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Actualités - CHRONOLOGIE

Remise de diplômes au campus des Sciences médicales de l'USJ Les progrès de la science risquent de déshumaniser la médecine souligne le recteur Abou (photos)

Une cérémonie de remise de diplômes a eu lieu samedi au campus des Sciences médicales de l’USJ sous le patronage et en présence de l’épouse du chef de l’Etat, Mme Mona Hraoui. Au cours de cette cérémonie, soixante-cinq étudiants en médecine, quarante-quatre en pharmacie, cinquante-six en médecine dentaire, soixante-trois en sciences infirmières, sept en techniques de laboratoires et analyses médicales et cinq à l’Ecole de sages-femmes ont reçu leurs diplômes de fin d’études. Dans son allocution, le recteur de l’Université Saint-Joseph, le père Sélim Abou, s’adressant à Mme Hraoui, a affirmé que sa présence a «une portée critique que, je le sais, vous partagez. Critique d’une société qui, en dépit de ses élites intellectuelles et professionnelles notables, continue à entretenir, sur le plan politique, des archaïsmes que des nations économiquement et culturellement moins avancées que la nôtre ont su abolir. De ces archaïsmes, le statut discriminatoire de la femme est le signe le plus visible et le symbole le plus significatif. Il faut espérer que le nombre croissant des jeunes femmes dans les diverses carrières universitaires et la pression grandissante qu’exerce leur insertion dans les différents secteurs de la vie active au Liban finiront par avoir raison de cette anomalie qui ne fait pas honneur à la nation». Se référant par ailleurs à un ouvrage collectif intitulé «Ethique et société», le recteur de l’USJ s’est interrogé sur l’humanisme médical et les dangers qui le guettent face à l’invasion des sciences médicales par la technique. Il a estimé que «l’observation des préceptes du code français de déontologie médicale est souvent mise en échec par la technicisation croissante et rapide des professions médicales qui, de soi, constitue un progrès spectaculaire des sciences médicales mais risque néanmoins de déshumaniser le travail médical en le dépouillant de ce qui fait sa spécificité, je veux dire la compassion à l’égard du patient et le respect de sa personne». Le devoir d’assistance A titre d’exemple dans le domaine de la médecine, le père Abou a souligné que, «si le devoir de soigner est facilité par la technicisation de la profession, le devoir d’assistance peut en être handicapé. En effet, la spécialisation est devenue tellement étroite aujourd’hui qu’un médecin n’a pas nécessairement la possibilité d’assurer avec un minimum de garantie de sécurité pour le patient une fonction d’assistance dans tous les cas de malaise inattendus». Dans le même prolongement, le recteur de l’USJ a évoqué à titre d’exemple de l’invasion de la technique également les dossiers informatisés et le contrôle extérieur à la profession médicale effectué en particulier par les compagnies d’assurances, «qui tendent à éventer partiellement le secret, même si la communication des informations est assurée par un médecin intermédiaire qui partage ledit secret avec le praticien», a-t-il dit. Le père Abou a enfin remercié les doyens, professeurs, l’administrateur et le personnel qui ont conduit les étudiants au terme de leurs études en leur donnant le meilleur d’eux-mêmes. Il a nommé le professeur Pierre Farah, doyen de la faculté de médecine, Mme Hermine Aydenian, doyen de la faculté de pharmacie, le professeur Antoine Hokayem, doyen de la faculté de médecine dentaire, Mme Ruth Akatchérian, doyen de la faculté des sciences infirmières, Mme Doughane, directrice de l’école des sages-femmes, M. Michel Abou-Khaled, directeur de l’Ecole des techniciens de laboratoires et d’analyses médicales ainsi que M.Michel Abela, administrateur du campus des sciences médicales et son équipe. Abondant dans le même sens que le père Abou, Mme Hraoui a évoqué la sous-représentation de la femme aux postes de décision affirmant que cela dénote «un grave déficit démocratique». Elle a estimé que la décision du recteur de l’USJ de faire présider trois cérémonies de remise de diplômes par des femmes sous-entend que l’humanité est composée de femmes et d’hommes ayant la même dignité et la même valeur. «Cette décision sous-entend que la démocratie pour être authentique devrait englober les êtres humains, tels qu’ils sont, et reconnaître que les femmes et les hommes ont quelque chose à offrir à la société», a-t-elle souligné. Il convient de préciser que la première cérémonie de remise de diplômes a été présidée par Mme Hraoui, les deux autres, qui auront lieu également dans les différents campus de l’USJ, seront présidées par Mmes Nayla Moawad et Solange Gemayel.
Une cérémonie de remise de diplômes a eu lieu samedi au campus des Sciences médicales de l’USJ sous le patronage et en présence de l’épouse du chef de l’Etat, Mme Mona Hraoui. Au cours de cette cérémonie, soixante-cinq étudiants en médecine, quarante-quatre en pharmacie, cinquante-six en médecine dentaire, soixante-trois en sciences infirmières, sept en techniques de...