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Actualités - CHRONOLOGIE

Amman sauve le dialogue de paix palestino-israélien Grâce à une intervention du prince Hassan, les pourparlers reprendront aujourd'hui, après l'annonce hier de leur rupture(photo)

Journée fertile en rebondissements que celle d’hier mercredi, sur le «front» du dialogue palestino-israélien. Coup sur coup, on apprenait en effet que les pourparlers, qui se poursuivaient depuis trois jours, avaient été suspendus par les Palestiniens, qui les jugeaient «stériles»; que l’Etat hébreu en avait appelé à Washington pour un déblocage du processus, par le retour dans la région de l’émissaire US Dennis Ross; enfin que les deux parties avaient accepté une médiation jordanienne. Ainsi donc, a-t-on annoncé à Amman, les entretiens devraient reprendre aujourd’hui jeudi entre Yitzhak Mordehaï et Mohamad Abbas (Abou Mazen) ou même Yasser Arafat. L’initiative était venue du prince héritier de Jordanie Hassan Ibn Talal qui, aussitôt après sa démarche réussie auprès des Palestiniens, avait pris contact avec le ministre israélien de la Défense — et chef de la délégation de son pays — Yitzhak Mordehaï pour lui annoncer le succès de sa démarche. Auparavant, le président de l’OLP Yasser Arafat avait annoncé aux journalistes à Gaza que «les rencontres bilatérales sont terminées». Mais à Amman, le numéro deux de l’organisation Mahmoud Abbas, qui dirige la délégation palestinienne, s’était déclaré, à Amman, favorable à la poursuite du dialogue. «Il ne faut pas qualifier ma rencontre avec (le ministre israélien de la Défense Yitzhak) Mordehaï d’échec ou de succès», a déclaré à la presse Abou Mazen ajoutant que Palestiniens et Israéliens devraient «continuer à dialoguer et user de tous les moyens pour aboutir». Concernant la nouvelle série de rencontres israélo-palestiniennes, Abou Mazen a indiqué qu’«après les avoir évaluées, la direction palestinienne a estimé que leur poursuite était inutile». Abou Mazen, qui s’exprimait devant la presse après un entretien avec le chef de la diplomatie jordanienne Jawad Anani, a indiqué avoir réitéré à M. Mordehaï «l’attachement (des Palestiniens) à l’initiative américaine» prévoyant un retrait israélien de 13,1% en Cisjordanie. «La Jordanie apporte son plein soutien à l’Autorité et au peuple palestiniens pour le recouvrement de leurs droits légitimes et l’établissement d’un Etat indépendant sur leur sol national», a de son côté déclaré le prince Hassan. Le prince Hassan a fait sa déclaration lors d’un entretien avec Abou Mazen, en présence notamment du premier ministre jordanien Abdel Salam Majali et de M. Anani, selon une source officielle jordanienne. Avant l’annonce du succès de la médiation jordanienne, Yitzhak Mordehaï avait estimé que Yasser Arafat avait fait «une erreur» en interrompant les discussions qui, selon lui, avaient quand même permis quelques progrès. M. Mordehaï, avec le soutien du premier ministre Benjamin Netanyahu, a pressé Washington de renvoyer dans la région son émissaire, M. Dennis Ross, pour sortir les négociations de 16 mois d’impasse. «Une intervention américaine serait nécessaire, à ce stade de la négociation, pour aplanir les différends», a déclaré le ministre de la Défense. «M. Ross doit intervenir activement pour permettre de parvenir à un accord rapide et aplanir les divergences», a ajouté M. Mordehaï, qui était interviewé à la radio. M. Arafat a souligné qu’il n’était «pas contre» une nouvelle intervention des Etats-Unis. A Washington, le département d’Etat a aussitôt fait savoir qu’il n’excluait pas un retour dans la région de M. Ross mais qu’en tout état de cause, la priorité demeure à la poursuite du dialogue entre les deux parties. Le responsable, parlant sous couvert de l’anonymat, a précisé «ne pas être au courant d’un projet» de nouvelle mission de M. Ross, coordinateur américain pour le Proche-Orient, tout en ajoutant qu’il ne pouvait «rien exclure». «Nous pensons qu’il existe toujours un fossé entre les positions des deux parties et nous voulons qu’ils (Israéliens