Boueiz : Bonn doit prouver que les personnes expulsées ont bien la nationalité libanaise

Le ministre des Affaires étrangères, M. Farès Boueiz, a déclaré que le Liban refusera d’accueillir les personnes expulsées d’Allemagne s’il n’est pas prouvé qu’elles sont réellement libanaises comme elles le prétendent. Les autorités allemandes projettent d’expulser vers Beyrouth 20.000 personnes affirmant détenir la nationalité libanaise et qui s’étaient réfugiées en Allemagne pendant les années de guerre pour réclamer l’asile politique. «Une partie de ceux qui prétendent être Libanais sont en réalité des Kurdes, des Palestiniens, ou alors des ressortissants d’autres pays, a dit le chef de la diplomatie lors d’une discussion à bâtons rompus avec les journalistes à sa sortie de l’hôtel Bustros. Avant toute expulsion, nous demandons aux autorités allemandes de prouver que ces personnes sont bien libanaises conformément à nos registres de l’état-civil. D’habitude, les demandeurs d’asile politique détruisent leurs pièces d’identité, ou sont porteurs de papiers falsifiés. Notre politique est donc claire dans ce domaine. Nous refuserons de recevoir les personnes expulsées si leur nationalité libanaise n’est pas prouvée. Et c’est aux autorités allemandes de le faire». M. Boueiz a d’autre part confirmé que Toufic Abdel-Nabi, le ressortissant bahreini retrouvé mort à Beit-Méry lundi dernier, est un membre des services de renseignements de ce pays. «Après avoir interrogé les autorités de Manama, il nous est apparu que cet homme est un agent des services de sécurité. Mais nous n’avons pas reçu des informations supplémentaires», a-t-il dit. Le ministre n’a pas démenti ou confirmé les informations selon lesquelles un émissaire bahreini est attendu prochainement à Beyrouth pour discuter de cette affaire. «Cette question est du ressort des services de sécurité», a-t-il précisé. Interrogé au sujet de la réunion de la commission de Jérusalem lundi à Rabat (Maroc), M. Boueiz a indiqué que cet événement est important «en raison des circonstances actuelles». «Cette réunion intervient alors que (le premier ministre israélien Benjamin) Netanyahu veut intégrer à la ville de nouvelles colonies dans le but de la judaïser, a-t-il dit. D’autre part, il rejette catégoriquement toute négociation sur le statut définitif de Jérusalem».