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Actualités - ANALYSE

La refonte du système électoral, un vrai casse-tête chinois ...

Abordant à son tour le dossier de la réforme électorale, un ancien président du Conseil juge que «le prochain régime devra s’y atteler sans faute. Mais ce ne sera pas facile. Il faudra en effet lier une sauce qui comprend d’innombrables ingrédients, amener toute une myriade de formations politiques, de collectivités urbaines ou confessionnelles, de chefs religieux, d’organismes socio-économiques voire culturels, de pôles d’influence divers à se mettre d’accord sur une loi électorale cohérente pour les législatives et sur un nouveau code des municipales. On devra prendre en compte tout à la fois l’intérêt supérieur de la nation, les équilibres consensuels qui impliquent des dosages aussi délicats que différents suivant les régions, et les intérêts sectoriels ou particuliers. Un vrai casse-tête chinois…» Pour cet ancien chef du gouvernement, «techniquement, le nœud principal résidera dans le redécoupage des circonscriptions. Chacun a en effet son avis à ce sujet et on n’en trouve pas deux qui s’accordent. En général ces points de vue s’inspirent de considérations confessionnelles ou d’ordre matériel individuel…» Il n’empêche que l’on peut dégager deux ou trois tendances générales. Il y a d’abord ceux qui restent attachés à la formule du mohafazat retenue par Taëf. En précisant qu’il ne faut plus y faire exception comme cela s’est produit en 92 et en 96, autrement dit qu’il ne faut plus disloquer le Mont-Liban en six alors que les autres districts sont restés unifiés. Mais des politiciens présents à Taëf voient les choses autrement. Ainsi Edmond Rizk rappelle qu’à sa demande instante l’on avait rajouté une clause précisant que la configuration électorale obéirait au redécoupage administratif envisagé et que ce seraient les nouveaux mohafazats, plus nombreux, qui serviraient de circonscriptions, lesquelles seraient donc plus réduites. L’accord de Taëf, doit-on préciser, établissait effectivement les normes suivantes: — Le redécoupage administratif doit être impérativement effectué avant la promulgation d’une nouvelle loi électorale. — Les élections doivent se dérouler en base des nouvelles circonscriptions découlant de ce redécoupage. — Les nouveaux mohafazats doivent être conçus de manière à assurer un brassage et un équilibre confessionnels qui n’existent pas dans les six mohafazats actuels. Où les bases confortant la coexistence et une saine représentativité sont pratiquement inexistantes. Dès lors le mot même de mohafazat, estime Edmond Rizk, n’a qu’une valeur conventionnelle et ne détermine pas forcément une certaine dimension ou un certain contour géographiques ou socio-politiques. D’autant que le nombre de futurs mohafazats pourrait dépasser même celui des cazas actuels. Partant de ces objections, l’ancien premier ministre cité souligne que «le conflit sur le redécoupage électoral divise manifestement, pour commencer, les artisans de Taëf eux-mêmes, ainsi que ses partisans. Chacun d’eux explique à sa manière un texte qui n’est pas très clair. En effet, il parle bien d’un «réexamen du découpage administratif» mais n’en fait pas expressément une condition de configuration électorale. Sans compter que d’importantes questions resteraient posées, même si on adaptait la dizaine de circonscriptions-mohafazats qui devraient être créés. Par exemple, faudrait-il ou non faire exception pour Beyrouth qui resterait électoralement unie parce que étant la capitale elle est supposée symboliser l’unité du pays tout entier…» Sur ce plan, on peut rappeler que, sous Chamoun, Beyrouth avait été divisé en deux: Achrafieh avait été mis avec Mousseitbé-Mazraa et Zokak el-Blatt avec Medawar, ce qui avait permis, grâce aux voix chrétiennes, de faire chuter Saëb Salam et Abdallah Yafi. Fouad Chéhab avait fait jouer la balance dans l’autre sens, en divisant Beyrouth en trois, partage maintenu jusqu’aux élections de 72, après quoi l’on avait réunifié électoralement la capitale. Ce qui en pratique signifie que sa représentation législative est limitée à l’Ouest…
Abordant à son tour le dossier de la réforme électorale, un ancien président du Conseil juge que «le prochain régime devra s’y atteler sans faute. Mais ce ne sera pas facile. Il faudra en effet lier une sauce qui comprend d’innombrables ingrédients, amener toute une myriade de formations politiques, de collectivités urbaines ou confessionnelles, de chefs religieux,...