et Palestiniens) continuent de dialoguer», a-t-il expliqué. De son côté, la Maison-Blanche a fait part de son impatience, par la voix de M. Michaël McCurry, en mettant en doute la volonté réelle des Israéliens et des Palestiniens à faire sortir le processus de paix au Proche-Orient de l’impasse. «Nous en sommes à un point où il faut se demander si les parties elles-mêmes sont engagées à essayer de surmonter leurs différences et aller de l’avant», a déclaré le porte-parole de la Maison-Blanche. M. McCurry a rejeté l’idée que les négociations aient échoué et a demandé aux parties de reprendre les discussions. «Ce n’est pas parce qu’ils se sont retrouvés pour des discussions directes en face à face et qu’ils ont éprouvé des difficultés qu’ils doivent supposer qu’ils ne peuvent faire de progrès», a-t-il dit. Le processus de paix israélo-palestinien achoppe depuis des mois sur la question-clé d’un redéploiement des troupes d’occupation en Cisjordanie, qu’Israël refuse d’appliquer bien que trois retraits successifs aient été prévus par les accords sur l’autonomie. Pour essayer de débloquer la situation, les Etats-Unis ont proposé, de façon informelle, une évacuation par Israël, dans un premier temps, de 13% de la Cisjordanie. M. Netanyahu a refusé cette suggestion, alors que l’Autorité palestinienne de M. Arafat l’a acceptée. Les Palestiniens ont affirmé que la proposition américaine était le minimum acceptable et exclu toute négociation à la baisse du chiffre de 13%, déjà bien inférieur aux 40% qu’ils espéraient initialement. Les Palestiniens rejettent également une série de conditions posées par Israël à tout retrait, notamment quant à la révision de leur charte nationale. M. Netanyahu réclame que les instances supérieures de l’OLP ratifient la suppression des articles de la charte qui nient le droit d’Israël à l’existence. Les Palestiniens font valoir que leur Conseil national, l’instance suprême de l’OLP, a déjà éliminé ces clauses en 1996. M. Netanyahu veut aussi, selon la presse israélienne, limiter les prérogatives de l’Autorité palestinienne dans certaines parties des territoires qui seraient évacuées, ce qui est jugé inacceptable par M. Arafat. Israël a assuré que des progrès avaient été enregistrés sur ces différents points lors des rencontres de cette semaine avec les Palestiniens, mais ces derniers ont démenti catégoriquement. «Certains progrès ont été réalisés. J’espère que nous pourrons bientôt annoncer la conclusion d’un accord», avait affirmé le secrétaire du gouvernement israélien Danny Naveh, qui a participé aux pourparlers. Le porte-parole de M. Arafat, M. Nabil Abou Roudeina, avait jugé en revanche que «la partie israélienne a réitéré ses positions précédentes et n’a rien apporté de nouveau. Il s’agit, de facto, d’un rejet des propositions américaines. Cela empêche tout progrès». «Nous avions accepté cette série de rencontres car les Américains nous avaient dit que les Israéliens avaient de nouvelles idées à présenter. Mais après trois réunions, nous comprenons qu’il n’en est rien. Il n’est donc pas nécessaire de tenir de nouvelles réunions qui n’aboutiraient pas à l’application des propositions américaines», avait-il ajouté. Quant à M. Netanyahu, il a réitéré mercredi encore qu’Israël voulait réduire la superficie de territoires à restituer aux Palestiniens. «Nous avons grandement œuvré, depuis un an, à réduire les ambitions des Palestiniens et à réduire la proportion de territoires dont nous sommes supposés nous retirer, afin d’augmenter les contreparties», a-t-il déclaré à la radio publique. «Nous approchons de la réalisation de notre objectif, mais nous n’en sommes pas encore à la conclusion», a-t-il ajouté.
Journée fertile en rebondissements que celle d’hier mercredi, sur le «front» du dialogue palestino-israélien. Coup sur coup, on apprenait en effet que les pourparlers, qui se poursuivaient depuis trois jours, avaient été suspendus par les Palestiniens, qui les jugeaient «stériles»; que l’Etat hébreu en avait appelé à Washington pour un déblocage du processus, par le...