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Actualités - CHRONOLOGIE

Le président yougoslave reçu hier par Eltsine Kosovo : Milosevic fléchit sans céder aux occidentaux

La médiation de la Russie n’aura porté ses fruits qu’à demi: le président yougoslave Slobodan Milosevic a fait hier quelques concessions en vue du règlement de la crise au Kosovo mais il s’est refusé à ordonner le retrait des forces de sécurité serbes de la province albanophone, principale requête du Groupe de contact et du sommet européen de Cardiff. Soumis la veille à la pression militaire de l’OTAN, Slobodan Milosevic a cédé partiellement aux Occidentaux en acceptant de régler le conflit «par des moyens politiques» et à poursuivre le dialogue avec les dirigeants de la communauté albanaise du Kosovo. Ces engagements figurent dans une déclaration russo-yougoslave en neuf points lue par le chef de la diplomatie russe, Evguéni Primakov, à la suite d’un entretien au Kremlin entre Slobodan Milosevic et Boris Eltsine. Le président yougoslave s’était entretenu par la suite avec Evguéni Primakov et le ministre de la Défense Igor Sergueïev. Se défendant de toute tentative de «nettoyage ethnique» au Kosovo — l’Albanie parle de «génocide» —, Slobodan Milosevic promet par ailleurs d’épargner la population civile dans le conflit qui oppose les forces spéciales serbes aux séparatistes de l’Armée de libération du Kosovo (ALK). Les affrontements, qui ont débuté en février, ont fait au moins 300 morts et entraîné l’exode de quelque 65.000 personnes. «Il n’y a jamais eu de nettoyage ethnique. D’après les rapports des forces de sécurité, il n’y a pas eu de victimes civiles», a déclaré le dirigeant yougoslave à des journalistes. «Il n’y aura pas d’actions répressives contre les civils», assure-t-il dans la déclaration commune. Une entière liberté de mouvement sera consentie aux civils et les réfugiés, qui ont trouvé asile dans le nord de l’Albanie, seront autorisés à regagner le Kosovo. Milosevic souligne en outre que l’Etat aidera à la reconstruction des habitations détruites par les combats. Autre exigence du Groupe de contact: le libre accès des observateurs étrangers et des organisations humanitaires à la province. Milosevic l’accepte, sans condition. Moscou satisfait Six agences des Nations Unies avaient auparavant lancé un appel à la communauté internationale pour obtenir 18 millions de dollars pour les réfugiés kosovars, afin de leur fournir vivres et médicaments. L’une des demandes-clés du Groupe de contact (Russie, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie) reste toutefois en suspens: Belgrade ne retirera pas ses troupes de la province tant que les activités «terroristes» — allusion aux attaques de l’ALK — se poursuivront. Le Kremlin, proche allié de Belgrade, légitime implicitement cette «lecture» du conflit dans la déclaration de Moscou. «Les présidents confirment leur position de principe sur la nécessité de préserver l’intégrité territoriale et de respecter la souveraineté de la Yougoslavie et condamnent toute forme de terrorisme, de séparatisme et d’activité militaire impliquant la population civile», précise-t-elle. Peuplée à 90% d’Albanais, la province serbe du Kosovo, qui compte 1,8 million d’habitants, a joui d’un statut d’autonomie de 1975 à 1989. Séparatistes et Albanais du Kosovo veulent négocier un nouveau statut pour le territoire. Prompte à recueillir les dividentes diplomatiques de la crise, la Russie a salué mardi une avancée significative bien que les engagements de Milosevic restent partiels. «Nous estimons qu’il y a désormais une réelle possibilité de régler la situation. La balle est désormais dans le camp des Albanais du Kosovo», a souligné Evguéni Primakov. Le chef de la diplomatie américaine, Madeleine Albright, a tempéré ces propos, soulignant que Milosevic ne «satisfaisait pas aux points fondamentaux soulevés par le Groupe de contact». Le ministre albanais des Affaires étrangères, Paskal Milo, a quant à lui déclaré que «Milosevic ne fait rien de nouveau. Tout ce qu’il veut, c’est gagner du temps». (Reuters, AFP)
La médiation de la Russie n’aura porté ses fruits qu’à demi: le président yougoslave Slobodan Milosevic a fait hier quelques concessions en vue du règlement de la crise au Kosovo mais il s’est refusé à ordonner le retrait des forces de sécurité serbes de la province albanophone, principale requête du Groupe de contact et du sommet européen de Cardiff. Soumis la veille...