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Actualités - CHRONOLOGIE

Cisjordanie : Netanyahu cherche à gagner du temps Paris qualifie de provocation le projet du grand Jérusalem

Une provocation! Tel a été, hier, l’adjectif lapidaire utilisé par le porte-parole de la diplomatie française, Anne Gazeau-Secret, pour qualifier la décision du premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, d’agrandir Jérusalem et d’élargir les limites administratives de la Ville sainte. «C’est un plan fort inquiétant auquel il ne faut pas donner suite» a ajouté Mme Gazeau-Secret. Outre le tollé international qu’il a suscité, le projet du «Grand Jérusalem» a provoqué en Israël même une vague de critiques sur son opportunité sans compter le scepticisme quant à sa portée pratique. Et comme si cette malheureuse initiative ne suffisait pas à compliquer un processus de paix déjà assez mis à mal, le gouvernement israélien a posé hier un nouvel obstacle à un éventuel retrait partiel en Cisjordanie en mettant à l’examen un projet de référendum, qui serait impossible à organiser avant deux mois au minimum. Tous ces atermoiements ont poussé le président israélien Eizer Weizman à critiquer l’incapacité du gouvernement Netanyahu à débloquer l’impasse le rendant responsable par la même occasion du déclin de l’économie de l’Etat hébreu. «La paix aujourd’hui bat de l’aile et clopine, a-t-il dit, tout comme l’économie», critiquant ainsi implicitement le projet de référendum proposé par Netanyahu qui est perçu comme une tentative de gagner du temps, aussi bien par les détracteurs israéliens de Netanyahu que par ses adversaires palestiniens. Présidée par le ministre des Communications, Mme Limor Livnat, une commission interministérielle s’est en effet réunie pour la première fois pour discuter des problèmes techniques, juridiques et constitutionnels liés à un référendum, a-t-on appris de source officielle. Comme un référendum n’a pas de précédent en Israël, l’affaire n’est pas simple. Selon des juristes, il faudra d’abord que le Parlement vote une loi spéciale pour créer la possibilité de la consultation. En tout, selon les experts, il faudra deux mois au minimum, voire trois, pour organiser un référendum, une fois que le gouvernement aura pris une décision sur un retrait partiel, ce qui ne semble pas en vue pour le moment. En attendant, Mme Livnat a introduit un nouveau sujet de discorde en déclarant qu’il faudrait une «majorité spéciale» pour que le référendum soit valable. Elle a proposé que le vote soit validé à la majorité des inscrits, et non des votants. «Une majorité simple n’est pas suffisante pour une décision aussi capitale» a-t-elle déclaré à la radio militaire. Une «majorité spéciale» enlèverait aux Arabes Israéliens, qui représentent 18% de la population, un poids décisif dans la décision. Mme Livnat a aussi estimé que le référendum pourrait être simplement consultatif, c’est-à-dire que le parlement aurait ensuite le dernier mot. «Nous parlons d’un référendum très probablement consultatif, pas d’un référendum auquel le parlement serait tenu de se plier», a-t-elle dit à la radio israélienne après la réunion de la commission interministérielle. Le premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré qu’il «envisageait sérieusement» la tenue d’un référendum, mais qu’il n’avait pas encore arrêté sa position. Toutefois, selon des sources proches de la présidence du Conseil, il aurait d’ores et déjà opté pour un référendum. L’Autorité palestinienne l’a accusé de vouloir échapper à ses engagements concernant un retrait en Cisjordanie, en promouvant l’idée d’un référendum. «M. Netanyahu tente d’échapper à ses engagements et en particulier à la promesse formelle faite d’opérer trois retraits» en Cisjordanie, a déclaré le secrétaire général du cabinet palestinien, Ahmed Abdelrahmane. «Le gouvernement israélien cherche tout bonnement à gagner du temps pour construire de nouvelles colonies de peuplement juives et prendre de nouvelles terres aux Palestiniens», a-t-il ajouté. L’opposition travailliste israélienne a aussi accusé le gouvernement de chercher uniquement à gagner du temps. «Tout cela n’est qu’un écran de fumée. L’essentiel c’est que Netanyahu n’ose pas se couper de l’extrême-droite du gouvernement, et diffère une fois de plus la décision de retrait», a déclaré aux journalistes le député travailliste Haïm Ramon. «Quel que soit le cas de figure, un référendum ne se justifie pas», a affirmé à la radio l’ancien premier ministre travailliste Shimon Pérès. «Si le gouvernement n’arrive pas à se décider sur un retrait, il ne peut pas y avoir de référendum. S’il se décide enfin, un référendum devient superflu , car le gouvernement disposera d’un appui amplement suffisant au Parlement et dans l’opinion», a-t-il ajouté (Reuters, AFP)
Une provocation! Tel a été, hier, l’adjectif lapidaire utilisé par le porte-parole de la diplomatie française, Anne Gazeau-Secret, pour qualifier la décision du premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, d’agrandir Jérusalem et d’élargir les limites administratives de la Ville sainte. «C’est un plan fort inquiétant auquel il ne faut pas donner suite» a ajouté...