Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Le premier ministre a longuement conféré hier soir avec Hraoui et Berry Le dossier de l'échelle des salaires éclipse le contentieux Hariri-Joumblatt

La tension chronique qui marque les rapports entre les pôles du pouvoir et les principaux sujets de discorde qui se manifestent dans les plus hautes sphères ont fait l’objet hier soir de deux réunions successives entre le président Elias Hraoui et le chef du gouvernement Rafic Hariri, au palais de Baabda, d’une part, et entre M. Hariri et le chef du Législatif Nabih Berry, à Aïn el-Tiné, d’autre part. Ces concertations ont débouché, pour le court terme, sur une décision de principe d’accélérer l’examen de la nouvelle échelle des salaires par les commissions parlementaires. La journée d’hier devait être marquée par une tentative d’assainissement du climat politique, suite à la vive polémique qui a éclaté au grand jour le week-end dernier entre M. Hariri et le ministre des Déplacés Walid Joumblatt. En réalité, dès le début de la matinée, le président de la Chambre avait fait monter les enchères en accusant le gouvernement de n’avoir pas respecté ses engagements pris dans le cadre du plan de redressement convenu entre les pôles de la troïka en novembre 1997 (VOIR PAGE 3). Ce plan prévoyait une série de mesures visant à diminuer les dépenses publiques et accroître les recettes de manière à pouvoir financer la nouvelle échelle des salaires du secteur public. Le chef du Législatif a reproché à l’Exécutif d’avoir fait fi des décisions prises à ce propos. Lors de ses rencontres, hier, avec les députés, il devait souligner qu’aucune séance plénière n’aurait lieu, place de l’Etoile, si la nouvelle échelle des salaires ne figure pas en tête de l’ordre du jour de la session extraordinaire de la Chambre. Cette question ainsi que les tensions interministérielles ont été au centre de l’entretien d’une heure trente que M. Hariri a eu avec le chef de l’Etat au palais de Baabda, vers 18 heures. Cette réunion, rappelle-t-on, a remplacé le Conseil des ministres ordinaire qui devait avoir lieu au palais gouvernemental et qui a été annulé en raison de la polémique fiévreuse entre MM. Hariri et Joumblatt. A sa sortie du palais de Baabda, peu après 19h 30, le chef du gouvernement s’est refusé à toute déclaration. Il s’est aussitôt rendu à Aïn el-Tiné où il a conféré avec M. Berry dans le but évident de désamorcer le problème de la nouvelle échelle des salaires. De sources concordantes, on précise que ces concertations triangulaires ont abouti à un «package» entre l’Exécutif et le Législatif. Conformément au souhait exprimé par M. Berry, les commissions parlementaires s’emploieront à accélérer l’examen de la nouvelle échelle des salaires, laquelle figurera en tête de l’ordre du jour de la première séance de la session extraordinaire. Parallèlement, M. Hariri a réclamé que soient approuvés au cours de la même séance les projets d’accords économiques bilatéraux avec plusieurs pays étrangers, dont notamment le Japon, la Chine et la Roumanie. Le premier ministre aurait également insisté pour que la loi sur les loyers et celle sur les biens-fonds maritimes soient prévues à l’ordre du jour de la session extraordinaire. En clair, les problèmes d’ordre législatif semblent avoir éclipsé les retombées de la polémique Hariri-Joumblatt, alors que c’est ce dernier dossier qui a provoqué l’annulation du Conseil des ministres. Les concertations d’hier soir à Baabda et Aïn el-Tiné auraient également porté, selon les sources de Koraytem, sur l’affaire du réseau dont le démantèlement a été annoncé il y a quelques jours par une «source de sécurité». Ce réseau est accusé par les services de renseignements de l’armée libanaise d’avoir perpétré des attentats antisyriens dans le pays et d’avoir projeté l’assassinat des ministres Michel Murr et Elie Hobeika. Le dernier point de l’enquête menée à ce sujet par les services de renseignements de l’armée aurait été passé en revue au cours des contacts entrepris hier soir par M. Hariri qui a, en outre, exposé au président Hraoui et à M. Berry les résultats de la dernière visite éclair qu’il a effectuée lundi dernier à Damas. Il convient d’indiquer dans ce cadre que le chef des services de renseignements syriens au Liban, le général Ghazi Kanaan, et le commandant des forces syriennes en poste au Liban, le général Ibrahim Safi, ont été hier les hôtes à déjeuner du président Hraoui au palais de Baabda. Etaient également présents à la table présidentielle, le commandant en chef de l’armée libanaise, le général Emile Lahoud, le directeur de la Sûreté générale, M. Raymond Raphaël, et le commandant de la garde présidentielle, le général Michel Harrouk.
La tension chronique qui marque les rapports entre les pôles du pouvoir et les principaux sujets de discorde qui se manifestent dans les plus hautes sphères ont fait l’objet hier soir de deux réunions successives entre le président Elias Hraoui et le chef du gouvernement Rafic Hariri, au palais de Baabda, d’une part, et entre M. Hariri et le chef du Législatif Nabih Berry, à...