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Actualités - CHRONOLOGIE

Air France : c'est toujours l'impasse, malgré un geste des pilotes pour le mondial

La grève des 3.200 pilotes d’Air France était toujours dans l’impasse dimanche soir alors que le conflit entrera lundi dans sa deuxième semaine, à deux jours seulement du coup d’envoi du Mondial. Le principal syndicat des pilotes, le SNPL, qui s’est déclaré déterminé à aller «jusqu’au bout de ce conflit», a néanmoins fait un geste dimanche soir pour le Mondial en proposant à la direction de mettre en place des vols spéciaux assurés par des pilotes grévistes pour transporter les détenteurs de billets. François Brousse, directeur de la communication d’Air France, a immédiatement répondu en estimant qu’il «s’agissait d’un geste positif» et que «la direction prenait immédiatement contact avec le SNPL sur la question du transport pendant le Mondial, qui peut être réglé en 48 heures». Ce geste du SNPL intervient alors que la direction d’Air France et le syndicat ont affirmé des positions strictement opposées à l’issue d’un comité d’entreprise extraordinaire des représentants de tout le personnel au siège de la compagnie, à Roissy, près de Paris. Le directeur général d’Air France, Pierre-Henri Gougeon, a exclu toute nouvelle concession, alors que le président du SNPL faisait part de la «détermination totale» des pilotes. Aucun nouveau rendez-vous n’avait été encore fixé dimanche soir entre la direction et les syndicats de pilotes. Plusieurs dirigeants français, dont le président néogaulliste Jacques Chirac, le président du Sénat, René Monory, ou le chef du parti socialiste au pouvoir, François Hollande, avaient appelé dimanche à une fin du conflit. «Chacun doit évidemment faire preuve d’un esprit de responsabilité. Il y va du crédit et de l’image de la France», a affirmé M. Chirac en évoquant les répercussions à l’approche du Mondial. M. Monory a, lui, déclaré que «les pilotes d’Air France doivent céder», estimant que le conflit donne «une image lamentable de la France dans le monde». Pour sa part, le premier secrétaire du parti socialiste, François Hollande, a demandé que «l’appel à la responsabilité» lancé par le premier ministre, Lionel Jospin, «soit entendu» «dans l’intérêt de la compagnie et pour l’image de la France». «Tous les Français ont à cœur que le Mondial soit une réussite, et les pilotes aussi», a d’ailleurs expliqué le porte-parole du SNPL, Christian Paris, en annonçant le geste du syndicat. «Nous avons eu, a-t-il ajouté, de nombreux coups de téléphone de l’étranger et nous avons appris que beaucoup d’étrangers qui souhaitaient se rendre au Mondial ne pouvaient pas le faire en raison d’annulation des vols. Nous ne pouvons pas rester indifférents». Cette grève, que près d’un Français sur quatre approuverait, selon un sondage du Journal du Dimanche, a été déclenchée lundi dernier par les pilotes qui refusent les termes d’une baisse de leurs salaires. Les pilotes s’opposent à la baisse de 15% de leurs rémunérations, en échange d’actions d’Air France, et divergent avec la direction sur la redéfinition d’une grille unique des salaires. Avec 1,2 million de francs (200.000 dollars) par an, un pilote chevronné d’Air France gagne 19% de plus qu’un Britannique de British Airways et 40% de plus qu’un pilote allemand de Lufthansa, selon une étude internationale. Après sept ans de pertes, Air France avait annoncé la semaine dernière un résultat net positif de 1,87 milliard de francs (310 millions de dollars) sur l’exercice 1997-98. Près de trois avions sur quatre d’Air France, huitième compagnie mondiale, sont restés cloués au sol pendant le week-end sur les aéroports parisiens d’Orly et de Roissy.
La grève des 3.200 pilotes d’Air France était toujours dans l’impasse dimanche soir alors que le conflit entrera lundi dans sa deuxième semaine, à deux jours seulement du coup d’envoi du Mondial. Le principal syndicat des pilotes, le SNPL, qui s’est déclaré déterminé à aller «jusqu’au bout de ce conflit», a néanmoins fait un geste dimanche soir pour le Mondial en...