncé que l’idée franco-égyptienne d’une conférence «des pays résolus à sauver la paix au Proche-Orient» était en passe de se concrétiser. Ils ont précisé qu’un groupe de travail allait être mis sur pied pour transformer l’idée en projet concret. Le chef de l’Etat français, Jacques Chirac, qui a reçu les deux ministres à l’Elysée, s’est déclaré «favorable à ce que l’on examine les conditions de lancement d’une initiative pour aider les efforts de ceux qui veulent œuvrer pour la paix». L’idée d’une conférence avait été lancée en mai dernier par les présidents français et égyptien Jacques Chirac et Hosni Moubarak, inquiets des conséquences du blocage du processus de paix israélo-arabe. Les deux ministres ont pris soin de souligner que l’initiative franco-égyptienne se ferait «en concertation» avec les Etats-Unis et qu’elle n’entendait nullement «concurrencer» les efforts de Washington, qu’ils ont déclaré soutenir à fond, mais seulement assurer la relève en cas d’échec des efforts américains. Les chances de succès des efforts de Washington semblent toutefoi, très ténues, même si les deux ministres ne l’ont pas dit de manière directe. Israël est opposé à la proposition franco-égyptienne, alors que la Syrie a jusqu’ici exprimé des réserves sur son contenu. M. Moussa, dans des déclarations au journal «Le Monde», a fustigé mardi l’attitude d’Israël, affirmant, à l’adresse du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, «qu’aucune partie arabe ne peut accepter une paix aux conditions israéliennes». Sur l’attitude des Etats-Unis, il a dit: «Nous attendons tous la réaction américaine au comportement inaccoutumé d’un petit Etat comme Israël envers une puissance comme les Etats-Unis». Une idée devenue projet «Personne n’est disposé à attendre jusqu’à la fin des temps. Il y a une limite à tout. Tôt ou tard, la goutte fera déborder le vase», a-t-il ajouté. A l’issue de son entretien mardi avec M. Védrine, le chef de la diplomatie égyptienne a raappelé, manifestement à l’intention de la Syrie, que l’un des fondements de l’initiative franco-égyptienne était le principe de l’échange des territoires (occupés par Israël) contre la paix auquel Damas attache une importance primordiale. M. Moussa et M. Védrine ont été reçus hier soir par le président français Jacques Chirac qui a marqué la volonté de la France et de l’Egypte de travailler de concert avec les Etats-Unis pour tenter de sauver le processus de paix au Proche-Orient. A sa sortie du palais présidentiel, M. Moussa a assuré que les choses avaient «avancé». «C’était une idée, maintenant c’est un projet», a-t-il insisté, ajoutant que le groupe de travail franco-égyptien mis sur pied pour l’occasion allait «contacter les pays intéressés». Le ministre égyptien a estimé que le processus de paix était désormais «un échec» et qu’il n’y avait plus qu’une «possibilité éloignée» de parvenir à des «résultats positifs» sur la base de la proposition américaine d’un retrait israélien de 13% des territoires palestiniens occupés. «En tant que membres responsables des deux régions, l’Europe et le Proche-Orient, nous soutenons l’initiative américaine, mais en même temps nous ne nous résignons pas à perdre le processus de paix que nous voyons se détériorer», a-t-il ajouté. Lundi, MM. Moussa et Védrine, contre toute attente, avaient annoncé qu’ils reprendraient leurs discussions mardi après avoir soumis à leurs chefs d’Etat respectifs des «points et des questions» concernant l’initiative franco-égyptienne sur lesquels ils étaient parvenus à un accord. Le chef de la diplomatie égyptienne est arrivé lundi matin à Paris venant du Caire, au lendemain du sommet syro-égyptien qui a eu lieu dimanche à Alexandrie (Egypte) et au terme duquel le président syrien Hafez el-Assad avait déclaré que l’initiative franco-égyptienne était à ses yeux toujours «en cours d’étude». (AFP, Reuters)
La France et l’Egypte se sont déclarées prêtes hier à prendre la relève des Etats-Unis en cas d’échec des efforts déployés par Washington pour sauver le processus de paix moribond au Proche-Orient. Au terme de quatre heures d’entretiens lundi et mardi, les ministres français et égyptien des Affaires étrangères Hubert Védrine et Amr Moussa ont annoncé que l’idée...