A Deir El Kalaa Un dialogue de sonorités occidentales et orientales(photo)

Archets en vol de libellules dans les jardins du Country Club de Deir el-Kalaa, où s’est produit l’orchestre symphonique du Conservatoire de Boulogne-Billancourt, en tournée au Liban sur invitation des Etablissements Mozart Chahine. Cernée par un décor romantique — nuit brumeuse sur fond d’oliviers — la jeune formation constituée d’une soixantaine de musiciens (de 16 à 25 ans) dirigés par Alfred Herzog a présenté un répertoire de musique purement occidentale. Avant d’accompagner le oud aux accents andalous de Marcel Khalifé. La soirée prévue pour 20h a commencé trois quarts d’heure plus tard, pour cause de retards dans la livraison des instruments. La harpe notamment, qui a finalement été prêtée par le Conservatoire national «après beaucoup de réticences allant même jusqu’à nécessiter l’intervention du ministre de la culture», a indiqué le musicien libanais. Ouverture sur les notes légères et virevoltantes du «Baron Tzigane» de Johann Strauss, suivies de Petite suite Op. 22 «Jeux d’enfants» de Georges Bizet, puis du Concerto en sol de Ravel, (une des trois œuvres magistrales du compositeur français), où l’on découvre en Rami Marcel Khalifé, 16 ans, un virtuose du piano. Le jeune soliste vient d’ailleurs d’être reçu premier prix pour l’examen de fin de cycle supérieur au Conservatoire de Boulogne-Billancourt. Sans compter les concours remportés à Paris et le récital donné à l’âge de 12 ans à la Salle Gaveau... A nouveau Strauss en deuxième partie avec «La Valse de l’Empereur». Un morceau magnifique, écrit pour l’anniversaire du vieux François-Joseph, cérémoniel des fois et puis poignant comme une fin de règne et d’époque. Du reste, superbement interprété à Deir el-Kalaa. Place ensuite aux accords magiques du oud s’élevant en solo avant de se fondre dans le tourbillon orchestral d’une «Suite Andalouse» composée par Khalifé. Qui, à l’issue du concert, s’est vu remettre par le consul de France M. François Ponge au nom du maire de Boulogne — Billancourt, la médaille d’honneur de cette ville. Et c’est par «Rita», une de ses plus fameuses ritournelles que Marcel Khalifé, en osmose avec le public, qui chantait en chœur avec lui, a conclu ce concert, dialogue de sonorités occidentales et orientales... l L’Orchestre Symphonique du Conservatoire de Boulogne-Billancourt et Marcel Khalifé se produiront ce soir à l’Université de Louaizé et dimanche 26 juillet à l’église Notre Dame de Becharré à 20h précises.