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Actualités - CHRONOLOGIE

Abou Rizk crée la surprise en présentant sa candidature Elections de la CGTL : la réunification serait enfin réalisée

Les préparatifs des élections anticipées de la Confédération générale des travailleurs du Liban le 30 juillet, après la démission de son président Ghanim Zoghbi, auront été très mouvementés et jalonnés de coups de théâtre. Jusqu’au week-end passé, le climat était assez pessimiste quant à une éventuelle réunification de la CGTL, mais hier, Elias Abou Rizk a créé la surprise en présentant sa candidature à la présidence, marquant par là, selon les observateurs, le début de la réunification tant attendue. A la suite de cette démarche, M. Georges Hajj , vice-président du conseil exécutif de la CGTL, a donné les indications suivantes: «Le conseil exécutif demande avec insistance à M. Ghanim Zoghbi, qui a de toute évidence réussi son pari, de revenir sur sa démission, parce qu’il inspire la confiance et est capable de préserver l’union retrouvée». Rappelons que M. Abou Rizk ne reconnaissait pas la légitimité de la CGTL présidée par M. Zoghbi depuis les dernières élections, considérant que ce sont les ingérences politiques qui ont favorisé son adversaire à ses dépens. Sa candidature représente donc un revirement total et un grand pas vers la réunification de la Centrale syndicale. Interrogé sur la véritable signification de sa candidature, M. Abou Rizk n’a pas voulu faire de commentaires, déclarant qu’il ne donnerait son point de vue qu’après les élections et renvoyant les journalistes au contenu du communiqué qu’il a publié à l’occasion de l’annonce de sa candidature. Il a toutefois précisé que sa démarche n’était soumise à aucune condition préalable. Par ailleurs, renforçant l’impression que la réunification est bel et bien entamée, M. Abdel-Majid Najdi, président de l’Union des transports terrestres, a assuré que «les membres de la CGTL vont retirer toutes les actions en justice qui restaient en suspens entre eux». Dans une déclaration à «L’Orient-Le Jour», M. Yasser Nehmé, qui était secrétaire général de la CGTL autonome sous la présidence de M. Abou Rizk, a précisé que «la présentation de la candidature de M. Abou Rizk est intervenue après des pourparlers qui ont abouti à un accord qui lui assure un nombre suffisant de voix. Les discussions ont eu lieu principalement entre Abdel-Majid Najdi (de la CGTL indépendante) et Bassam Tleiss (de la CGTL reconnue par l’Etat) ». Sur les parties appuyant la candidature de M. Abou Rizk, M. Nehmé précise: «Il faut savoir que M. Najdi appartient au groupe de syndicalistes communistes et que M. Tleiss est à la tête du groupe de syndicalistes affiliés au mouvement Amal. Ces deux formations nous soutiennent donc. Par ce fait, elles ont neutralisé le consensus qui avait amené M. Zoghbi à la présidence en se séparant des groupes proches du président du Conseil, Rafic Hariri, et du ministre Assaad Hardane. Le premier comptait sur la candidature de M. Georges Hajj qui s’est retiré prématurément de la bataille, et le second appuie encore M. Ghassan Ghosn, candidat privilégié du ministère du Travail». Mais M. Nehmé, en réponse à une question, a indiqué que M. Abou Rizk fera de son mieux pour mettre un terme à la politisation excessive de la CGTL. A la question de savoir si le geste de M. Abou Rizk constituait un aveu de la légitimité de la CGTL présidée par M. Zoghbi et s’il signifiait automatiquement que la Centrale syndicale était réunifiée, M. Nehmé déclare qu’«il s’agit effectivement d’un aveu de légitimité et nous avons fait un grand pas vers la réunification». Diverses personnes interrogées étaient toutes du même avis. M. Zoghbi lui-même a dit: «La réunification a été pratiquement réalisée». M. Antoine Béchara, ancien président de la CGTL, a apporté son soutien à «toute candidature qui vient renforcer la centrale syndicale, et celle d’Elias Abou Rizk est positive dans le sens qu’elle contribue à ramener des syndicalistes au sein de la CGTL». Pour sa part, M. Georges Alam, lui-même candidat mais qui s’est retiré en faveur de M. Abou Rizk, a affirmé que «cette candidature est le résultat de pourparlers et elle a contribué à la réunification de la CGTL». Entre-temps, les élections sont prévues pour jeudi, et six candidats sont actuellement en lice: Georges Harb, Toufic Abou Khalil, Joseph Youssef, Béchara Chehia, Ghassan Ghosn et Elias Abou Rizk. Le dernier délai de dépôt des candidatures a expiré hier. Mais rien n’est encore joué. En effet, s’il est sûr que les coalitions ont changé et que les enjeux ne sont plus les mêmes, un scénario inattendu pourrait voir le jour: que M. Zoghbi revienne sur sa démission. M. Abou Rizk a également refusé de commenter cette possibilité et de révéler sa position si elle se réalisait. Interrogé sur ce point par «L’Orient-Le Jour», M. Zoghbi a déclaré: «Ma démission est définitive, mais il est possible que les élections soient ajournées d’une ou deux semaines si un comité est désigné pour étudier l’affaire de la réunification». Cependant, le conseil exécutif devrait se réunir mercredi et compte, selon M. Georges Hajj, demander à M. Zoghbi de revenir à la tête de la CGTL. «Mais si nous ne réussissons pas à le convaincre, les élections auront lieu jeudi comme prévu», a poursuivi M. Hajj. Quoi qu’il en soit, cette étape semble être décisive à plus d’un titre pour l’avenir de la CGTL et pour l’évolution des rapports de forces au sein de la Centrale syndicale.
Les préparatifs des élections anticipées de la Confédération générale des travailleurs du Liban le 30 juillet, après la démission de son président Ghanim Zoghbi, auront été très mouvementés et jalonnés de coups de théâtre. Jusqu’au week-end passé, le climat était assez pessimiste quant à une éventuelle réunification de la CGTL, mais hier, Elias Abou Rizk a...