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Actualités - CHRONOLOGIE

Japon : à peine pressenti, Obuchi est chahuté par le Yen

Bien qu’évidente, l’élection de Keizo Obuchi à la tête du Parti libéral démocrate, faisant de lui le prochain premier ministre japonais, a été mal accueillie par le yen sur le marché des changes, confirmant le scepticisme affiché des milieux économiques nippons qui préféraient, en ces moments de crise, voir un économiste averti à la tête du gouvernement plutôt qu’un «homme ordinaire» héritier de la politique de Hashimoto (VOIR P. 8 NOS DÉPÊCHES DÉTAILLÉES) Aussitôt élu, M. Obuchi s’est engagé à «reconstruire l’économie» japonaise, réaffirmant ses engagements électoraux, notamment sur la remise en ordre du secteur financier et sur des réductions permanentes d’impôts, les deux remèdes de cheval que la communauté internationale réclame pour remettre la seconde économie mondiale sur la voie de la croissance. «La stagnation de l’économie japonaise non seulement affecte l’Asie, mais le monde. J’accomplirai tous les efforts pour sortir de cette crise économique», a promis M. Obuchi (61 ans). Le futur premier ministre s’est notamment engagé à faire rapidement adopter les lois permettant le sauvetage des banques japonaises paralysées par le poids de leurs créances douteuses. Ce plan qui avait été préparé par son prédécesseur Ryutaro Hashimoto avec le PLD prévoit notamment la mise en place de banques-relais garanties par des fonds publics pour prendre temporairement en charge ces créances. Cette remise en ordre du secteur financier japonais est considérée par la communauté internationale comme un préalable à une reprise au Japon. Dans un vote du PLD, le ministre des Affaires étrangères a obtenu 225 voix, le ministre de la Santé Junichiro Koizumi (56 ans) 84 voix. Le vétéran du parti Seiroku Kajiyama (72 ans) a réuni 102 voix. Un bulletin était nul. 367 parlementaires du PLD et 47 délégués régionaux participaient à ce scrutin. M. Obuchi remplace M. Ryutaro Hashimoto, démissionnaire après la sévère défaite de la formation gouvernementale aux sénatoriales du 12 juillet. Le nouveau président du PLD sera élu premier ministre par la Diète le 30 juillet. Le même jour, le gouvernement de M. Hashimoto présentera sa démission. L’élection à la Diète devrait en principe être une simple formalité, le PLD disposant de la majorité à la chambre basse, son vote suffisant selon la Constitution. La chute du yen Toutefois des élus du PLD déçus par la victoire de M. Obuchi pourraient s’abstenir ou voter pour l’opposition, a averti M. Katsuhiko Shirakawa. «Ce que les sondages montrent, c’est que les Japonais ont dit non à M. Obuchi», a déclaré ce parlementaire PLD. Le marché des changes a immédiatement sanctionné ce choix par une chute du yen. Quelques minutes après les résultats, le dollar gagnait un yen à 141,70 yen. Le yen s’est nettement repris par la suite après la réaffirmation des priorités de M. Obuchi, le dollar revenant à 140,53-55 yen à 17h00 (08h00 GMT). M. Obuchi a pour handicap son manque de popularité alors que le PLD est au plus bas dans l’opinion. Les cadres du parti ont passé outre cette objection, préférant majoritairement voter comme le veut l’usage selon l’ancienneté et le rang. Cette attitude est vivement dénoncée par l’opposition qui souligne unanimement que la formation gouvernementale n’a tiré aucune leçon de son échec aux sénatoriales. M. Obuchi espère pourtant passer des accords «partiels» avec certains partis pour faciliter l’adoption des réformes à la Diète et compenser la faiblesse de sa majorité, une situation qui le fragilise. La communauté internationale suit de très près l’évolution politique au Japon. Le président Bill Clinton avait appelé jeudi le Japon à engager des réformes économiques, promettant sa collaboration au nouveau premier ministre pour «restaurer la santé de l’économie mondiale et de l’économie en Asie».
Bien qu’évidente, l’élection de Keizo Obuchi à la tête du Parti libéral démocrate, faisant de lui le prochain premier ministre japonais, a été mal accueillie par le yen sur le marché des changes, confirmant le scepticisme affiché des milieux économiques nippons qui préféraient, en ces moments de crise, voir un économiste averti à la tête du gouvernement plutôt...