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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Syrie-Turquie : la normalisation tourne court

La Turquie et la Syrie ont échoué jeudi dans leur tentative de lancer un processus de normalisation de leurs relations gelées depuis plusieurs années, le chef de la diplomatie turque Ismail Cem affirmant que «les problèmes persistent». «Les relations entre les deux pays ne se sont pas développées. Tout au contraire elles sont émaillées de multiples problèmes», a déclaré à la presse M. Cem, au terme d’une rencontre avec le sous-secrétaire d’Etat syrien aux Affaires étrangères Adnan Omran, en visite à Ankara. Les relations turco-syriennes, envenimées par plusieurs sujets de différends, sont au point mort depuis 1995. M. Cem a exclu une prochaine visite à Damas, à l’invitation de son homologue syrien Farouk el-Chareh, indiquant que «l’atmosphère pour un tel déplacement n’a pas encore été préparée». Il a cependant ajouté que la tâche de son ministère était d’«œuvrer à surmonter ou réduire les problèmes existants». La Turquie avait estimé mardi que la visite du diplomate syrien constituait «un nouveau pas pour la normalisation des relations» entre les deux pays. La Turquie et la Syrie ont plusieurs sujets de litige. Ankara accuse la Syrie de soutenir le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatiste) qu’elle considère comme une organisation terroriste et d’abriter ses membres et son chef Abdullah Ocalan sur son territoire. La Syrie dément. Selon des sources diplomatiques, M. Omran a admis, lors de ses contacts avec les responsables turcs, que le PKK est une organisation terroriste, rejetant toutefois tout soutien de son pays à cette organisation. Le PKK mène une rébellion armée contre Ankara depuis 1984 pour créer un Etat kurde indépendant dans le sud-est de la Turquie à majorité kurde, à la frontière avec la Syrie, l’Irak et l’Iran. Ankara accuse, par ailleurs, Damas d’avoir des visées territoriales sur sa province de Hatay (sud), des documents et cartes syriens la montrant comme faisant partie du territoire syrien. Cette province est turque depuis 1939, suite à une consultation de ses habitants. Damas de son côté reproche à Ankara de lui rationner l’eau en construisant des barrages sur l’Euphrate, qui arrose également la Syrie, dans le cadre d’un vaste projet turc d’irrigation et de production énergétique, le projet du sud-est anatolien (GAP). La Turquie répond qu’elle laisse passer des quantités d’eau suffisantes pour les besoins de la Syrie. Enfin, à l’instar d’autres pays arabes et de l’Iran, la Syrie s’oppose à la coopération militaire entre la Turquie et Israël, depuis qu’ils ont signé un accord-cadre en 1996, voyant une menace dirigée contre elle.
La Turquie et la Syrie ont échoué jeudi dans leur tentative de lancer un processus de normalisation de leurs relations gelées depuis plusieurs années, le chef de la diplomatie turque Ismail Cem affirmant que «les problèmes persistent». «Les relations entre les deux pays ne se sont pas développées. Tout au contraire elles sont émaillées de multiples problèmes», a déclaré...