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Actualités - CHRONOLOGIE

Clinton à Pékin fin juin Les Etats-Unis lorgnent le marché nucléaire chinois

L’administration américaine exerce de fortes pressions sur Pékin pour qu’un contrat nucléaire soit signé pendant la visite du président Bill Clinton fin juin, mais les Chinois ne sont pas prêts, a-t-on appris dans les milieux industriels. Selon le quotidien de langue anglaise «China Daily», les experts des grands constructeurs américains comme Westinghouse, General Electric et Combustion Engineering, racheté par le groupe suisso-suédois ABB, pensent qu’«il existe de grandes possibilités pour que de gros contrats soient conclus lors de cette visite». M. Clinton est attendu le 25 juin en Chine pour une visite officielle de 8 jours, la première d’un président américain depuis celle de George Bush en janvier 1989. La levée en mars de l’embargo américain sur les ventes de matériel nucléaire à la Chine, en vigueur depuis 9 ans, autorise en effet les compagnies américaines à participer au développement du marché nucléaire chinois, dominé par les firmes françaises, canadiennes et russes. Les experts américains, cités par le journal, affirment que la coopération bilatérale dans ce secteur figurera en bonne place sur l’agenda du président Clinton à Pékin. Dans les milieux industriels, on pense toutefois que la signature d’un contrat est «prématurée», car aucun projet de centrale nucléaire n’a encore été annoncé par les autorités chinoises. «Les Etats-Unis font pression sur la Chine pour qu’un accord soit conclu, mais les Chinois ne sont pas prêts», a révélé un expert des questions nucléaires. «On s’attend plutôt à ce que Pékin et Washington signent une sorte de communiqué dans lequel les deux s’engagent à développer en commun la technologie nucléaire». La Chine a actuellement deux centrales nucléaires en service et 4 autres en construction. Pékin n’a pas encore annoncé quels projets nucléaires seront inscrits au 10e plan quinquennal chinois (2001-2005) et selon les industriels étrangers, tout projet fera l’objet d’un appel d’offres international. «Il est évident que la pression des Américains va continuer de s’exercer jusqu’à ce qu’ils décrochent un contrat, mais la pression politique aura des limites, car ce n’est pas dans le style du nouveau premier ministre Zhu Rongji de signer un contrat uniquement pour des raisons politiques» , a commenté un industriel étranger. «En outre, les Chinois savent pertinemment que pour faire baisser les prix, il faut accorder aux constructeurs une série de projets et non pas multiplier les partenaires à l’infini», a-t-il ajouté. La Chine a jusqu’à présent coopéré avec la France, le Canada et la Russie, en adoptant trois filières nucléaires différentes: le réacteur à eau pressurisée PWR (Pressurized Water Reactor), le plus répandu car présent dans quatre centrales, le réacteur canadien Candu à eau lourde pressurisée (PHWR) et le réacteur russe à eau pressurisée de type VVER. Selon les responsables de l’industrie nucléaire civile chinoise, la prochaine centrale devrait être dotée d’une capacité de deux réacteurs de 1.000 MW chacun, de type PWR. Le gouvernement chinois insiste également pour que les constructeurs étrangers localisent la production et transfèrent de plus en plus de technologie à la Chine afin qu’elle devienne à terme complètement autonome. Le français Framatome, qui a réalisé la centrale nucléaire de Daya Bay, près de Hong Kong, et construit actuellement la centrale voisine de Ling’Ao, a déjà commencé à localiser sa production au Sichuan (sud-ouest) et à Shanghai. En décembre, Framatome a remis, à la demande de la Chine, une offre de 6 unités de 1.000 MW chacune, pour un montant total de 9 milliards de dollars avec une part de matériel importé de seulement 40 pc. «Framatome va être un concurrent redoutable pour les compagnies américaines», ont confirmé les experts cités par le «China Daily». (AFP)
L’administration américaine exerce de fortes pressions sur Pékin pour qu’un contrat nucléaire soit signé pendant la visite du président Bill Clinton fin juin, mais les Chinois ne sont pas prêts, a-t-on appris dans les milieux industriels. Selon le quotidien de langue anglaise «China Daily», les experts des grands constructeurs américains comme Westinghouse, General...