Kissinger : j'aime bien Hafez El-Assad

L’ancien secrétaire d’Etat américain Henry Kissinger a préconisé hier à Paris la reconnaissance par Israël d’un Etat palestinien, estimant que le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu devait «l’accepter». «Il faudra bien qu’il l’accepte (l’Etat palestinien)», a souligné M. Kissinger à la chaîne de télévision privée française LCI, assurant que la question des retraits israéliens des territoires palestiniens était «secondaire et triviale». Selon l’ancien chef de la diplomatie américaine, «la question fondamentale est: quelles sont les frontières définitives d’Israël et est-ce qu’il y aura un Etat palestinien?». «C’est la raison pour laquelle je crois que nous savons maintenant quelle doit être la négociation finale: la reconnaissance d’un Etat palestinien par les Israéliens et la reconnaissance de frontières définitives d’Israël par les Arabes. Et c’est pourquoi je voudrais que les négociations arrivent à ce point- là au lieu de marchander», souligne M. Kissinger. Sur la prochaine visite en France du président syrien Hafez el-Assad, M. Kissinger souligne: «J’ai déjà dit que Dieu peut-être me punira, mais j’aime bien Hafez el-Assad. J’ai négocié avec lui pendant 35 jours (après la guerre israélo-arabe d’octobre 1973) et il a toujours respecté ses engagements. Même les Israéliens le reconnaîtront. Il n’y a jamais eu la moindre violation de l’accord signé il y a 25 ans (accord sur le dégagement des forces sur le plateau du Golan)». «Il a une conception brutale et linéaire des intérêts de la Syrie, mais il ne faut pas parler abstraitement de la paix avec lui, ce qui compte pour lui ce sont les avantages et les inconvénients qu’il voit pour son pays», dit-il enfin du chef de l’Etat syrien. (AFP)