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Actualités - ANALYSE

Présidentielle : cette fois c'est parti ...

Cette fois,le président en place va partir… A coup sûr? Pas vraiment, car il ne faut jamais dire fontaine je ne boirai pas de ton eau. Mais les présomptions sont très fortes. Car la confirmation vient de l’un des principaux hérauts des décideurs,le chef du Législatif en personne. Et en annonçant que le Parlement, qui ne peut plus proroger du moment qu’il n’est pas en session ordinaire, «va procéder à l’élection d’un nouveau chef de l’Etat», M. Nabih Berry donne en pratique le coup d’envoi de la bataille des présidentielles. Un rôle de starter que l’on avait naguère refusé au chef du gouvernement, qui s’était fait taper sur les doigts il y a quelques mois pour avoir assuré que l’histoire de la reconduction, c’était fini et bien fini. «On» avait jugé son intervention intempestive et «on» avait ajouté qu’il était prématuré de parler de l’élection présidentielle, que le lancement précoce de la bataille susciterait une tension qui torpillerait la saison touristique d’été. Et M. Rafic Hariri a pu ainsi vérifier que l’on a tort d’avoir raison avant les autres… Dans le jeu entre les pouvoirs, le président de l’Assemblée nationale prend donc l’initiative et marque un point précieux en renvoyant la balle d’un hypothétique amendement de l’article 49 C (Constitution) dans le camp de l’Exécutif. A priori cependant, il ne se pose aucun problème de procédure. Pour la simple et bonne raison que M. Elias Hraoui ne cherche pas, à l’en croire, à décrocher une deuxième rallonge de son bail à Baabda. Mais certains de ses partisans, plus royalistes que le roi, continuent mordicus à espérer et à militer en faveur de son maintien. Concernant son refus d’en entendre parler, ils rappellent qu’en 1995 non plus, il ne voulait pas du tout au début s’autosuccéder. Il répétait en effet à l’époque qu’il savait trop bien «lire l’Histoire» et qu’il n’allait pas commettre la même erreur que les prédécesseurs qui avaient tenté de conserver leur siège. Et les zélateurs de souligner que par la magie des décideurs, le ticket présidentiel est resté valable au-delà de la limite qui lui était assignée au départ. Au départ, cependant, le premier cercle des fidèles se prépare maintenant en commençant à ranger les cartons. «Il ne faut pas se bercer d’illusions, dit l’un de ces déménageurs, notre bon ami M. Hariri, même si on a pu lui reprocher de dévoiler des secrets un peu trop tôt, ne s’est jamais trompé dans ses prévisions, visiblement basées sur des renseignements de toute première main. Il a ainsi à son actif d’avoir annoncé la visite cette année du président Assad au Liban; et c’est lui qui le premier, alors que le climat était au plus sombre, a laissé entendre qu’il y aurait sous peu une reprise des négociations au niveau régional. Alors quand il assurait, bien avant tout le monde, que cette fois il n’y aurait pas de prorogation du mandat présidentiel, il savait de quoi il parlait, lui qui entretient de si bonnes relations avec M. Abdel Halim Khaddam…». Critères Les jeux paraissent donc faits et à moins d’imprévu («l’inattendu toujours arrive» disait André Maurois), il faut maintenant penser à sélectionner des candidats. Malheureusement cette tâche capitale, on ne le sait que trop, est dévolue à de «grands électeurs» étrangers. Il reste cependant que le jeu des circonstances régionalo-internationales fait que pour cette édition plus que pour les précédentes, on semble vouloir prendre en compte l’avis des instances, voire de l’opinion, libanaises. «Grosso modo, indique un ancien ministre, ce que tous les Libanais sincères souhaitent, c’est un président fort, intègre, qui représente vraiment les chrétiens mais rassure les musulmans et qui ait évidemment la confiance des Syriens.Mais le point-clé devrait être le rééquilibrage, tant au niveau des composantes politiques de l’entité libanaise, que des pouvoirs. Cela va d’ailleurs dans le même sens: il faut, pour tout dire, «récupérer» pour de bon l’Est en intégrant au gouvernement même les courants politiquement proscrits comme les F.L., les aounistes ou les gemayelistes; et en même temps, il faut redonner de la considération à la présidence de la République, en réglant par exemple cette question des délais pour la signature des décrets…». Ce vétéran ne manque pas de souligner que «la régulation,la normalisation intérieures seront très difficiles à effectuer. Bien qu’on parle de rapprochement, avec l’aide de cette France qui vient de recevoir la visite du chef de l’Etat syrien, on voit mal les décideurs accepter par la suite de véritables concessions gouvernementales qui les amèneraient à pactiser avec des parties hostiles par principe à leur présence militaire ou politique. Même s’ils en avaient envie, ils se heurteraient sans doute à de fortes réticences à l’Ouest. Pour nombre de leurs alliés locaux, accepter par exemple que la contestation chrétienne radicale participe au Cabinet équivaudrait à faire entrer le loup dans la bergerie…Ceci étant, il est possible que les choses se fassent graduellement, que l’on procède par étapes et que dans deux ou trois ans, la véritable réconciliation nationale soit enfin scellée dans les actes. Mais il faut pour cela un président fort», conclut l’ancien ministre qui ne doute pas que les «candidats qualifiés sont heureusement légion chez nous…».
Cette fois,le président en place va partir… A coup sûr? Pas vraiment, car il ne faut jamais dire fontaine je ne boirai pas de ton eau. Mais les présomptions sont très fortes. Car la confirmation vient de l’un des principaux hérauts des décideurs,le chef du Législatif en personne. Et en annonçant que le Parlement, qui ne peut plus proroger du moment qu’il n’est pas en...