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Actualités - REPORTAGE

Deux listes rivales, deux frères ennemis et ... des échanges de coups de poing dans les bureaux de vote A Zahlé, le duel Hraoui-Skaff a pour toile de fond les législatives de l'an 2000 Le chef de l'Etat appelle les zahliotes à préserver la coexistence (photos)

Le président de la République, M. Elias Hraoui, ne fait rien comme les autres. Après avoir accepté sportivement la défaite de son fils Roy, face à son neveu Khalil aux législatives de 1992, celui qui se qualifie de «père de tous les Libanais» a aujourd’hui un problème avec ses deux aînés, qui appuient les deux principales listes rivales. S’il voit, dans cette situation, le symbole de la démocratie et la preuve de la liberté totale laissée à ses enfants, l’ombre de la lutte entre les deux «frères ennemis», Roy et Georges, n’en a pas moins plané sur les élections municipales, hier à Zahlé. Mais au -delà de ce conflit en apparence familial, c’est tout l’avenir de la «fiancée de la Békaa» qui est en train de se jouer. Car si, officiellement, les Zahliotes sont appelés à élire un conseil municipal de 21 membres (7 grecs-catholiques, 5 maronites, 5 grecs- orthodoxes, 1 arménien, 1 minoritaire, 1 chiite et 1 sunnite), c’est sur le leadership de leur ville qu’ils doivent se prononcer, avec en toile de fond l’échéance législative de l’an 2000. Et si les partisans d’Elie Skaff — dont le père Joseph a été pendant longtemps le leader grec-catholique de la région — ont voulu faire de ces élections un règlement de comptes avec le régime Hraoui, les partisans du chef de l’Etat pensent, eux, à l’avenir: une éventuelle prorogation du mandat, ou, au pire, un rôle de pôle d’influence dans la région. L’«homos zahlicus» a le sang chaud. En temps normal, la plus banale des discussions prend rapidement des allures de drame épique. Que serait-ce alors lorsqu’il s’agit d’élections municipales, mobilisant toute la ville, avec des tensions poussées à l’extrême? C’est simple: la plus anodine des salutations peut se transformer en rixe. Et, hier, dans presque tous les centres électoraux des 16 quartiers de la ville, les forces de l’ordre ont dû intervenir. Les unités de l’armée ont même été jusqu’à quadriller un centre électoral, dans le secteur Mar Mtanios, empêchant les électeurs d’y pénétrer pendant près d’une demi-heure, le temps de calmer les deux camps rivaux. Mais, apparemment, rien ne pouvait apaiser les Zahliotes et jusqu’à la fermeture des bureaux de vote à 17 heures, les partisans des deux grandes listes n’ont pas cessé de s’invectiver, de se lancer des accusations et parfois d’en venir aux mains. C’est que dans ces élections municipales, l’enjeu est de taille. D’un côté, il y a «la liste de la décision à Zahlé», présidée par l’ingénieur Assaad Zogheib. Elle est appuyée ouvertement par Elie Skaff et Georges Hraoui, et plus discrètement par le vice-président de la Chambre M. Elie Ferzli, grâce à la candidature de son beau-frère, Youssef Skaff. En face, c’est la liste «Zahlé demain», présidée par Joseph Diab Maalouf et appuyée par le président Hraoui, son neveu Khalil, son fils Roy, ainsi que les ministres Fakhoury et Fattouche. Si le clivage traditionnel entre les Skaff, grecs-catholiques et leaders traditionnels de la région, et les Hraoui, maronites, jadis alliés des Skaff et voulant aujourd’hui les supplanter, est clair, au niveau de la composition familiale des listes, la situation est plutôt confuse, la plupart des Zahliotes ayant des proches ou des amis sur les deux listes. Et, parfois, la présence de tel ou tel autre notable sur telle ou telle autre liste n’est que le fruit du hasard. Ainsi, selon