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Actualités - CHRONOLOGIE

Crise asiatique : cri d'alarme de l'ONU et des quinze

Alors que le secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, mettait en garde, depuis Bangkok, contre le marasme économique en Asie qui est en train de «s’étendre au monde entier», les dirigeants européens se sont collectivement inquiétés pour la première fois hier des conséquences de la crise asiatique, lors du sommet européen de Cardiff (VOIR AUSSI PAGE 14). Alarmé par la chute des bourses asiatiques et la faiblesse des marchés européens, le premier ministre britannique Tony Blair a estimé que la crise asiatique et la récession japonaise représentaient «le plus grand risque pour l’économie mondiale depuis 20 ans». «Nos économies ne vont pas émerger de la tourmente sans être affectées». Mais, a-t-il ajouté, les Etats-Unis et l’UE représentent deux «piliers de stabilité grâce à des politiques économiques saines» basées sur la maîtrise des déficits et de l’inflation. Pour marquer leur détermination et rassurer les marchés financiers, les ministres européens des Finances ont demandé au Japon, désormais en pleine récession, de prendre des mesures énergiques pour relancer son économie et consolider son secteur financier. Yves Thibault de Silguy, commissaire européen chargé des Questions monétaires, a toutefois souligné que la «reprise européenne était robuste» alors que le ministre belge des Finances Philippe Maystadt estimait que «l’impact de la crise financière asiatique sur la croissance européenne sera minime et inférieure dans tous les cas à 0,5%». Les affaires européennes Sur les affaires européennes, le chancelier Helmut Kohl a confirmé à ses partenaires européens que l’Allemagne voulait une réduction substantielle de sa contribution financière au budget communautaire qu’elle estime beaucoup trop élevée. Elle souhaite obtenir une réduction permanente de plus de 30% de sa contribution nette qui atteint 22,5 milliards de DM par an (près de 12 milliards de dollars). Mais le chef du gouvernement allemand ne veut pas déclencher une crise sur cette question qui lui tient pourtant à cœur en pleine campagne électorale. Il a déjà annoncé qu’une solution définitive ne pourrait être trouvée qu’à la mi-99. La majorité de ses partenaires, surtout les pays d’Europe du Sud, sont toutefois hostiles au mécanisme correcteur généralisé réclamé par l’Allemagne. La Commission européenne, qui doit faire un rapport à l’automne, est également opposée à une remise en cause du système actuel. Elle craint que l’UE ne se retrouve dans un système où chaque pays membre de l’Union paierait autant dans les caisses européennes qu’il en retirerait, ce qui va à l’encontre du principe de solidarité, un des fondements de la construction européenne. Le Sommet s’est également attaché à montrer que les Quinze étaient plus que jamais déterminés à faire converger leurs politiques économiques et financières. A six mois de l’introduction de l’euro pour onze pays européens, le 1er janvier 1999, ils ont réaffirmé la nécessité pour l’ensemble des pays de l’UE de tout faire pour réduire leurs déficits publics et mieux coordonner leurs politiques économiques. Pour les pays membres de l’euro, les déficits publics ne doivent jamais dépasser 3% du produit intérieur brut (PIB) et progressivement se rapprocher de l’équilibre. De leur côté, les ministres des Affaires étrangères de l’UE sont tombés d’accord pour que toute opération militaire éventuelle au Kosovo, destinée à faire cesser la répression serbe à l’encontre de la population albanaise, soit précédée d’un mandat en ce sens de l’ONU, a indiqué le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères Jacques Poos. Ils ont également demandé le retrait des forces de sécurité serbes du Kosovo, l’envoi d’observateurs internationaux et le retour des personnes déplacées — estimées à 60.000 par M. Poos — et la poursuite du dialogue entre les autorités serbes et kosovares. (AFP Reuters)
Alors que le secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, mettait en garde, depuis Bangkok, contre le marasme économique en Asie qui est en train de «s’étendre au monde entier», les dirigeants européens se sont collectivement inquiétés pour la première fois hier des conséquences de la crise asiatique, lors du sommet européen de Cardiff (VOIR AUSSI PAGE 14). Alarmé...