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Actualités - CHRONOLOGIE

New Delhi et Islamabad insensibles aux pressions internationales en matière d'armements atomiques L'Inde et le Pakistan soufflent le chaud et le froid

La pression internationale s’est accrue sur l’Inde et le Pakistan, alors que New Delhi et Islamabad multiplient à la fois les gestes de défi et de conciliation. De nombreuses initiatives internationales se préparent pour tenter de contrecarrer la course aux armements du sous-continent indien, après les deux séries d’essais en Inde et au Pakistan, fermement condamnées par de nombreux gouvernements. La Conférence sur le désarmement, organisme financé par l’ONU, a tenu une réunion d’urgence hier à Genève pour examiner un texte, proposé par l’Australie et la Nouvelle-Zélande, qui condamne les essais nucléaires indiens et pakistanais. Les diplomates australiens espèrent réunir le plus grand soutien possible parmi les 61 Etats membres de la Convention. Deux jours plus tard, les ministres des Affaires étrangères, des cinq membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU, qui sont aussi les cinq puissances nucléaires officielles, se retrouveront à Genève. Les ministres américain, russe, britannique, chinois et français discuteront des moyens de désamorcer les tensions nées dans le sud de l’Asie après les deux séries d’essais nucléaires. Des diplomates des cinq pays se sont réunis lundi à Genève pour préparer la rencontre de jeudi, une première diplomatique puisqu’elle a été proposée conjointement par les Etats-Unis et la Chine, selon l’agence Chine nouvelle. Les ministres des Affaires étrangères du G8 (groupement des huit pays les plus industrialisés) se réuniront à Londres le 12 juin pour coordonner leur action face aux essais nucléaires. Selon le secrétaire britannique au Foreign Office Robin Cook, les ministres devraient faire pression sur New Delhi et Islamabad pour que les deux gouvernements signent et appliquent le traité d’interdiction totale des essais nucléaires, et entament de réelles discussions. Robin Cook, qui avait provoqué la colère de l’Inde en proposant que l’ancienne puissance coloniale joue le rôle de médiateur sur la question du Cachemire, a déclaré que les deux pays devaient «cesser de tester et commencer à discuter», estimant que l’Union européenne infligerait aussi au Pakistan les sanctions économiques qu’elle s’apprêtait à déclarer à l’encontre de l’Inde. L’Iran heureux Le ministre iranien des Affaires étrangères, Kamal Kharazi, en visite officielle programmée depuis longtemps à Islamabad, a appuyé l’idée d’un moratoire mutuel des deux nouvelles puissances nucléaires, tout en se déclarant heureux pour le monde musulman, désormais mieux armé face à Israël. La télévision iranienne a par ailleurs précisé que des équipes scientifiques dépêchées à la frontière avec le Pakistan, non loin de la zone des essais, n’avaient pas relevé de radioactivité anormale. L’Arabie Séoudite a déclaré pour sa part que les récents essais en Inde et au Pakistan minaient la sécurité régionale, mais a accusé la communauté internationale de partialité parce qu’elle ne cherche pas à contrôler l’arsenal nucléaire d’Israël. Dans le sous-continent, Indiens et Pakistanais ont soufflé le chaud et le froid. A Islamabad, l’un des responsables du programme atomique pakistanais a fait savoir que son pays était prêt à tester un nouveau missile capable d’être équipé d’une ogive à tête nucléaire. D’après ce savant, ce missile «Chahine-1» a une portée de 700 km, c’est-à-dire qu’il peut atteindre n’importe quelle cible en Inde, est propulsé par du carburant solide et peut être équipé de charges nucléaires. Et il serait prêt à être testé. A New Delhi, le gouvernement nationaliste indien a annoncé une importante augmentation des dépenses consacrées aux secteurs militaires et nucléaires dans le cadre du budget fédéral 1998/99 (avril-mars). Le ministre des Finances, Yashwant Sinha, a déclaré au Parlement que le budget de la défense passerait de 361 milliards de roupies en 1997/98 à 412 milliards (988 millions de dollars) au cours de la prochaine année fiscale. Les dépenses consacrées à l’énergie atomique augmenteront de 68%, passant de 8,28 milliards de roupies à 13,91 milliards, a-t-il ajouté, n’excluant pas «des crédits supplémentaires dans le courant de l’année». Le premier ministre pakistanais, Nawaz Sharif, s’est malgré tout déclaré prêt à entamer des discussions avec l’Inde sur l’instauration d’une retenue mutuelle dans l’utilisation des armes nucléaires, dans les colonnes d’un quotidien japonais daté de lundi. «Nos cœurs sont ouverts à la nouvelle proposition», explique Sharif dans le quotidien Asahi Shimbun. «Nous n’avons pas abandonné les mesures propres à améliorer la situation. Le Pakistan est prêt à s’asseoir à la table et à discuter avec l’Inde», a insisté le premier ministre. Sharif a fait savoir aux journalistes qui l’interrogeaient que le Pakistan ne comptait pas pour l’instant effectuer d’autres explosions nucléaires et que le Pakistan n’avait pas l’intention d’utiliser son arme contre un autre pays. A la suite des cinq essais pakistanais de jeudi et du dernier test de samedi, l’Inde avait aussi annoncé qu’elle était disposée à négocier un nouveau moratoire sur l’utilisation des armes nucléaires avec les autres pays. (Reuters)
La pression internationale s’est accrue sur l’Inde et le Pakistan, alors que New Delhi et Islamabad multiplient à la fois les gestes de défi et de conciliation. De nombreuses initiatives internationales se préparent pour tenter de contrecarrer la course aux armements du sous-continent indien, après les deux séries d’essais en Inde et au Pakistan, fermement condamnées par...