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Actualités - CHRONOLOGIE

La Knesset verrouille l'annexion du Golan Pas de restitution du plateau syrien sans référendum et vote au Parlement à la majorité absolue

La Knesset a adopté mercredi à une large majorité une proposition de loi verrouillant l’annexion du Golan syrien. En vertu de ce texte, «tout retrait d’un territoire sur lequel s’étend la loi israélienne ne pourra se faire sans référendum populaire et sans un vote du Parlement à la majorité absolue». Le vote est intervenu alors que plusieurs sources faisaient état de contacts secrets avec la Syrie, des rumeurs aussitôt démenties par le premier ministre. «Il n’y a aucune négociation avec la Syrie, a affirmé M. Netanyahu, parce que, malheureusement, la Syrie ne s’est pas départie de son intransigeance». Avant le vote de mercredi, deux membres du gouvernement — le ministre des Infrastructures Ariel Sharon et le ministre du Tourisme Moshé Katzav — avaient fait état de ces contacts avec Damas. Selon la presse israélienne par ailleurs, le conseiller diplomatique du premier ministre, Uzi Arad, aurait adressé des messages à la direction syrienne par l’intermédiaire de la France, où le président Hafez el-Assad s’était rendu la semaine dernière. M. Netanyahu avait fait reporter le vote de la loi approuvée hier par la Knesset, initialement prévu la semaine dernière, afin qu’il n’ait pas lieu pendant la visite à Paris du chef de l’Etat syrien. La proposition de loi, soutenue par le chef de l’opposition travailliste Ehud Barak, a été adoptée par 65 voix pour 32 voix contre et une abstention. Avant d’avoir force de loi, elle doit encore être examinée en commission puis votée par le Parlement au cours de trois lectures successives. Elle a été présentée par le parti de la Troisième Voie (centre-droit, 4 députés), qui représente le lobby des colons du Golan. Il s’agit d’une version assouplie d’un premier avant-projet adopté il y a un an par le Parlement mais resté sans suite. Le projet vise spécifiquement des concessions territoriales sur le Golan, dont la Syrie réclame la restitution intégrale en échange de la paix. S’agissant de la partie orientale de Jérusalem, conquise et annexée en 1967 avant la proclamation de l’ensemble de la ville «capitale éternelle» de l’Etat hébreu, il existe en effet dans le pays un consensus contre tout retrait. Par contre une large partie de l’opinion publique est favorable à des concessions territoriales sur le Golan. «Nous considérons que le Golan est une partie intégrante de l’Etat d’Israël», a déclaré à la tribune le dirigeant du parti de la Troisième Voie, Yehuda Harel. Scission chez les travaillistes Au nom du gouvernement, le ministre de la Science Silvan Chalom a appelé les députés à adopter le projet de loi affirmant qu’il «n’était pas destiné à empêcher un retrait mais seulement à garantir qu’il soit décidé le plus démocratiquement». L’opposition travailliste s’est scindée en deux camps lors du vote. Certains députés ont voté pour, rappelant que l’ancien premier ministre travailliste Yitzhak Rabin avait lui-même promis, avant son assassinat en novembre 1995, d’organiser un référendum sur un retrait du Golan en cas d’accord avec la Syrie. D’autres députés ont voté contre, estimant que la proposition de loi torpillerait toute possibilité de reprise de dialogue avec Damas. Les négociations de paix israélo-syriennes ont été suspendues par Israël en février 1996 et n’ont plus repris depuis. M. Netanyahu a conditionné leur reprise à l’abandon des engagements pris par ses prédécesseurs travaillistes, qui avaient accepté le principe d’une évacuation du Golan. La Syrie exige en revanche que les négociations reprennent au point où elles en étaient lors de leur suspension. En outre, Damas exige la restitution totale du Golan comme condition préalable à une paix et affirme avoir eu des promesses en ce sens lorsque les travaillistes étaient au pouvoir entre 1992 et 1996. Plus de 13.000 colons israéliens se sont installés dans une trentaine d’implantations sur le plateau qui domine le lac de Tibériade, aux côtés de quelque 17.000 Syriens de confession druze. l L’Autorité palestinienne a dénoncé le vote de mercredi. «Cette décision déplorable illustre une fois de plus l’extrémisme du gouvernement Netanyahu», a déclaré M. Ahmed Tibi, conseiller du président Yasser Arafat.
La Knesset a adopté mercredi à une large majorité une proposition de loi verrouillant l’annexion du Golan syrien. En vertu de ce texte, «tout retrait d’un territoire sur lequel s’étend la loi israélienne ne pourra se faire sans référendum populaire et sans un vote du Parlement à la majorité absolue». Le vote est intervenu alors que plusieurs sources faisaient état de...