les experts en questions zahliotes, au départ, M. Assaad Zogheib était le candidat du président Hraoui, qui avait fait savoir, l’an dernier, à M. Elie Skaff qu’il posait un veto sur la candidature de Jo-seph Diab Maalouf. Ce dernier avait été nommé membre du conseil municipal de Zahlé par le père d’Elie, Joseph Skaff, puis renvoyé en 1992 par le président Hraoui, lorsque celui-ci a nommé un nouveau conseil municipal pour la ville de Zahlé. Selon les proches d’Elie Skaff, ce dernier ne voulait pas mener une bataille contre le chef de l’Etat. Il s’est donc rapproché d’Assaad Zogheib, croyant faire plaisir à M. Hraoui, qui est son grand-oncle maternel. Assaad Zogheib se voyait ainsi le principal candidat de l’entente. Se voyant abandonné par les Skaff, Joseph Diab Maalouf s’est alors rendu auprès de l’évêque grec-catholique de Zahlé, Mgr Haddad. Il y a rencontré le député Khalil Hraoui qui décide de le parrainer. Zogheib et Skaff apprennent ainsi avec stupeur, de la bouche de Khalil Hraoui qui sortait du palais de Baabda, que désormais, Maalouf est le candidat des Hraoui. Se sentant trahi, Skaff se tourne alors vers Georges Hraoui, le fils du président, qui, selon certaines sources, se sent exclu de tous les postes importants, son frère Roy et son cousin Khalil passant avant lui dans la hiérarchie familiale. La carte de Hariri Les proches de Khalil Hraoui ne sont pas tout à fait d’accord avec cette version. Selon eux, à la demande du président, Khalil aurait sérieusement cherché à former une liste d’entente, mais c’est Elie Skaff qui a refusé toutes les propositions, voulant prendre sa revanche de ce qu’il considère comme des années de brimade et tenter de s’affirmer face au chef de l’Etat. Elie Skaff n’a en effet pas digéré les deux listes de coalition qui lui ont été imposées aux législatives de 1992 et de 1996, alors que traditionnellement, c’est son père qui formait les listes électorales dans la Békaa. De plus, ses proches estiment que pendant ses neuf années à la tête de la République, M. Elias Hraoui n’a cessé de le combattre, refusant de le nommer ministre ne serait-ce qu’une seule fois. A cela, les proches du président laissent entendre que plusieurs considérations entrent en jeu dans le choix des ministres. Et, pour de nombreuses raisons, pas toujours locales, c’est M. Nicolas Fattouche, lui aussi grec-catholique de Zahlé, qui a dû être choisi. Ces arguments n’ont visiblement pas convaincu M. Skaff et se sentant persécuté, encerclé par le pouvoir, représenté à Zahlé par le chef de l’Etat et ses proches, il a décidé de se lancer dans la bataille, une bataille d’autant plus féroce qu’il y joue son avenir politique. Est-il vraiment appuyé par le président du Conseil, M. Rafic Hariri? L’argument est largement utilisé par la partie adverse. Et, dans la nuit de samedi à dimanche, des centaines de photos montrant une poignée de main entre Skaff et Hariri, avec la mention: «La décision vous appartient», ont été collées sur les murs de Zahlé. Les partisans d’Elie Skaff ont aussitôt crié au montage, accusant les «hraouistes» d’être les auteurs de cette manœuvre, d’ailleurs un peu grossière. Ils se sont ensuite empressés d’arracher les photos. Toujours est-il que les proches de Skaff reconnaissent que le député a emprunté 5 millions de dollars auprès d’une banque appartenant au groupe Hariri. «Avec les intérêts, la somme est devenue 9 millions de dollars», affirment-ils, ajoutant qu’il faut voir là la preuve de l’honnêteté des Skaff, qui, après 80 ans d’action politique, sont contraints de s’endetter pour vivre. Leurs adversaires, au contraire, y voient la dépendance de Skaff envers Hariri, car, si, par malheur, Skaff