Rechercher
Rechercher

Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

L'ancien ministre de l'Intérieur iranien avait été destitué à l'initiative des conservateurs Nouri préoccupé par le sort du président Khatami (photo)

L’ancien ministre iranien de l’Intérieur Abdollah Nouri, destitué la semaine dernière, a violemment attaqué hier les conservateurs du régime en les accusant ouvertement de chercher «à limiter les pouvoirs du président» Mohammad Khatami. «Ils (les conservateurs) se sont organisés après l’élection de M. Khatami. Ils veulent limiter ses pouvoirs et combattre son programme avec davantage de fermeté et de détermination», a souligné M. Nouri lors d’une «cérémonie d’adieux» organisée au ministère de l’Intérieur. M. Nouri a affirmé être «préoccupé désormais par le sort» du président Khatami, affirmant que les conservateurs veulent «mettre un bâton dans les roues de l’exécutif». «Bien que le président Khatami ait été élu par 20 millions de voix, il n’a pas les prérogatives conformes à ses responsabilités», a souligné M. Nouri devant plusieurs députés, membres du gouvernement, personnalités de la gauche radicale et plus d’un millier de fonctionnaires du ministère. Le maire de Téhéran Gholamhossein Karbastchi, autre figure de proue du courant réformateur proche du président Khatami, jugé actuellement pour corruption, était également présent à la cérémonie. Une motion de censure individuelle soutenue par les conservateurs contre M. Nouri a recueilli 137 voix pour et 117 contre, ainsi que onze abstentions, le 21 juin dernier, entraînant la destitution du ministre. M. Nouri était mis en cause pour son soutien appuyé au maire de Téhéran, ainsi que pour l’autorisation donnée à des manifestations d’étudiants pro Khatami. D’une manière générale, les conservateurs lui reprochaient d’être une source de «tension» au sein du régime. La destitution de M. Nouri a été le coup le plus sévère porté au gouvernement de M. Khatami, investi en août 1997, par les conservateurs qui contrôlent le Parlement et de nombreuses institutions du régime. Les conservateurs iraniens se réclament du Guide de la République et numéro un du régime, l’ayatollah Ali Khamenei, détenteur de la légitimité théocratique du système. Aussitôt après sa destitution, M. Nouri a été nommé vice-président chargé du Développement par M. Khatami, en signe de solidarité politique. Ce poste, qui n’est pas soumis à l’aval parlementaire, n’a toutefois pas l’importance d’un grand ministère. «Khatami est victime de l’injustice et c’est pourquoi le peuple doit être vigilant», a ajouté hier M. Nouri, assurant «être déterminé à poursuivre le combat pour les droits et les libertés publiques». «Je savais dès le départ que je tomberai à peine quelques mois après ma nomination» a encore indiqué M. Nouri qui avait déjà été ministre de l’Intérieur de 1989 à 1992, sous le gouvernement du président Ali Akbar Hachémi-Rafsandjani. Intervenant avant M. Nouri et d’un ton plus modéré, le premier vice-président Hassan Habibi a affirmé que la motion de censure contre un ministre était «un droit démocratique qu’il fallait accepter». «Avec de tels conflits politiques internes, le gouvernement n’arrive pas à s’occuper des questions fondamentales, car nous devons répliquer nous aussi à chaque fois que nous sommes piqués», a ajouté M. Habibi. (AFP, Reuters)
L’ancien ministre iranien de l’Intérieur Abdollah Nouri, destitué la semaine dernière, a violemment attaqué hier les conservateurs du régime en les accusant ouvertement de chercher «à limiter les pouvoirs du président» Mohammad Khatami. «Ils (les conservateurs) se sont organisés après l’élection de M. Khatami. Ils veulent limiter ses pouvoirs et combattre son...