Hobeika : Hariri se comporte avant tout comme un leader sunnite

«Le projet du président Hariri est devenu un projet sectaire et n’est plus un projet d’intérêt général et c’est là une des causes du conflit qui nous oppose». C’est ce qu’a affirmé le ministre des Ressources hydrauliques et électriques, M. Elie Hobeika, dans une interview qu’il a accordée samedi à «La Voix du Liban». «Dès le départ, et alors que nous étions optimistes, nous avions mis le président Hariri en garde contre les sables mouvants libanais. Mais le président Hariri est tombé dans le piège et il agit aujourd’hui comme un leader sunnite avant d’agir comme un chef de gouvernement», a ajouté M. Hobeika. «La prochaine étape est celle de la gestion des affaires courantes en attendant les présidentielles. Il reste que quelle que soit l’issue de cette échéance, le président Hariri demeurera à la tête du gouvernement et le président Berry à la tête du législatif», a ajouté M. Hobeika. Interrogé sur les présidentielles, le ministre des Ressources hydrauliques et électriques a estimé que «personne n’est candidat et il est encore trop tôt pour parler de noms». Il a par ailleurs affirmé que «l’électeur principal est la situation dans laquelle se trouve le pays». L’électricité Sur un autre plan, M. Hobeika a repris les principaux thèmes de la conférence de presse qu’il avait tenue il y a quelques jours. Il a ainsi réitéré que «la campagne de dénigrement dont je suis l’objet n’a rien de nouveau. Elle se poursuit depuis plusieurs mois et se poursuivra encore jusqu’après les présidentielles», a-t-il dit. M. Hobeika a par ailleurs démenti les informations faisant état d’«un rationnement politique du courant électrique». «Nous attendons l’arrivée d’experts français qui doivent déterminer les causes de la panne dans les centrales électriques», a-t-il notamment souligné avant de préciser également qu’une des causes de la dernière panne «est liée au refus du ministère des Finances de débloquer certains crédits». Et d’ajouter: «Il est vrai qu’il existe certains problèmes techniques au niveau de l’électricité mais ils ne sont pas aussi importants que certains le prétendent». «Je ne dis pas que l’affaire est politique. Il y a des problèmes au niveau de l’électricité. Le fait est qu’ils ont été politiquement exploités contre moi car le fait que je sois considéré comme une constante au sein du gouvernement gêne certains», a-t-il encore dit avant d’insister sur le fait que «le pays vit actuellement un bras de fer politique dont l’objectif est d’opérer une redéfinition des positions à la veille des présidentielles». Evoquant l’affaire des déplacés, M. Hobeika a affirmé que «cette question est très grave. Il n’est pas possible que l’avenir d’un million de personnes reste tributaire de l’entente de deux leaders». Enfin, et en réponse à une question, M. Hobeika a affirmé: «Je continue de croire en les institutions comme le faisait Béchir Gemayel».