Le conflit Ethiopie-Erythrée domine les travaux du sommet de l'OUA

Le conflit entre l’Ethiopie et l’Erythrée a dominé hier à Ouagadougou, la cérémonie d’ouverture du 34e sommet de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), également marquée par une émouvante intervention de Nelson Mandela. Sur le terrain, malgré une accalmie sensible, la tension est à son paroxysme à la frontière entre les deux pays. Pour les vingt-neuf chefs d’Etat réunis dans la capitale burkinabè, ce conflit fratricide met en lumière les nécessaires réformes des mécanismes de prévention, gestion et règlement des conflits souhaitées par le chef de l’Etat du Burkina Faso Blaise Compaoré, désormais président en exercice de l’OUA pour un an. Tous les intervenants à la séance d’inauguration ont déploré ce conflit territorial sanglant entre deux pays «frères», membres de l’organisation panafricaine. Le secrétaire général de l’OUA Salim Ahmed Salim a admis que ce conflit constituait un «revers majeur». «En dépit de tous les efforts pour désamorcer le différend, la crise s’est approfondie dans les derniers jours», a-t-il constaté. Pour lui, l’OUA doit apporter «une attention urgente» à cette crise, et «trouver la voie appropriée pour promouvoir une solution pacifique». Le président soudanais, le général Omar el-Béchir, dont le pays a des relations très tendues avec Addis Abeba et Asmara, a appelé les belligérants à «mettre fin aux opérations militaires et à l’effusion de sang». Qualifiant l’Ethiopie et l’Erythrée de «pays frères», il a exhorté leurs dirigeants à mettre fin à ce conflit «qui menace non seulement la sécurité et la stabilité de ces deux pays, mais celle du continent tout entier». Le Soudan a été désigné pour occuper la première vice-présidence de l’OUA. M. Compaoré, qui, selon la tradition, est devenu président en exercice de l’OUA en tant qu’hôte du sommet, a lancé un appel «aux leaders de ces deux pays pour qu’ils fassent prévaloir la voie du dialogue sur celle des armes». «Les bruits de botte ces derniers jours dans la Corne de l’Afrique nous rappellent l’actualité et l’acuité des problèmes auxquels nous devons faire face», a-t-il ajouté.(AFP, Reuters)