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Actualités - CHRONOLOGIE

Après la lecture des pièces du dossier, l'audience a été reportée au 21 octobre Dix intégristes auteurs d'attentats à Tripoli comparaissent devant la cour de justice (photo)

La dernière audience de sa longue carrière de magistrat, M. Hekmat Harmouche l’a passée à lire quelques pièces du dossier de l’affaire de la tentative d’assassinat du mufti de Tripoli, cheikh Taha Sabounji. Le procès a été ensuite reporté au 21 octobre, pour permettre au Conseil des ministres de nommer un successeur, de la même confession, à M. Harmouche qui va à la retraite au début de juillet. Le président de la cour de justice, M. Mounir Honein, a voulu en fait achever la lecture des divers procès-verbaux de l’enquête préliminaire avant d’accorder aux magistrats et aux avocats des vacances prolongées. Tous, y compris les représentants du parquet, MM. Amine Bou Nassar et Anthony Issa el-Khoury, pourront ainsi étudier longuement ce dossier complexe avec ses trois volets: les attentats contre les débits de boisson à Tripoli pendant la période des fêtes de fin d’année en 1993, la tentative d’assassinat du mufti de Tripoli, cheikh Taha Sabounji,en septembre 1994, et la tentative d’assassinat du responsable des Ahbache dans le nord, cheikh Taha Naji, en 1994 aussi. En octobre, la cour entamera donc immédiatement l’interrogatoire des dix inculpés. Selon les pièces lues hier, un groupe de dix jeunes gens, tous arrêtés, serait donc responsable de ces agressions, sur l’impulsion d’Abdel Karim Saadi, alias Abou Mahjane, déjà condamné à mort pour l’assassinat de cheikh Nizar Halabi et toujours en fuite. Toutefois, au cours de leurs interrogatoires préliminaires, les dix inculpés n’ont pas mentionné directement Abou Mahjane, affirmant avoir agi sous la direction de l’un d’entre eux, Ahmed Rifaï qui, lui, était membre du Mouvement de l’Unification Islamique, de cheikh Saïd Chaabane et avait suivi une session d’entraînement militaire avec le Hezbollah. Si Rifaï et son complice Fouad Zayni avaient des liens avec Abou Mahjane, les 8 autres, dont un handicapé qui se déplace sur fauteuil roulant, Ahmed el-Ali, ont affirmé ne pas le savoir. Ils ont par contre tous reconnu avoir participé aux actes qui leur sont imputés. Certains ont parlé des attaques contre les débits de boisson à Tripoli et surtout d’une tentative de dynamiter un cabaret «parce qu’il essayait de corrompre les musulmans», d’autres ont raconté la tentative d’assassinat de cheikh Sabounji, en se faufilant dans son domicile, à l’aide d’une corde, le 19 septembre 1994 à 3 heures du matin, arrosant sa chambre à coucher de balles de mitraillettes. D’autres enfin ont évoqué la tentative d’assassinat de Taha Naji «parce qu’il fournissait de l’argent aux Ahbache, leur permettant ainsi de provoquer des incidents entre les musulmans». Devant les enquêteurs (en l’occurrence, les services de renseignements de l’armée), la plupart des inculpés auraient commencé par raconter des faits en long et en large. Mais, devant le juge d’instruction, certains d’entre eux auraient cherché à minimiser leur rôle, tout en précisant qu’ils regrettent leurs actes, mais qu’ils y ont été poussés par Ahmed Rifaï et, pour certains, Fouad Zayné. Saïd Chahhal a raconté qu’il avait été chargé de dynamiter un débit de boisson à Tripoli, mais, selon lui, il aurait pris le bâton de dynamite et aurait fait croire à son complice, Wassim Abdallah, qu’il l’avait allumé. Mais il l’aurait jeté éteint avant de s’enfuir. Chahhal a ajouté qu’il avait peur et qu’il ne voulait pas se lancer dans de telles actions, mais il ne pouvait plus reculer. Le juge lui a alors demandé pourquoi il n’a pas dénoncé ses complices à la police, s’il était opposé à leurs actes, et Chahhal a répondu qu’il craignait leur vengeance, d’autant qu’il ne connaissait pas tous les membres du groupe. Au fil de la lecture des procès-verbaux — qui s’est prolongée au- delà de 19h —, il apparaît que les dix inculpés se sont généralement rencontrés dans la mosquée de Abou Samra, à Tripoli, haut lieu de l’islamisme intégriste, à la manière de cheikh Saïd Chaabane. D’ailleurs, tout en formant une cellule apparemment indépendante, les dix inculpés évoluent dans cette mouvance, qui veut appliquer le Coran dans son interprétation la plus stricte. Et si les membres du groupe apparaissent, à certains moments, au cours de l’enquête préliminaire, comme des amateurs, ils n’en sont pas moins dangereux, puisque selon leurs propres aveux devant le juge et devant les enquêteurs militaires, ils ont réussi à semer la terreur pendant la période des fêtes de fin d’année en 1993 et ils ont quitté le domicile de cheikh Sabounji, ce 19 septembre 1994, le croyant mort...
La dernière audience de sa longue carrière de magistrat, M. Hekmat Harmouche l’a passée à lire quelques pièces du dossier de l’affaire de la tentative d’assassinat du mufti de Tripoli, cheikh Taha Sabounji. Le procès a été ensuite reporté au 21 octobre, pour permettre au Conseil des ministres de nommer un successeur, de la même confession, à M. Harmouche qui va à la...