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Actualités - CHRONOLOGIE

La presse parisienne dénonce l'assassinat du chanteur algérien Lounès Matoub

La presse parisienne de vendredi matin dénonce dans des manchettes et photos à la «une», l’assassinat jeudi du chanteur algérien Lounès Matoub, estimant que sa mort «risque de faire basculer la Kabylie (sa région d’origine) dans la violence». «Libération» (gauche, indépendant), qui consacre deux pages à la mort du chanteur, écrit qu’«après Cheb Hasni, après Rachid, après Cheb Aziz, Matoub... le chanteur défendait deux causes: la culture berbère et la laïcité. Il avait donc deux adversaires déclarés: le pouvoir central algérien, qui s’est toujours méfié d’un éventuel séparatisme kabyle au point de renier en 1996 ses engagements concernant la reconnaissance officielle de la langue kabyle (le tamazight), et les intégristes islamistes, qu’il ne se privait jamais de ridiculiser dans ses chansons. Ces derniers le haïssaient tant d’ailleurs qu’on s’est toujours demandé s’ils étaient bien les commanditaires de l’enlèvement rocambolesque dont le chantre kabyle avait été victime en septembre 1994. Il n’est pas, en effet, dans l’habitude des tueurs du GIA de relâcher indemne ce genre de proie. Les assassins, cette fois, ne se sont embarrassés d’aucun scrupule». «Je tomberai entre les mains d’assassins» Le quotidien insiste sur le fait que l’assassinat «intervient à la veille d’une manifestation en Kabylie contre l’entrée en vigueur, le 5 juillet, de la loi sur l’arabisation totale du pays» à laquelle le chanteur était opposé. «L’Humanité» (communiste) proclame, pour sa part, dans son éditorial, que «Lounès Matoub est tombé sous les balles des islamistes». «L’intégrisme hait l’innocence, celle du poète comme celle des villageois (assassinés par le GIA)... Son chant était universel, il chantait son peuple, c’est-à-dire nous tous quelle que soit notre langue, notre culture. Son luth sonnait l’espoir pour celles et ceux que l’obscurantisme le plus barbare veut détruire (...). Osera-t-on, une fois de plus poser l’odieuse question, celle qui contient déjà sa réponse tout aussi méprisable? Osera-t-on, encore, salir ces dizaines de milliers de morts égorgés, éventrés, déchiquetés par les intégristes dont les porte-parole ou prête-nom ont micros ouverts en France, en Grande-Bretagne et ailleurs en Europe?», se demande le quotidien. «Aujourd’hui/Le Parisien» (populaire), accorde également une grande place à l’événement et publie le témoignage anonyme d’un ami parisien du chanteur. A la demande formulée par son ami, il y a dix jours, de rentrer en France, Matoub aurait répondu: «Quoiqu’il arrive, la Kabylie, c’est ma patrie. Je sais un jour que je tomberai entre les mains d’assassins, mais je préfère mourir parmi les miens». Sous le titre «Lounès Matoub rattrapé par les GIA», «Le Figaro» (conservateur) souligne que le chanteur, «dont l’assassinat a frappé de stupeur l’Algérie... dénonçait sans relâche les extrémistes islamistes, mais il réservait également des piques au pouvoir». Le quotidien remarque enfin que «sa disparition provoque une onde de choc en Kabylie, une région prompte à s’enflammer». (AFP)
La presse parisienne de vendredi matin dénonce dans des manchettes et photos à la «une», l’assassinat jeudi du chanteur algérien Lounès Matoub, estimant que sa mort «risque de faire basculer la Kabylie (sa région d’origine) dans la violence». «Libération» (gauche, indépendant), qui consacre deux pages à la mort du chanteur, écrit qu’«après Cheb Hasni, après...