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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Les réactions au scrutin municipal dans la capitale Boutros appelle l'Etat à régler une fois pour toutes le problème des chrétiens Hariri : un plébiscite pour la coexistence à Beyrouth

Le premier ministre Rafic Hariri a affirmé hier que les résultats préliminaires des élections municipales à Beyrouth constituaient «un plébiscite pour la coexistence» islamo-chrétienne et montraient que «la guerre civile est révolue à jamais».Dans une déclaration à l’AFP, M. Hariri a ajouté: «Malgré le fait que la loi sur les municipales n’accorde pas un quota de représentation pour chaque communauté religieuse, les Beyrouthins ont assuré par leur vote l’équilibre au sein du conseil municipal de la capitale». «La volonté de vivre en commun s’est donc imposée et c’est cela la vraie victoire de ces élections municipales», a-t-il ajouté. Pour sa part, l’ancien ministre Fouad Boutros, «parrain» de la partie chrétienne de la liste consensuelle, est intervenu pour à la fois se féliciter des résultats du scrutin mais aussi pour rappeler au pouvoir que les chrétiens demeurent mécontents depuis Taëf et qu’il est temps de penser à œuvrer pour une entente nationale effective. «Ce qu’on a considéré comme un consensus au sommet s’est avéré également être un consensus à la base, et cela parce que les électeurs en général ont accueilli positivement la démarche qui avait été faite pour assurer une liste consensuelle», a estimé M. Boutros. Il a indiqué avoir «pris acte des efforts déployés par M. Hariri et ( le député de Beyrouth) Tammam Salam» et a «salué les électeurs à Beyrouth-Ouest qui ont su résisté aux slogans trompeurs et se sont prononcés pour l’unité nationale». «Je salue bien sûr aussi les électeurs dans notre région (Beyrouth-Est) pour leur maturité», a-t-il ajouté. L’abstentionnisme Interrogé sur le fort taux d’abstentionnisme, notamment chez les chrétiens, l’ancien ministre a indiqué que cela était dû à plusieurs raisons. «Aux législatives de 1996, la participation des chrétiens à Beyrouth-Est n’a pas dépassé les 8%. De 8 à 20%, cela montre qu’il y a un progrès sensible aujourd’hui». «D’autre part, l’opinion publique chrétienne dans son ensemble et la majorité de ses chefs politiques étaient méfiants et avaient mis en garde contre la loi électorale actuelle. Il n’y avait donc pas d’enthousiasme chez les électeurs», a-t-il souligné. M. Boutros a en outre évoqué le grand nombre de Beyrouthins inscrits et qui se trouvent à l’étranger. «Enfin, et c’est le plus important à mes yeux, il y a un phénomène psychologique au sein de la société chrétienne depuis Taëf: qu’on l’appelle désenchantement, refus ou tout ce que vous voulez, il repose sur le fait qu’il y a une partie des chrétiens qui, à la base, a rejeté Taëf et un autre groupe, plus nombreux, qui ayant accepté Taëf, a constaté par la suite que la méthode suivie pour l’appliquer n’était que tromperie», a-t-il lancé. «En résumé, a poursuivi M. Boutros, il y a dans la société chrétienne le sentiment que tout ce qui est appliqué au nom de Taëf se fait dans une seule direction, comme si les chrétiens étaient condamnés à payer toujours le prix et à perdre. Cela, nous devons tous nous employer à le régler, à commencer par le pouvoir». «C’est pourquoi, depuis l’adoption de Taëf, je répète que la coexistence pacifique est une chose, et que l’entente nationale en est une autre. Or c’est l’entente qui est le principe de base sur lequel se fonde tout le reste. Si on ne règle pas le problème de l’entente nationale et de l’équilibre, nous aurons à faire face à des difficultés à chaque recours à des consultations populaires», a-t-il dit. «Je crois que toutes les parties concernées doivent s’atteler, de manière objective et avec bonne foi, à l’examen de la question de la loi électorale. Il n’est pas permis que, chaque fois qu’il y a élection, il faut que la présence et le sort de l’entité libanaise en dépendent. Cela signifie qu’il y a une faille à la base et qui doit être traitée une fois pour toutes», a-t-il ajouté. «Ce qui s’est passé dernièrement au sujet du mariage civil le prouve: le peuple libanais n’est pas encore mûr pour passer d’une étape à une autre. Pis encore: Nous étions dans le confessionnalisme. Nous sommes aujourd’hui dans le sectarisme. Il faut régler ce problème avec courage et regarder les choses en face», a-t-il conclu. Eddé: «Bonne santé politique» De son côté, le ministre d’Etat Michel Eddé a estimé qu’à la suite de la troisième étape des élections, «le Liban a montré une bonne santé politique et nationale aux significations profondes». Pour M. Eddé, ces élections «ont illustré une pratique démocratique véritable et idéale et une neutralité totale de l’Etat». «Il n’y a eu ni pressions, ni fraude, ni aucune ingérence de la part des appareils de l’Etat pour influencer le choix des électeurs«, a-t-il assuré, soulignant que «l’Etat mérite des félicitations» pour avoir réussis cette opération. Selon lui, «la participation démocratique de certains responsables officiels à ces élections est leur droit légitime». Le député de Beyrouth Tammam Salam a salué les Beyrouthins qui «se sont montrés fidèles aux valeurs de leur ville» et a souligné que tous les candidats étaient «bons et compétents». Selon lui, «c’est l’ouverture, le consensus et la coexistence qui l’ont emporté» dans ces élections. Pour sa part, le chef des Kataëb Georges Saadé a exprimé sa «satisfaction» à l’égard du déroulement du scrutin de Beyrouth et félicité le candidat du parti Bernard Gerbaka pour son élection pratiquement assurée au conseil municipal de la capitale, au vu des premiers résultats non-officiels publiés. De son côté, Mohammad Youssef Beydoun, député de Beyrouth, et l’une des parties prenantes de la liste «consensuelle», a souligné que «les Beyrouthins ont montré aux élections de dimanche qu’ils étaient à la hauteur des espoirs de ce pays et de ses ambitions». «De cette expérience, c’est la nation qui est sortie victorieuse, et cela grâce à la maturité des Beyrouthins», a ajouté M. Beydoun, se félicitant que la capitale puisse disposer d’un conseil municipal «équilibré», tout à fait «comme nous avions voulu qu’il soit». Il a avoué qu’au cours de la journée du dimanche, il avait «réellement craint» que le résultat ne soit déséquilibré, en raison des rumeurs qui lui parvenaient sur l’ampleur du panachage. M. Beydoun, qui fait pourtant partie de l’opposition parlementaire au gouvernement de M. Hariri, a tenté de réfuter les arguments des adversaires de la liste «consensuelle» selon lesquels cette liste était «préfabriquée». Selon lui, les listes «ne sont qu’un moyen de donner aux électeurs la possibilité de choisir, notamment en fonction de l’appartenance religieuse des candidats». «Sans de telles listes, l’électeur ne pourrait pas savoir qui est qui», a-t-il dit.
Le premier ministre Rafic Hariri a affirmé hier que les résultats préliminaires des élections municipales à Beyrouth constituaient «un plébiscite pour la coexistence» islamo-chrétienne et montraient que «la guerre civile est révolue à jamais».Dans une déclaration à l’AFP, M. Hariri a ajouté: «Malgré le fait que la loi sur les municipales n’accorde pas un quota de...