Herbie Hancook : un géant du jazz à Baalbeck(photo)

Aux amateurs de jazz, un rendez-vous à noter. Date: 1er Août. Lieu: temple de Bacchus, Baalbeck. A ne pas manquer: Herbie Hancock , pianiste, claviériste et compositeur fécond. On le connaît surtout pour le rôle qu’il a joué dans le quintette de Miles Davis entre 1963 et 1968, ensuite pour son travail de pionnier dans le domaine de la fusion jazz-funk puis pour son approche révolutionnaire du hip hop alors balbutiant. Dans le monde pourtant très diversifié du jazz moderne, le pianiste Herbie Hancock a réussi à faire figure d’exception. Musicien prodige (à 11 ans il joue en soliste au Chicago Symphony Orchestra), ingénieur diplômé de la Grinnel University, ce musicien, originaire de Chicago, a débuté dans les années 60 auprès des plus grands noms du jazz, de Coleman Hawkins à Dexter Jordan en passant par Lee Morgan. Il grave en 1962 même un premier disque, «Takin’Off», qui devient rapidement un succès populaire. L’année suivante, celui qui est déjà la figure centrale du jazz moderne, Miles Davis, fera appel à lui. Aux côtés du trompettiste, il côtoiera le saxophoniste Wayne Shorter (plus tard Weather Reporter), le bassiste Ron Carter et le batteur Tony Williams au sein de l’un des groupes les plus créatifs de cette époque, qui amorcera la grande révolution du jazz-rock. En 68, Hancock quitte le groupe de Miles Davis mais continue à jouer avec lui pour des enregistrements . En 1973, Hancock prend un nouveau tournant. «Plutôt que de travailler avec des jazzmen sachant jouer du funk, expliquera-t-il plus tard, j’ai travaillé avec des musiciens de funk sachant jouer du jazz». Il forme alors les Headhunters, groupe totalement électrique, évoluant sur un funk rythm’n’blues qui débouchera sur le disque «Headhunters» vendu à plus d’un million d’exemplaires. Durant cette même période, il se convertit au bouddhisme, et scinde de plus en plus manifestement sa production en deux: d’une part une musique plus commerciale, d’autre part un travail plus authentiquement jazz. On le voit ainsi tourner en duo avec Chick Corea (1978), et faire partie d’un groupe composé d’anciens partenaires de Miles Davis, initialement prévu pour être éphémère comme son nom l’indique, le VSOP, Very special Onetime performance, mais qui se réunira en fait plusieurs fois en studio et en concert. Compositeur de talent, Herbie Hancock a signé quelques-uns des plus grands standards du jazz moderne. On lui doit également la musique du film de Michelangelo Antonioni, «Blow up» ainsi que la bande son du film de Bertrand Tavernier, «Autour de minuit» qui lui vaudra un oscar en 1987. Il avait reçu par ailleurs deux grammy awards pour «Rock it» et «Sound system». Tenté par les nouveautés électriques et électroniques dont Dolphin Dance, Maiden Voyage ou Watermelon Man, il a su pourtant sauvegarder dans son jeu un toucher délicat issu du classique, sa grande qualité étant de savoir créer des climats avec peu de notes, dans une improvisation très aérienne. Dans son dernier album «the New standards» il interprète des chansons issues de la pop music («Mercy Street» de Peter Gabriel, «Norwegian wood» de Lennon-Mc Cartney, «You’ve got it bad girl» de Stevie Wonder, «Love is stronger than pride» de Sade, «Thieves in the temple» de Prince, «All apologies» de Kurt Cobain...) en compagnie de musiciens de premier plan, le saxophoniste Michael Brecker, le guitariste John Scofield, le contrebassiste Dave Holland, le batteur Jack DeJohnette et le percussionniste Don Alias. A Baalbeck ils sera accompagné de Craig Handy (saxophone), Gene «Action» Jackson (batterie) et Kenny Davis (double batterie).