Violents combats entre factions sudistes au Soudan

De violents combats opposent au Soudan deux factions sudistes dans l’Etat d’Al-Wihda (Unité), à 800 km au sud de Khartoum, a affirmé le chef de la milice sudiste pro-gouvernementale Riek Machar. Cité hier par le quotidien Al-Rai Al-Aam, M. Machar a révélé que «de violents combats se déroulent dans l’Etat d’Al-Wihda entre combattants des Forces de défense du sud-Soudan (FDSS, pro-gouvernemental) et ceux de Paulino Mateb qui ont lancé une offensive contre plusieurs villes de l’Etat» d’Al-Wihda, dont le sous-sol recèle d’importantes réserves pétrolières. Paulino Mateb a récemment fait scission du mouvement de Riek Machar pour des raisons non précisées. M. Machar a affirmé «que les autorités faisaient tout pour maîtriser la situation». Par ailleurs, M. Machar a indiqué que le processus de collecte d’armes des anciens guérilleros ralliés au gouvernement se poursuivait et que 800 combattants pro-gouvernementaux allaient être envoyés à Malakal, Jonglei et Nasir, dans le sud-est du pays, pour combattre l’Armée de libération des peuples du Soudan (SPLA, de John Garang). Les attentats Par ailleurs, la télévision d’Etat soudanaise a présenté un groupe de quinze hommes accusés d’avoir trempé dans une série d’attentats à la bombe contre des installations économiques à Khartoum la semaine dernière. Trois des suspects ont exposé devant les caméras leur rôle dans ces attaques. L’un d’eux, Chérif Jabr Widatallah, a expliqué que les suspects faisaient partie d’un groupe de militants du parti Oumma, du parti démocratique unioniste et des partis communiste et Baas (panarabe). «Ils projetaient, a-t-il ajouté, de renverser le régime en faisant sauter des installations stratégiques notamment le pont sur le Nil Blanc qui relie les villes de Khartoum et d’Oumdourman et en provoquant des manifestations de rue». Ce même suspect a donné les noms d’activistes qui ont organisé des rencontres dans un magasin des faubourgs d’Oumdourman, où ils ont expliqué que les opérations subversives étaient «financées» par des responsables de l’Oumma. Ces responsables, a-t-il poursuivi, sont Abdel Rahmane Nougdallah, actuellement en détention, Abdel Mahmoud Abbo, imam de la mosquée de la secte musulmane des Ansars, ainsi que Sara Al-Fadel, épouse de l’ancien premier ministre soudanais Sadek el-Mahdi Chacun des conjurés devait recevoir une récompense de 500.000 livres soudanaises (environ 2.600 USD) à la fin de l’opération. Les deux autres suspects ont indiqué qu’ils avaient participé aux attentats à l’explosif contre une centrale d’énergie et une centrale électrique. Le président soudanais Omar el-Béchir a menacé les auteurs des attentats des châtiments prévus par la loi islamique — mort, crucifixion et amputation de membres — et accusé l’opposition en exil et des parties étrangères qu’il n’a pas spécifiées. (AFP)