ne pouvait rembourser ses dettes, Hariri sera propriétaire de terrains à Zahlé même. Les observateurs qui se veulent neutres pensent, eux, que le président du Conseil joue la carte Skaff parce qu’il demeure convaincu qu’il n’y aura pas de prorogation du mandat actuel et, par conséquent, il prépare l’après-Hraoui, à Zahlé. Justement, s’il doit y avoir un «après-mandat Hraoui», les partisans du chef de l’Etat veulent au contraire qu’il soit en sa faveur. Si, aux prochaines législatives, en l’an 2000, M. Hraoui n’est plus président, il faut à tout prix qu’il ait son mot à dire. Le slogan de Khalil Hraoui, hier, était donc clair: «Il n’est pas question que notre liste perde». Pourtant l’alliance qui l’appuie paraît un peu fragile. Selon certaines sources, un des candidats de cette liste, M. Jean Arabi, serait traditionnellement un partisan des Skaff. Mais ayant eu des problèmes avec le ministre du Tourisme, M. Nicolas Fattouche, il aurait sollicité et obtenu la protection du chef de l’Etat. Il aurait donc rallié sa liste, même si des partisans d’Elie Skaff affirment que M. Fattouche aurait donné l’ordre de biffer son nom. Les résultats finaux diront si toutes ces informations sont vérifiées, mais ce qui est sûr, c’est que tout au long de la journée d’hier, Zahlé a été la proie de toutes les rumeurs. L’appel de Hraoui Dans la matinée, on a ainsi parlé de tracts contre le ministre Fattouche distribués dans certains quartiers de la ville. Mais nul n’a pu en exhiber un, sous prétexte que les partisans du ministre les ont aussitôt fait disparaître. Ce qui est sûr, c’est que de mémoire de Zahliote, la ville a rarement vécu une bataille aussi féroce, les Skaff accusant ouvertement le palais présidentiel d’intervenir dans les élections, alors que Khalil Hraoui, lui, ripostait en affirmant: «Ce n’est pas nous qui avons des terrains hypothéqués ou des comptes en banque. Nous menons une bataille claire pour le développement de la ville...». Roy Hraoui, lui, a décidé de rester discret, préférant ne pas répondre aux accusations et se voulant au- dessus de la mêlée. Son frère Georges, dans le camp adverse, a par contre été extrêmement virulent, s’assurant, en tout cas, une place sur la liste Skaff pour les prochaines législatives. Dès le matin, la tension est extrême. Georges Hraoui quitte le domicile de son père à Hoch el-Oumara (redevenu pour les partisans des Skaff Hoch el-Naouar, nom qui a été changé dans les années 40) à 7h30 pour aller voter, avant d’entamer sa tournée des bureaux en compagnie d’Elie Skaff. Son frère Roy vote vers 8h. Et c’est à 10h qu’arrive le chef de l’Etat. En costume blanc, il se rend directement au bureau de vote, mais dans la cour, des cris s’élèvent. Mme Khalil Hraoui proteste parce que certains délégués arrachent les listes des mains des électeurs pour les remplacer par d’autres. La foule est si dense que Roy Hraoui, voulant suivre son père, ne peut plus avancer. Il est alors porté par ses partisans, qui lui font traverser la marée humaine... et risquent de lui fracasser le crâne sur le porche d’entrée de l’école où sont installés les bureaux de vote. A l’intérieur, le chef de l’Etat commence sa conférence de presse, dans laquelle il lance un appel aux Zahliotes afin qu’ils préservent l’équilibre familial dans la ville et surtout qu’ils respectent la coexistence. «J’aurais souhaité, dit-il, que les partis politiques mènent cette bataille. Mais comme malheureusement, il n’y en a que deux à Zahlé, il faut donc préserver la représentativité des familles. Je voudrais aussi vous demander de respecter l’équilibre communautaire. Et si vous devez biffer des noms, je préférerais que vous enleviez celui de Samir