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Actualités - OPINION

A propos de lumières monastiques ...

A l’occasion de la publication des «Lumières monastiques», une série de cinq volumes édités par l’Ordre des Moines maronites, M. César Nasr nous envoie les réflexions suivantes: «On serait tenté de croire, à la lecture du titre de cet ouvrage qui vient de paraître, qu’il ne concernerait que les moines de l’Ordre libanais maronite, qu’il a été écrit par eux et pour eux. Sans doute y trouve-t-on, bien que l’auteur s’en défende, une écriture historique rapide qui couvre une période de trois siècles. On y trouve aussi, et surtout, des images d’une exceptionnelle beauté qui soutiennent le texte, le remplacent parfois et souvent l’illuminent. Des images où le photographe se fait peintre grâce à un art de l’imaginaire qui parvient à voiler la rigueur des contraintes techniques. Mais ce n’est ni sur l’histoire d’un ordre monastique ni sur la splendeur des images que je voudrais m’arrêter. L’œuvre se présente, dans son ensemble, comme une véritable monographie de l’Ordre libanais maronite. On peut y suivre, en effet, remarquablement ordonnées, les étapes de sa fondation, de son implantation, partout où le travail et le service de l’homme s’associent, de ses réalisations, de son rôle, de sa mission, de son aventure au cœur de la nation, de son martyrologe enfin. Texte cursif et déploiement d’images révèlent, tour à tour, cet immense acquis patrimonial. Bref, que le maître d’œuvre l’ait voulu ou non, c’est une anthropologie historique qu’il a entreprise, qui trace patiemment le visage d’un Ordre dont peu connaissent, en profondeur, l’humaine richesse. Procès-verbaux, actes, contrats, manuscrits, fac-similés, notes et notices, tout une masse de documents qui défient, par leur rendu, l’original et qui permettent de suivre, trois siècles durant, les us et coutumes de cette époque. Mais il y a plus: les monastères, lieux privilégiés de prière; il y en a près d’une centaine, jumelés à leurs églises, où maîtres-maçons et architectes expriment, ensemble, leur art dans des défilés de voûtes et d’ogives, où des clochers sculptés d’arceaux trilobés, arrondis ou fléchés, aspirent au ciel et y tendent. Images où le regard s’attarde et qu’il ne quitte plus; fidèles à une architecture qui s’inscrit, elle aussi, au cœur de notre patrimoine. Par delà l’impression de sérénité que ces images procurent, on accède au cœur de la vie monastique. Par l’entourage entièrement marqué par le labeur de même que le paysage. Toutes les dimensions de la culture prennent, ici, leur libre et lente extension. Culture de la terre d’abord, par un corps à corps avec la roche, puis celle du savoir et de l’intelligence. La bonification du terroir, son appropriation, la patience qu’il enseigne et la méditation, les peines qu’il donne et l’amour, sa défense, tout part de là y compris la spiritualité et même l’acceptation suprême du martyrologe. Tel est, en quelques lignes, l’apport, je dirais même l’enseignement de ce chef-d’œuvre hors pair qui nous situe au cœur de la mission monastique. Humaine, très humaine certes, mais apte à nous élever à la hauteur de la sainteté dont nous sommes désormais les dépositaires».
A l’occasion de la publication des «Lumières monastiques», une série de cinq volumes édités par l’Ordre des Moines maronites, M. César Nasr nous envoie les réflexions suivantes: «On serait tenté de croire, à la lecture du titre de cet ouvrage qui vient de paraître, qu’il ne concernerait que les moines de l’Ordre libanais maronite, qu’il a été écrit par eux et...