Bahia Hariri accuse Moustapha Saad de tenter de bloquer tout projet de développement à Saïda

Mme Bahia Hariri, député de Saïda, a applaudi à l’élection de M. Hilal Kobrosli à la tête de la municipalité du chef-lieu du Liban-Sud appelant par ailleurs M. Oussama Saad, seul candidat de la liste dite «de la ville de Saïda» à avoir été élu, à «abandonner les slogans politiques et à rallier le conseil municipal qui devrait constituer dorénavant une équipe homogène au service de tous les fils de Saïda sans discrimination aucune, quant aux allégeances politiques». Selon Mme Hariri, «M. Oussama Saad est le seul membre des 21 du conseil municipal qui représente une partie politique». Elle a affirmé qu’elle a déployé des efforts tous azimuts pour faire aboutir ses pourparlers avec le parlementaire Moustapha Saad en vue de former une liste consensuelle pour les municipales. Elle s’est dit «persuadée à présent que le député Moustapha Saad n’a fait, pendant toute la durée des tractations, qu’user de manœuvres dilatoires pour permettre à son frère M. Oussama Saad de former une deuxième liste». Elle a affirmé qu’elle avait accepté la proposition de Moustapha Saad qui avait présenté M. Adnan Zibawi, comme candidat consensuel, avant de souligner que c’est le député sunnite de Saïda et chef de l’OPN qui s’était rétracté. Mme Hariri a estimé que l’opposition dans la ville de Saïda n’est pas en mesure de rejeter les projets de développement proposés pour le chef-lieu du Liban-Sud. «Elle peut chicaner, sans plus, sur les détails d’exécution des projets», a-t-elle dit. Prenant à partie le député Saad, Mme Hariri a déclaré que ce dernier, qui ne fait que se prévaloir, dans ses déclarations télévisées, des accomplissements de son père, feu Maarouf Saad quant à l’édification d’une municipalité, d’un stade de sport et de deux écoles techniques à Saïda, cherche à empêcher toute nouvelle réalisation d’intérêt public dans le chef-lieu du Liban-Sud durant le mandat de l’actuel chef du gouvernement. Elle s’est dit convaincue que si Moustapha Saad avait accepté la formation d’une liste consensuelle, sa part au sein du conseil municipal aurait été plus importante qu’elle ne l’est à présent. Répondant à une question au sujet des employés des sociétés opérant en Arabie Séoudite pour le compte du chef du gouvernement, rentrés dans leur ville d’origine pour prendre part au scrutin des municipales, Mme Hariri a qualifié de «naturels» de tels agissements. «Il est naturel que chaque force politique tente de mobiliser ses partisans à l’approche d’une échéance électorale», a-t-elle souligné. Et de poursuivre: «Ces employés n’ont voté que conformément à leurs convictions et en reconnaissance des services rendus par le chef du gouvernement à leurs familles dans les pays de l’émigration». Alliance avec la Jamaa islamiya Priée de dire pourquoi les deux membres chrétiens de la liste de «la Décision de Saïda» qu’elle a soutenue ont eu des scores inférieurs à ceux des autres membres élus de la même liste, Mme Hariri a fait état de manœuvres de la part de ses adversaires qui ont donné des instructions strictes à leurs partisans pour biffer les noms des candidats chrétiens afin, d’une part, de donner un caractère confessionnel à la bataille, et de l’autre, de faire croire à une trahison par la Jamaa islamiya de leur alliance. Elle s’est félicité du respect par cette formation des alliances qu’elle contracte avant d’affirmer que le dialogue entamé avec la Jamaa islamiya peu avant le scrutin se poursuivra après cette échéance. Mme Hariri a reconnu que les tractations pour les municipales ont été pour elle une première occasion pour entamer un dialogue avec la Jamaa islamiya. «Avant cette échéance, le dialogue se faisait par un intermédiaire», a-t-elle dit. Rappelons que M. Oussama Saad s’est retiré mercredi de la réunion du conseil municipal de Saïda consacrée à l’élection du président et du vice-président faisant valoir que le député de Saïda exerçait un pouvoir de tutelle sur ledit conseil et que des réunions préparatoires au domicile de Mme Hariri avaient précédé la séance de l’élection.