Hraoui (son cousin, candidat sur la liste Hraoui) au lieu d’enlever un des deux noms musulmans». Le chef de l’Etat insiste ensuite sur le fait, qu’en ce qui le concerne, les membres des deux listes sont ses fils. «Et ce soir, je serai le premier à féliciter le vainqueur, quel qu’il soit. Car ce qui compte pour moi, c’est le développement de la ville». En fait, c’est un langage d’ouverture, d’entente et d’apaisement que tient le président, qui se prête avec son style particulier aux questions des journalistes. Il interrompt même l’une d’entre elles pour lui préciser qu’il n’est pas concerné par Zahlé en particulier, mais par tout le Liban. «Le président est celui de tous les Libanais et ce sont tous mes fils», scande-t-il, avant de faire l’éloge de l’actuel conseil municipal de la ville, qu’il avait nommé en 1992, sur décision du Conseil des ministres et, qui, selon lui, a entrepris de nombreux projets de développement. Hraoui rappelle aussi qu’il avait été lui-même élu membre du conseil municipal en 1963 et qu’il avait conservé cette fonction jusqu’à son élection à la présidence . Enfin, il rappelle aux Libanais que le pays ne peut vivre que si tous ses fils sont solidaires entre eux. «Cela suffit de tenir un langage confessionnel», ajoute-t-il, avant de préciser, en réponse à une question, que ses tentatives d’aboutir à une liste d’entente ont malheureusement échoué et que ses deux fils ont l’entière liberté de leurs choix. Enfin, en réponse à une autre question, le chef de l’Etat a affirmé que, selon lui, le président du Conseil, M. Rafic Hariri, n’intervient pas dans les élections à Zahlé. Sitôt sa conférence terminée, le chef de l’Etat retourne à Baabda, mais dans la cour du centre électoral, les journalistes rencontrent le ministre Chahé Barsoumian, venu, dit-il, diriger la campagne pour le parti arménien Tachnag (qui est avec la liste Hraoui). Des rumeurs faisant état de rixes dans de nombreux centres électoraux commencent à circuler en ville. A l’école Saint Frem, par exemple, un mastodonte terrifiant avec un œil en verre et une canne cherche à intimider les électrices en leur ordonnant de mettre leurs bulletins dans les enveloppes avant de pénétrer dans le bureau. Il est aussitôt interpellé par un délégué de la partie adverse ... Très vite le ton monte . Les partisans des deux camps s’agglutinent et veulent en venir aux mains. Les FSI interviennent pour séparer les belligérants et au coin de la rue, les soldats de l’armée sont en état d’alerte. L’incident Georges Hraoui L’incident le plus grave se produit toutefois au centre Mar Mtanios. Alors qu’il effectue sa tournée, Georges Hraoui surprend un partisan de la liste adverse, Nehmé Chalhoub, une liasse de billets dans la main, sur le point, affirme-t-on, de la distribuer aux électeurs. Il se précipite pour lui arracher la somme, mais il est aussitôt assailli par les partisans de la liste Hraoui. Ses propres hommes s’en mêlent et la rixe menace de dégénérer. Les FSI hésitent à intervenir, car il s’agit du fils du chef de l’Etat. Mais la situation est si grave qu’ils sont obligés de le faire, alors que dehors, l’armée est appelée à la rescousse et ferme les portes du centre électoral. Georges Hraoui réussit à s’en aller, avec une partie des billets, alors que Chalhoub s’en va par la porte arrière. Lorsque l’armée veut mener son enquête et arrêter les coupables, elle ne trouve plus qu’un type saignant du visage, pris en charge par le frère du ministre Fattouche. Les soldats veulent emmener le blessé, mais celui-ci jure qu’il n’a rien à voir avec la rixe. Comme le soldat lui demande d’où vient la blessure à son front, il répond: «Ma tête a cogné celle de mon