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Actualités - ANALYSE

Dossier régional : aucun dégagement en vue

Y a-t-il un docteur dans la carlingue, y a-t-il un pilote à bord? Plus cela va, plus les chancelleries, qui frisent la panique, se demandent par quel miracle on va pouvoir dégager le Proche-Orient de l’impasse où Netanyahu le bloque. La solution peut difficilement venir du côté arabe. Là les partenaires se posent, encore une fois, plutôt en protagonistes adverses pour court-circuiter de leurs propres mains cette union qui ferait leur force. Les Séoudiens ont parlé sommet et l’on a tout de suite vu éclater des divergences rendant improbable une telle rencontre. La Jordanie veut qu’on se réunisse sans «conditions préalables», alors que pour la Syrie il faut nécessairement envisager un ordre du jour englobant de très fermes et de très concrètes résolutions, sans quoi le sommet ne serait que vaine gesticulation médiatique. Il s’agit, on l’aura compris, d’un rétablissement du boycottage économique total d’Israël et partant de l’arrêt de la normalisation engagée par nombre de gouvernements arabes avec l’Etat hébreu. Damas rappelle à ce propos que les résolutions du sommet tenu au Caire il y a deux ans, et qui appelaient déjà à une franche rupture avec Israël tant qu’il maintenait sa politique obstructionniste sont restées lettre morte. Un comble: Netanyahu qui depuis lors n’a fait qu’aggraver le blocage, accuse maintenant les Arabes de vouloir torpiller la paix en s’apprêtant à organiser un sommet. Il affirme même qu’une telle rencontre serait une claire violation de ces accords d’Oslo que lui-même foule allègrement aux pieds. Yitzhak Mordehaï, ministre israélien de la Défense, a rendu visite au président égyptien Hosni Moubarak pour le presser de faire geler le sommet, en promettant qu’on ranimerait sous peu les négociations avec les Palestiniens. Ce qui ne veut pas dire grand-chose puisque les Israéliens ont rejeté même les propositions américaines qui viennent rogner à leur propre profit les accords d’Oslo. Gagner du temps Réaction assez étrange aussi de la part de Washington qui demande aux Arabes de surseoir au sommet pour lui laisser une chance de recoller les morceaux sans compliquer la situation, alors qu’Albright soulignait il y a quelques semaines à peine qu’on était arrivé au bout du rouleau. Les U.S.A., qui parlent donc de relance, ne disent pas comment elle peut se faire quand eux-mêmes ont contré l’initiative franco-égyptienne visant à organiser une conférence-sauvetage des pays concernés par la paix. Toutes ces pressions font qu’Israël marque encore des points et parvient à atermoyer, en profitant du reste de la déliquescence chronique du camp arabe. Mais pour être précis, la menace d’un sommet aura quand même permis aux Américains de reprendre espoir. Pour la parer ou la retarder, Tel-Aviv semble prêt à engager des tractations sur son redéploiement en Cisjordanie. Il prendrait évidemment son temps et ferait sans doute durer les pourparlers pendant des semaines et des mois, pour qu’entre-temps les bonnes résolutions ( façon de dire) arabes se dissipent totalement et qu’il ne soit plus question de reformer un front uni face à Netanyahu. Ce dernier pourrait ainsi gagner assez de temps pour que finalement l’on se retrouve près de la période à partir de laquelle l’Amérique entre en phase électorale et devient passive. Mais déjà, note une source ministérielle locale, «ce n’est pas Washington qui fait pression sur Netanyahu mais l’inverse, grâce au soutien décisif d ’un lobby sioniste américain qui tient sous sa coupe le Congrès où 81 sénateurs ont signé une pétition priant Clinton de cesser d’importuner le premier ministre israélien». Et de noter que ce dernier «ne voit aucun intérêt à aller plus avant sur la voie de la paix. Ce qui a été réalisé lui suffit plus qu’amplement, puisque maintenant, outre les Egyptiens, les Jordaniens et les Palestiniens sont neutralisés, tandis que les pays du Golfe qui ont normalisé leurs rapports commerciaux avec Israël ne semblent pas disposés à y renoncer.Il privilégie donc le thème de la sécurité, qui ne lui pose aucun souci du côté de la Syrie et du côté du Liban, il serait prêt à se retirer pour ne plus avoir de pert». Reste Palerme. «Un coup d’épée dans l’eau, car il y a eu bien des congrès similaires (Dublin, Luxembourg, Florence) qui n’ont rien donné, malgré les résolutions qui y ont été prises en faveur des droits arabes» conclut cette personnalité.
Y a-t-il un docteur dans la carlingue, y a-t-il un pilote à bord? Plus cela va, plus les chancelleries, qui frisent la panique, se demandent par quel miracle on va pouvoir dégager le Proche-Orient de l’impasse où Netanyahu le bloque. La solution peut difficilement venir du côté arabe. Là les partenaires se posent, encore une fois, plutôt en protagonistes adverses pour...