Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Après un entretien avec Boueiz Kaddoumi : Israël mène la région vers la guerre (photo)

Le chef du département politique de l’OLP, Farouk Kaddoumi, considère que «le processus de paix est définitivement dans l’impasse, et la région risque de basculer dans une nouvelle ère de violence». M. Kaddoumi, arrivé samedi au Liban, s’est entretenu hier, à l’Hôtel Bustros, avec le ministre des Affaires étrangères, Farès Boueiz, et, à l’issue de la réunion, ils ont tenu une conférence de presse conjointe, mettant l’accent sur «la nécessité d’une nouvelle stratégie arabe face à l’impasse du processus de paix, stratégie qui aurait pour point de départ un sommet de la Ligue arabe». Plus tard, au cours d’une conférence à l’AUB, M. Kaddoumi a offert à son auditoire, largement palestinien, et au milieu d’importants dispositifs de sécurité, un long intermède historique sur les différentes étapes de la lutte palestinienne et le processus de paix. En réponse aux questions qui lui ont été posées, il n’a pas fourni de réponses précises au sujet des droits civiques et de la situation des réfugiés palestiniens dans les camps libanais. Dans sa déclaration à la presse, M. Boueiz a dit qu’«il devrait y avoir une décision palestinienne de refus fortement exprimé de la situation présente, à condition qu’elle soit suivie d’un appui arabe qui se matérialiserait par une réunion de la Ligue arabe». «La crise actuelle est très coûteuse et dangereuse pour tout le monde, et elle menace les intérêts de toutes les parties concernées», a-t-il poursuivi. «Cela nous impose la nécessité de nouveaux rapports dans la région». Pessimisme de l’opinion mondiale M. Boueiz a par ailleurs considéré que «le processus de paix est en déliquescence depuis longtemps et le monde arabe a besoin d’établir une nouvelle stratégie face au gouvernement israélien dont la politique va dans le sens d’une nouvelle guerre». Et de poursuivre: «Même les Etats-Unis qui s’étaient donné le rôle de médiateur se sont presque désistés de ce rôle. L’opinion mondiale est de plus en plus pessimiste concernant le processus de paix. Les Palestiniens devraient réagir par un refus». De son côté, M. Kaddoumi a déclaré que «le comportement israélien, notamment les provocations continuelles à l’égard du peuple palestinien, est en train de pousser la région vers une nouvelle ère de violence». Il a lui aussi insisté sur la nécessité d’une coopération arabe totale dans cette période délicate. Sur la possibilité que les Etats-Unis suspendent leurs efforts dans le processus de paix à la fin de ce mois, M. Boueiz a rappelé que «(le premier ministre israélien) Netanyahu ne veut pas la paix, et se déclare insatisfait après chaque concession palestinienne». «Il ne faut pas tomber dans le piège de continuer à croire dans le processus de paix à l’ombre du rapport de forces actuel dans la région», a-t-il ajouté. «Il faut changer ce rapport de forces, et les Arabes ne devraient pas penser que l’opinion publique mondiale peut leur obtenir ce qu’ils ne peuvent obtenir par eux-mêmes». A la question de savoir pourquoi un sommet arabe n’a pas encore eu lieu, M. Boueiz a dit: «J’ai bien peur que la conscience arabe du danger ne soit pas encore complète, et la diplomatie forcée qui consiste à faire comme si rien ne s’est passé n’est pas adéquate dans la situation actuelle». De son côté, M. Kaddoumi a dit, répondant à une question sur les pays favorables à un sommet et ceux qui y font obstacle: «Je crois que tous les Arabes veulent ce sommet et comprennent sa nécessité. Mais ils désirent être sûrs qu’il se traduira en résultats alors ils se concertent pour aboutir à une base politique commune qui leur permettra de prendre les décisions cruciales». Pas de paix dans l’actuel rapport de force D’autre part, dans sa conférence à l’AUB en présence du président de l’université, Jack Waterbury, M. Kaddoumi a passé en revue devant un public jeune les différentes étapes de la tragédie palestinienne et du processus d’Oslo, auquel il est d’ailleurs hostile. Il n’a que très peu évoqué l’avenir ou un quelconque plan concernant une nouvelle étape. Il a par ailleurs insisté là aussi sur la coopération arabe, notant «les divergences de position entre les pays arabes, et les conséquences désastreuses des guerres contre l’Irak». Le discours de M. Kaddoumi était ponctué d’idées-clés: l’impossibilité d’arriver à une paix avec Israël, des références continuelles au «grand leader», Gamal Abdel-Nasser, la certitude qu’après la signature de l’accord d’Oslo, les Palestiniens n’ont réalisé que des progrès négligeables. «Ce qui a été pris par la force ne sera pas récupéré sans lutte», a-t-il déclaré, répétant une phrase de Abdel-Nasser. Plusieurs questions du public ont tourné autour des droits civiques palestiniens au Liban et de la situation difficile des réfugiés dans les camps. M. Kaddoumi a invariablement répondu que «les entretiens avec les responsables libanais ont été fructueux, et nous espérons que des solutions seront trouvées bientôt, notamment pour la question des visas». Il a nié l’existence d’un accord qui empêcherait les réfugiés palestiniens de revenir chez eux. Sur l’instauration d’un système plus démocratique dans les mouvements et partis palestiniens comme Fateh et l’OLP et la lutte contre la corruption, il a dit: «Il est vrai qu’il y a beaucoup de choses à changer, mais nous ne pouvons mettre notre position en péril quand il nous reste à combattre un ennemi comme Israël».
Le chef du département politique de l’OLP, Farouk Kaddoumi, considère que «le processus de paix est définitivement dans l’impasse, et la région risque de basculer dans une nouvelle ère de violence». M. Kaddoumi, arrivé samedi au Liban, s’est entretenu hier, à l’Hôtel Bustros, avec le ministre des Affaires étrangères, Farès Boueiz, et, à l’issue de la réunion,...