compagnon, c’est tout». En fait, tout ce qu’il veut, c’est éviter d’être emmené. Le soldat lui propose de le faire soigner, mais il refuse énergiquement. Un peu plus tard, c’est le ministre Chawki Fakhoury qui arrive sur les lieux. Aux rares journalistes présents, il déclare que de tels incidents se produisent fréquemment pendant les élections. Prié de commenter le fait que Georges Hraoui ait surpris les partisans de sa liste en train d’acheter des voix, il répond: «En fait, c’est en général la liste Skaff qui utilise ce genre de méthodes». En fait, tout au long de la journée, les deux parties s’accusent respectivement de monnayer les voix des électeurs. Les partisans de Khalil Hraoui affirment que ce sont d’ailleurs les Skaff qui ont introduit cette pratique dans les mœurs békaïotes. Et les autres rejettent l’accusation, affirmant qu’ils n’ont pas besoin de recourir à ces méthodes, tant leur popularité est grande. Selon les rumeurs, en fin d’après-midi, la voix s’achetait à 200 dollars, mais il n’a pas été possible d’en avoir la preuve tangible. Toujours devant le centre électoral Mar Mtanios, le ministre Fakhoury déclare à un officier qu’il y a un groupe de naturalisés syriens, venus spécialement de ce pays pour voter. «Vous devez veiller à leur liberté de choix et à leur sécurité, dit-il. Car, s’ils rentrent en Syrie et déclarent qu’ils n’ont pu voter librement au Liban, l’image de notre pays s’en ressentira...».. A Rassiyé Fawka, ce sont des femmes qui se crêpent le chignon en plein bureau de vote. Une des déléguées accuse l’autre de vouloir utiliser des signes identificateurs sur les enveloppes de ses électrices. Au secteur Saydé, une autre femme est, dit-on, surprise en flagrant délit d’achat de voix, etc. Les histoires de ce genre sont légion, en cette longue journée zahliote. Chez Elie Skaff, c’est la cohue électorale habituelle. Et si le bey n’est pas là (il fait la tournée des bureaux de vote), sa sœur Yasmina, son épouse Myriam, David Issa et même Fouad Abou Nader, qui passe en coup de vent pour témoigner sa solidarité, ainsi que de nombreux partisans, suivent la bataille branchés sur les multiples téléphones. D’ailleurs, le fait que les principaux candidats effectuent des tournées non-stop auprès des bureaux de vote montre à quel point la bataille est serrée. Chacun des deux camps affirme qu’il en sortira vainqueur. Khalil Hraoui affiche d’ailleurs une grande confiance et à la question de savoir qui, de lui ou de son cousin Roy, se présentera en l’an 2000 pour le siège maronite de Zahlé, il répond: «Qu’importe, Roy et moi, nous ne faisons qu’un». Toutefois, en dépit de leur bel optimisme, les candidats et leurs parrains pressent en permanence les Zahliotes de voter. D’ailleurs, peu avant la fermeture des bureaux, le taux de participation avait atteint, dans certains quartiers, les 60%. Quel sera le choix des Zahliotes? Il est encore trop tôt pour le dire. Ce qui est sûr, c’est qu’après s’être bien battus et après avoir bien crié, ils se retrouveront dès demain autour d’un verre d’arak au bord de ce mince filet d’eau qu’est le Berdawni, mais qui, à leurs yeux, est plus beau que le Danube. Ils feront assaut de prouesses et de récits épiques, mais chez Khalil Hraoui et à Baabda aussi bien que chez Elie Skaff, on fera le décompte des pertes et des profits.
Le président de la République, M. Elias Hraoui, ne fait rien comme les autres. Après avoir accepté sportivement la défaite de son fils Roy, face à son neveu Khalil aux législatives de 1992, celui qui se qualifie de «père de tous les Libanais» a aujourd’hui un problème avec ses deux aînés, qui appuient les deux principales listes rivales. S’il voit, dans cette...