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Actualités - BIOGRAPHIES

Le monde étudiant fête le centenaire de Herbert Marcuse

Né il y a cent ans, le 19 juillet 1898, le philosophe Herbert Marcuse, juif allemand de Berlin émigré aux Etats-Unis pour fuir le nazisme, a été un des «pères» de la révolte étudiante de 1968, de la Californie à l’Europe occidentale, mais aussi un virulent critique tant du national-socialisme que du marxisme à la sauce soviétique. Mort en 1979 à l’occasion de l’une de ses nombreuses visites en Allemagne, Herbert Marcuse a marqué des générations d’étudiants et de jeunes qui ont manifesté de San Diego à Berlin sous des banderoles proclamant la «Trinité» M-M-M: Marx, Mao, Marcuse. Que ce soit contre «la sale guerre» américaine au Vietnam, les mécanismes répressifs de la société techno-capitaliste, «la manipulation» par les médias de masse, la répression sexuelle ou contre «la société de consommation», il était une référence et rarement autant que dans les années 60 la philosophie a été aussi intimement liée à l’action politique. Ainsi, plusieurs de ses livres ont été des lectures obligées dans le monde étudiant de cette époque, notamment «Raison et Révolution» (1941), «Eros et civilisation» (1955), «L’Homme unidimensionnel» (1964) et «La Fin de l’Utopie» (1967), même si, dans des amphithéâtres et au grand dam de certains de ses jeunes auditeurs, Herbert Marcuse prônait la révolte, mais pas la violence. Aujourd’hui encore, plusieurs de ses analyses restent d’actualité: sur les besoins et le mode de vie des gens, la liberté, mais aussi les nécessaires freins à toutes les libertés, sur l’existence d’un potentiel critique dans les sociétés industrielles essentiellement chez les groupes de population marginaux ou inorganisés… Si sa mise en pièces du communisme stalinien et du marxisme à la sauce soviétique a été publiée dès 1958 («Le Marxisme soviétique»), le centenaire de sa naissance est l’occasion d’éditer pour la première fois sa critique radicale de la fonction sociale du nazisme, dont les textes ont été écrits aux Etats-Unis de 1939 à 1947. Emigré dès 1933 — il acquerra la nationalité américaine en 1940 — Herbert Marcuse a travaillé de 1934 à 1940 à l’Institut de recherches sociales de l’Université de Columbia, puis il est mobilisé, jusqu’en 1950, dans les services secrets US, d’abord au Bureau des Services Stratégiques (Office of strategic services, OSS), puis au Bureau d’information sur la guerre (Office of War Information, OWI). (AFP)
Né il y a cent ans, le 19 juillet 1898, le philosophe Herbert Marcuse, juif allemand de Berlin émigré aux Etats-Unis pour fuir le nazisme, a été un des «pères» de la révolte étudiante de 1968, de la Californie à l’Europe occidentale, mais aussi un virulent critique tant du national-socialisme que du marxisme à la sauce soviétique. Mort en 1979 à l’occasion de l’une...