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Actualités - CHRONOLOGIE

Bombardements aériens et combats terrestres font tâche d'huile Ethiopie-Erythrée : c'est la guerre

Les chancelleries occidentales commençaient à organiser vendredi l’évacuation de leurs ressortissants d’Erythrée. L’aviation érythréenne a bombardé à deux reprises vendredi Mekelé faisant cinq blessés, a annoncé le ministère des Affaires étrangères éthiopien et «en réponse à l’agression érythréenne, l’Ethiopie a pris des mesures limitées contre la base aérienne d’Asmara». «Trois endroits ont été la cible des bombardements aériens érythréens, a déclaré une source humanitaire, dont l’aéroport de Mekelé». De son côté, l’aviation éthiopienne a bombardé vendredi en deux vagues l’aéroport de la capitale de l’Erythrée, selon une source diplomatique occidentale à Asmara. Un avion éthiopien a été abattu lors de la seconde vague par la défense antiaérienne érythréenne, a précisé la même source. La première vague a tiré quatre roquettes sur l’aéroport. Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont demandé à leurs ressortissants de quitter l’Erythrée. Le Foreign office a indiqué vendredi qu’il était en discussions avec les Etats-Unis et le Canada sur l’affrètement d’un avion spécial qui pourrait aller chercher «aussitôt que possible» des ressortissants des trois pays. Selon Asmara, le consulat érythréen a été fermé à Addis- Abeba par l’Ethiopie et sa représentation diplomatique réduite. Les combats à la frontière Les combats à la frontière entre les deux pays ont redoublé vendredi dans le nord de l’Ethiopie et se sont étendus à la région du grand port érythréen d’Assab sur la mer Rouge, ouvrant ainsi un troisième front. Trois fronts sont désormais ouverts sur une frontière longue de quelque 1.000 km: l’un à Badme dans le nord-ouest de l’Ethiopie, occupé par les forces érythréennes depuis le 12 mai, l’autre dans la région de Zalanbessa, au nord de Mekelé, la capitale de l’Etat éthiopien du Tigré, et le troisième dans les environs de Burie (75 km au sud-ouest d’Assab), près du Mont Mussa Ali, au nord-est de l’Ethiopie. «Il y a eu récemment des tirs de chars sans confrontation directe», a déclaré une source diplomatique qui a précisé qu’«il y a une concentration de troupes érythréennes et éthiopiennes conséquentes sur cette frontière». «Les forces éthiopiennes ont été renforcées par l’arrivée de plus de 50 camions blindés dans la nuit de mardi à mercredi», a affirmé de son côté un observateur étranger. D’autre part, les affrontements entre les armées érythréenne et éthiopienne ont redoublé de violence dans la nuit de jeudi à vendredi à Zalanbessa (160 km au nord de Mekele), selon des observateurs éthiopiens sur place. «Il y a eu une recrudescence des combats et des bombardements sur Zalanbessa», ont déclaré les observateurs éthiopiens, qui ont été incapables d’estimer les victimes et les dégâts causés par les affrontements, car «il valait mieux quitter au plus vite la zone de combats». Les autorités régionales éthiopiennes de l’Etat fédéral du Tigré ont décidé jeudi «d’évacuer petit à petit une grande partie des populations civiles des zones de combats de Zalanbessa», a-t-on appris vendredi de source diplomatique occidentale. Le plan américano-rwandais Jeudi, le premier ministre éthiopien Meles Zenawi avait accepté le plan de paix proposé par les Etats-Unis et le Rwanda, mais avait averti que les troupes éthiopiennes ne resteraient pas inactives. Elles ont pris l’initiative vendredi. Pour sa part, le gouvernement érythréen n’a pas accepté en l’état le plan de paix américano-rwandais et a demandé vendredi la poursuite de la médiation dans le conflit avec l’Ethiopie, selon un communiqué reçu à Nairobi. «Le gouvernement érythréen croit que le processus de médiation n’a pas été consommé et qu’il y a encore de sérieux problèmes de détails et de mise en œuvre (des recommandations) qui doivent être examinés», indique le communiqué. Alors que la médiation a créé «les bases pour une solution non violente, le gouvernement éthiopien penche toujours pour la guerre totale», ajoutait le communiqué. Le plan de paix en quatre points proposé par les Etats-Unis et le Rwanda prévoit notamment un retrait des troupes érythréennes de la ville de Badme, une délimitation de la frontière par négociation, et la démilitarisation de cette zone-frontière par l’Erythrée et l’Ethiopie. Addis Abeba a qualifié de son côté les attaques de Mekele «d’escalade dans la guerre d’agression menée par l’Erythrée, alors que l’Ethiopie avait accepté le plan de paix des médiateurs». «Au lieu de montrer leur préparation à la paix, il doit être clair pour tout le monde que l’irrationalité à Asmara n’a pas de limites», conclut le communiqué éthiopien.
Les chancelleries occidentales commençaient à organiser vendredi l’évacuation de leurs ressortissants d’Erythrée. L’aviation érythréenne a bombardé à deux reprises vendredi Mekelé faisant cinq blessés, a annoncé le ministère des Affaires étrangères éthiopien et «en réponse à l’agression érythréenne, l’Ethiopie a pris des mesures limitées contre la base...