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Actualités - CHRONOLOGIE

Au lendemain de la mort de Moshood Abiola Amorce de retour au calme au Nigéria

On craignait le pire au Nigeria, après la mort — officiellement d’une crise cardiaque — du chef Moshood Abiola. Et de fait, la tension n’a cessé de monter au cours des dernières vingt-quatre heures. Pour retomber hier après-midi. Deux événements, semble-t-il, auront contribué à ce timide début de retour au calme: la dissolution du Conseil fédéral exécutif, qui est un gouvernement nommé par le pouvoir militaire; ensuite le message à la nation du chef de l’Etat, le général Abdulsalam Abubakar, qui a présenté ses condoléances à la famille Abiola et lancé un appel au calme après des affrontements qui ont fait au moins 12 morts dans le sud du pays (VOIR AUSSI PAGE 8). Le général Abubakar a qualifié la mort d’Abiola de «tragédie nationale, d’autant qu’il était sur le point d’être libéré». «Je vous appelle tous à rester calmes, en dépit de votre chagrin», a-t-il dit. D’autre part, le chef de l’Etat a dissous, «avec effet immédiat», le Conseil fédéral exécutif, lequel sera reconstitué «au moment approprié», ainsi que l’indique un communiqué de la présidence. A Lagos, capitale économique du pays, la tension était retombée mercredi après-midi et les habitants, terrés chez eux dans la matinée, semblaient reprendre leurs activités habituelles. Dans la journée, les rues du centre-ville étaient presque désertes et la plupart des habitants ont préféré rester chez eux. Les bureaux et les commerces sont restés fermés par crainte d’un embrasement général dans cette métropole de huit millions d’habitants. Les manifestations de colère s’étaient poursuivies le matin dans certains quartiers périphériques de Lagos, sur la route de l’aéroport comme aux environs de la luxueuse résidence de M. Abiola. Des groupes de jeunes ont mis le feu à des pneus et saccagé des véhicules, alors que la police antiémeutes intervenait sporadiquement pour disperser les manifestants et dégager les rues, aussitôt réoccupées par les manifestants. A Ibadan, à 120 kilomètres au nord de Lagos, et Abeokuta, la ville natale du chef Abiola, à une quarantième de kilomètre au nord de Lagos, la situation était très tendue en milieu de matinée. Au moins quatre manifestants auraient été abattus par la police à Abeokuta. M. Abila serait mort «apparemment d’une crise cardiaque» alors qu’il s’entretenait avec des responsables nigérians et des diplomates américains, dont le sous-secrétaire d’Etat Thomas Pickering, ancien ambassadeur des Etats-Unis au Nigeria. Les Etats-Unis ont fait savoir qu’ils n’avaient pas de raisons de douter des causes du décès du chef Abiola, mais la famille de l’ancien homme d’affaires a requis les services de médecins légistes pour procéder à une autopsie.
On craignait le pire au Nigeria, après la mort — officiellement d’une crise cardiaque — du chef Moshood Abiola. Et de fait, la tension n’a cessé de monter au cours des dernières vingt-quatre heures. Pour retomber hier après-midi. Deux événements, semble-t-il, auront contribué à ce timide début de retour au calme: la dissolution du Conseil fédéral exécutif, qui est...