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Actualités - ANALYSE

La présidentielle toujours au frigo côté décideurs

Des prosyriens influents retour de Damas confirment qu’on y gèle encore le traitement effectif de la présidentielle libanaise à travers une première sélection de candidat. Et attribuent ce retard à deux raisons principales: — La focalisation en Syrie même sur des problèmes de réaménagement du foyer politique intérieur, par le biais de nominations, de mutations ou de permutations entre divers cadres ou responsables. — L’attente des développements régionaux qui devront déterminer la configuration du prochain régime libanais. Bien entendu côté procédure, les prosyriens ne se font aucun souci. «On a toujours le temps, indique l’un d’eux, de voir s’il faut ou non amender l’article 49 de la Constitution soit pour permettre une nouvelle prorogation du mandat de M. Elias Hraoui soit pour ouvrir la voie à la candidature du général Emile Lahoud. On peut aussi faire sauter cet article restrictif tout entier». Un peu cavalier, voire impossible car ce 49 C fonde les pouvoirs de la présidence de la République. Et en définit la nature ainsi que la mise en place comme suit: — «Le président de la République, chef de l’Etat, est le symbole de l’unité du pays. Il veille au respect de la Constitution, à la sauvegarde de l’indépendance du Liban,à son unité et à l’intégrité de son territoire conformément aux termes de la Constitution. Il préside le Conseil supérieur de la défense, il est le chef suprême des armées soumises à l’autorité du Conseil des ministres». «Le président de la République est élu au scrutin secret aux deux tiers des suffrages par la Chambre des députés. Après le premier tour de scrutin, la majorité absolue suffit. La durée de la magistrature du président est de six ans. Il ne peut être réélu qu’après un intervalle de six années. Nul n’est éligible à la présidence de la République s’il ne remplit les conditions requises pour être éligible à l’Assemblée nationale». «Les magistrats et fonctionnaires de première catégorie ou ceux qui leur sont assimilés dans toutes les administrations publiques, institutions publiques et autres personnes morales de droit public, ne peuvent être élus durant l’exercice de leurs fonctions et même durant les deux années qui suivent leur démission, la cessation effective de leur activité ou leur départ à la retraite». Compétition ouverte Beaucoup proposent, au nom du principe premier de l’égalité de tous les citoyens, qu’on ne garde qu’une seule barrière: remplir les conditions requises pour être éligible à la Chambre. Autrement dit on ferait sauter les verrous s’opposant à une candidature de fonctionnaire, qui avaient été posés pour empêcher l’avènement du général Michel Aoun. Et toujours contre lui, on a rendu presque impossible la dissolution de la Chambre ( art.65 C). De même tout président sortant pourrait se représenter autant de fois que cela lui plairait, sans intervalle entre deux mandats. La démocratie totale en somme; mais, on s’en doute, avec tous les effets pervers de para-dictature que cela peut impliquer en ce qui concerne la rééligibilité d’un président sortant. Cependant les défenseurs de cette thèse de libéralisation du jeu font valoir que l’interdit de réélection immédiate avait été mis en place pour un président qui détenait tout seul le pouvoir exécutif et non pas pour un président qui règne sans gouverner, comme c’est le cas depuis Taëf. Autrement dit, à leur avis, la reconduction d’un chef de l’Etat, tout en confortant la stabilité politique du pays, ne peut plus avoir les répercussions nocives d’un pouvoir personnel trop prolongé. Ils rappellent d’ailleurs que même en temps ordinaire, au cours d’un premier mandat, il était reproché au chef de l’Etat d’accaparer tous les pouvoirs, d’en abuser, notamment pour régler à sa guise les résultats d’une élection législative et disposer à la Chambre d’une majorité confortable. Selon ces reconductionnistes obstinés, ce n’est plus le cas aujourd’hui, le chef de l’Etat n’ayant pas d’emprise directe sur les rouages de l’Etat pour être en mesure de fabriquer des législatives taillées pour lui sur mesure. Ils en donnent pour preuve que le fils de M. Hraoui a échoué aux élections de 1996 et que le camp du président a perdu à Zahlé les récentes municipales. C’est en somme comme si ces loyalistes disaient: «N’ayez pas peur de nous, nous sommes trop faibles…». Mais d’autres aussi, à l’ombre puissante de Taëf et des meneurs du jeu. Et puis, comme le souligne le président Hraoui lui-même, les gens aiment le changement.C’est même un peu pour cela que l’on a inventé la démocratie. Laquelle s’en porterait encore mieux, soulignent certains, si le président était élu au suffrage universel…
Des prosyriens influents retour de Damas confirment qu’on y gèle encore le traitement effectif de la présidentielle libanaise à travers une première sélection de candidat. Et attribuent ce retard à deux raisons principales: — La focalisation en Syrie même sur des problèmes de réaménagement du foyer politique intérieur, par le biais de nominations, de mutations ou de...