Karamé renouvelle ses attaques contre Hariri

Le président Omar Karamé a renouvelé hier ses attaques contre le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, critiquant vivement sa politique qu’il a jugée responsable du marasme économique dans le pays. Dans le discours qu’il a prononcé à l’occasion d’une cérémonie de remise de diplômes à Tripoli, M. Karamé a dénoncé «l’arbitraire du gouvernement en matière de développement». Il a mis l’accent sur les problèmes économiques à Tripoli, les présentant comme une conséquence de la politique de l’Exécutif. «Nous avons régulièrement appelé au développement des régions déshéritées. En vain, grâce aux gouvernements haririens successifs qui poursuivaient leurs politiques arbitraires», a-t-il dit. Il a jugé impératif pour une relance de l’activité économique dans la ville, que l’Etat développe le port ainsi que la foire de Tripoli et s’occupe des sites archéologiques de la ville afin d’attirer les touristes. La multiplication des taxes M. Karamé a stigmatisé ensuite la multiplication des taxes reprochant au gouvernement de poursuivre sa politique d’endettement «en dépit de la gravité de la situation financière du pays et sans se soucier des virulentes campagnes menées par l’opposition contre le gaspillage, les vols et les marchés, reconnus par les responsables». «Le plus étrange, a-t-il poursuivi, est que le chef du gouvernement continue de déclarer dans ses discours que tout va bien, alors que la dette publique s’est chiffrée à la fin du mois de mars, selon le bilan de la Banque centrale, à 22.901,7 milliards de livres». Selon M. Karamé, la dette publique intérieure brute s’élève à 19.126 milliards de livres et la dette externe à 3.482 millions de dollars. M. Karamé a, par ailleurs, souligné l’importance de la présence au pouvoir d’hommes sages ayant de la volonté, seuls susceptibles, selon lui, d’édifier un Etat. Après avoir considéré que toutes les tentatives d’édifier un Etat moderne ont été vouées à l’échec, il a mis en garde contre le confessionnalisme.