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Actualités - INTERVIEWS

Déplorant la réduction des prérogatives du chef de l'Etat R. Eddé : je ne veux pas être un scribe comme Hraoui

Le «Amid» du Bloc national, M. Raymond Eddé, est apparu hier sur le petit écran tel que les Libanais l’ont toujours connu: spontané, franc, catégorique et un rien cinglant. Dans l’interview qu’il a accordée à partir de Paris à la LBCI, mais qui a été retransmise en différé, M. Eddé a réaffirmé ses positions de principe. Il a approuvé l’attitude de l’Etat à l’égard d’Israël, réaffirmant la décision de son parti de prendre part aux législatives de l’an 2000 et se prononçant pour l’adoption des petites circonscriptions lors des élections parlementaires. M. Eddé a aussi déploré la réduction des prérogatives du chef de l’Etat et s’est dit favorable à une nouvelle prorogation du mandat du président de la République. Le «Amid» a rappelé qu’il n’a pas voulu prendre part aux élections municipales dans la mesure où le scrutin revêtait un caractère familial avant d’exprimer «ses regrets» pour l’élection d’un représentant des Kataëb et d’un autre des «Forces libanaises» dissoutes au conseil municipal de Beyrouth «parce que ce sont (ces deux partis) qui ont détruit Beyrouth. Je suis contre les Kataëb et contre les FL». Il a aussi critiqué le général Michel Aoun «parce qu’il a les mains tachées de sang», lui reprochant d’avoir mené une guerre qui s’est «soldée par 450 tués». M. Eddé a réaffirmé que le Bloc national est «le seul parti national authentique», en rappelant que Pierre Gemayel et les présidents Camille Chamoun et Béchir Gemayel «avaient coopéré avec les Israéliens». Il s’est félicité en revanche de l’action du Hezbollah dans la mesure où cette formation combat les Israéliens qui occupent la partie sud du Liban. «Mais je ne suis pas d’accord avec le Hezbollah lorsqu’il ouvre le feu sur les Israéliens qui se trouvent chez eux», a-t-il ajouté. Prié par ailleurs de dire s’il approuve le projet d’établissement d’une circonscription électorale unique au Liban, M. Eddé a répondu en se prononçant pour les petites circonscriptions électorales dans la mesure où elles permettent une meilleure représentativité populaire: «Dans les petites circonscriptions, les électeurs connaissent bien les candidats. Quelle est la valeur d’un musulman qui est élu grâce aux voix chrétiennes et vice versa»? s’est-il interrogé. Concernant les législatives de l’an 2000, il a réaffirmé la décision de son parti d’y prendre part, estimant que la situation pourrait changer d’ici là en évoquant l’occupation israélienne du Liban-Sud et la présence de 35.000 soldats syriens au Liban, deux facteurs qui avaient commandé la décision du B.N. de boycotter les législatives de 92 et 96. Le «Amid» a ensuite mis l’accent sur l’importance de la démocratie en réponse à une question relative à l’organisation de son parti. Il a notamment souligné que le Bloc national œuvre pour la préservation de la démocratie, avant d’indiquer que dans un parti, aussi démocratique soit-il, le mot de la fin appartient à son président. Il a indiqué à titre d’exemple qu’il avait publié un communiqué concis au terme du séminaire que le BN avait récemment organisé à Paris et que le communiqué principal est en voie de préparation. «On m’a présenté le texte sur lequel j’ai formulé quelques remarques avant qu’il ne soit de nouveau communiqué au Conseil du parti et qu’on ne me le présente de nouveau. Je ne veux pas être un scribe comme (le président Elias) Hraoui», a-t-il dit, en reprochant au chef de l’Etat d’avoir accepté à Taëf que les prérogatives du président de la République soient réduites. A son interlocuteur qui lui faisait remarquer que le président Hraoui et le ministre Nadim Salem avaient formulé des réserves sur ce point, M. Eddé a répondu en estimant que le procès-verbal des réunions de Taëf doit être publié pour que tout le monde puisse savoir ce qui s’est passé. Le «Amid» a par ailleurs plaidé en faveur de la mise en application de la loi sur l’enrichissement illicite, soulignant ensuite qu’il pense charger «quelqu’un» de préparer une proposition de loi interdisant toute intervention du gouvernement ou du ministre de la Justice auprès du Parquet lorsqu’il exerce ses prérogatives et tolérant cette immixtion lorsque le Parquet se dérobe à ses responsabilités.
Le «Amid» du Bloc national, M. Raymond Eddé, est apparu hier sur le petit écran tel que les Libanais l’ont toujours connu: spontané, franc, catégorique et un rien cinglant. Dans l’interview qu’il a accordée à partir de Paris à la LBCI, mais qui a été retransmise en différé, M. Eddé a réaffirmé ses positions de principe. Il a approuvé l’attitude de l’Etat à...